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Les dégâts collatéraux des microfinances au Togo : Une institution fermée, des agents harcelés
Publié le lundi 15 decembre 2014  |  icilome




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Togo - Presque tout le monde en parle aujourd’hui à Lomé. Parmi la pléthore d’institutions de microfinance qui pullulent dans tous les coins de rue à travers tout le pays, celles qui sont fiables sont à compter au bout des doigts. Il est fréquent de voir la plupart fermer leurs portes, souvent dans la clandestinité, laissant leurs agents à la merci des clients qui, désemparés, les harcèlent et les menacent.

L’une de ces institutions (dont nous taisons volontairement le nom) est actuellement à la une dans un quartier compris entre Bè et Adakpamé. Les clients sont furieux et font des pieds et des mains pour retrouver les responsables et rentrer en possession de leur fonds.

Gentille, l’une des employés de cette microfinance, est obligée d’être en fuite aujourd’hui. Son mal, c’est d’avoir été une collectrice pour une institution de microfinance qui a fermé ses portes il y a quelques semaines. A l’en croire, les clients, au lieu de s’en prendre aux membres de l’administration de cette microfinance, sont après elle et la menacent.

Ces menacent se font de plus en plus fortes chaque jour . « Je suis obligée de cacher ma moto avec laquelle je fais les courses chez un ami, loin de mon quartier. Actuellement, je squatte chez un oncle qui habite loin de la ville, dans un quartier périphérique », a-t-elle confié.

Quand au premier responsable de la société, il a d’abord pris la fuite et s’est réfugié en Côte d’Ivoire. « Nous, en tout cas particulièrement moi, je ne savais même pas que notre institution est fermée. Notre directeur m’a appelé pour m’informer de ne pas venir u boulot, et puis plus rien. Quand je le rappelle, c’est inaccessible. C’est lorsque les clients ont commencé par m’appeler en me menaçant que j’ai finalement compris ce qui se passe », a ajouté Gentille.

Le Directeur, ne pouvant pas supporter les affres de l’exil, a décidé de revenir au pays. Mais les créanciers étaient aux aguets.

« Il a commencé par galérer en Côte d’Ivoire. Mais lorsqu’il est rentré, un des clients à qui l’institution devait 300 000 FCFA l’a aperçu dans la ville. Il s’est retrouvé dans les mailles de la Gendarmerie », nous a confié la cousine (qui a requis l’anonymat) du responsable de cette microfinance.

A en croire la dame, son frère lui a confié que des gens ont fait des prêts, mais n’arrivent pas à rembourser. C’est donc ce qui serait à la base de la faillite de l’institution. Mais cette explication n’a calmé en rien la colère des clients qui veulent leur agent.

« Nous avons tout fait pour qu’on lâche mon frère, avec garantie que nous paierons peu à peu les créanciers, mais ces derniers ne veulent pas en attendre parler. Mon frère était sur le point d’être déféré à la prison civile de Lomé. Nous avons réussi à rassembler les 300 000 FCFA de ce monsieur afin qu’on puisse le libérer. Malheureusement, au moment de le libérer, d’autres clients sont venus avec des plaintes, réclamant leur argent », a-t-elle continué.

Heureusement, le Commandant de Brigade de la Gendarmerie en question a été compréhensif sur le dossier. « Nous avons eu la chance que le Commandant ait compris notre sincérité de payer le reste au fur et à mesure. Il a calmé les plaignants et nous a fait signer des engagements avec des consignes fermes que le non respect ne sera pas toléré », a-t-elle ajouté.

Le monsieur est aujourd’hui libre, mais chargé de dettes. Quant aux employés, l’inquiétude reste grande. « La crise est arrivée presque à la fin du mois. On n’a pas de salaire. Nous sommes dans le besoin. En plus de tout cela, les clients nous harcèlent à mort », a indiqué Gentille.

Voilà comment fonctionnent la plupart des institutions de microfinance au Togo. Comme celle-ci, plusieurs ont déjà fermé leur porte au grand dam des clients et même des employés.

I.K.

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