L’on le savait depuis mai 2013 que la grande part des actions de la BIA allait être cédée au groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank.
Mais les précisions sur la cession de ces parts ont été données mercredi à Lomé. Ainsi donc, la BIA est cédée à 55% à ce groupe marocain contre 11,9 milliards de fcfa y compris le siège de la banque que nos autorités ont évalué à 3,5 milliards de fcfa.
C’est vraiment une blague, une vraie blague qui indique clairement que le patrimoine de cette banque a été purement et simplement bradé contre des intérêts non dévoilés.
Pour tous ceux qui connaissent le siège de la BIA à Lomé situé en plein cœur du grand marché, centre des opérations financières et d’affaires, à combien, objectivement pourrait-on évaluer ce siège ?
Nous laissons le soin aux architectes et urbanistes de répondre à cette question. Mieux, selon le contrat de cession, tout le patrimoine immobilier de la BIA y compris les saisis et les hypothèques etc. appartient désormais au groupe marocain.
A cela s’ajoutent les encours crédits et tous les biens dont dispose cette banque. C’est un vrai gâchis et une vraie perte pour le contribuable togolais !!!!!
Mais en réalité l’esprit qui a guidé cette comédie de privatisation est tout autre. Selon nos informations, des parts sérieuses ont été cédées à certaines de nos autorités dans les 55% qui sont accordées au groupe marocain.
Ainsi donc, sur la base des intérêts personnels, de la gloutonnerie et de la gourmandise, nos autorités ont été prêtes, comme d’habitude, à liquider à vil prix, une bonne part des actions de la BIA comme ce fut d’ailleurs le cas pour la BTD.
Qu’en sera-t-il alors de la BTCI et de l’UTB qu’il faudra aussi privatiser ?
L’on comprend alors pourquoi, ce marché de privatisation n’était pas du tout ouvert aux nationaux.
La SNI avait été bradée quasiment dans les mêmes conditions où le marché était hermétiquement fermé aux nationaux.
Et pourtant les bonnes volontés font légion et des compatriotes sont prêts à injecter des ressources pour agir dans l’intérêt du Togo et des togolais en même temps qu’eux aussi tournent autant que possible leurs affaires.
Mais rien ! Tout leur passe sous le nez et des étrangers s’accaparent de toutes les opportunités qui s’offrent au Togo.
Comment le pouvoir en place pense-t-il booster l’économie, créer réellement de la richesse dans le pays et trouver vraiment d’emplois aux jeunes s’il n’offre pas des opportunités pour éclore des initiatives locales de développement ?
Or tout le monde sait qu’aux temps chauds se sont ces banques qui avaient sauvé le pouvoir par des prêts et même des préfinancements sur les salaires des fonctionnaires de l’administration publique.
Alors, que la gestion de ces banques soit calamiteuse du fait des détournements et des pots de vin répétitifs que réclament nos autorités pour un oui ou pour un non, et que le FMI soit obligé de recommander leur privatisation est une chose.
Mais, que dans le processus de ces privatisations, le marché ne soit pas ouvert aux nationaux et surtout que pour des intérêts personnels, des gens finissent par brader tout ce patrimoine à un coup infime comme c’est le cas actuellement, est simplement criminel.