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Le Prince et son UNIR désormais dans une impasse sans pareille
Publié le mercredi 17 decembre 2014  |  togo.infos


© Autre presse par DR
Le président Faure Gnassingbé à Dapaong pour offrir du matériel agricole aux populations
Samedi 17 mai 2014. Dapaong. Le président Faure Gnassingbé offre du matériel agricole aux populations


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Cela se sent net. Le régime du Prince est dans la tourmente.

Il est plongé dans une impasse sans pareille depuis que les cinq ambassadeurs européens et onusiens se sont clairement exprimés sur l’impératif des réformes.

Depuis que l’opposition a introduit une nouvelle proposition de loi portant réformes institutionnelles et constitutionnelles avant la présidentielle de 2015.

Depuis que le Prince a été obligé d’envoyer son directeur de la communication pour tenter de rectifier le tir sur RFI après sa bévue médiatique d’Accra où il proclamait maladroitement le respect scrupuleux de la Constitution en vigueur au Togo et où il n’a même pas pu cacher son appétit vorace de briguer un mandat de plus alors même que l’Assemblée Nationale avait déjà entamé le processus d’étude et de vote de la proposition de loi sur les réformes.

Faure Gnassingbé est dans la tourmente et son clan se heurte à une réalité qui ressemble de près à l’histoire de la fameuse tour de Babelle dont nous parle la Bible. On ne parle plus le même langage à UNIR.

Une confusion monstre s’est emparée des troupes. Que faut-il faire pour sortir la tête de l’eau dès lors que le Prince réalise par lui-même qu’au plan international, son image ne passe plus ? Que son projet du 3ème mandat parait délirant aux yeux de beaucoup de chefs d’Etats de la Sous-Région. Qu’il s’est davantage exposé avec sa vraie bourde d’Accra dont les médias internationaux se sont emparés pour écorner davantage son image.

En réalité, la vraie difficulté de Faure tient bien plus de l’environnement international qui ne valide plus son plan. Il aurait bien souhaité forcer pour marcher encore sur les cadavres des togolais et s’assurer un troisième mandat. Mais il sait qu’aussitôt après un tel forcing, il ne pourra plus gouverner le pays.

Même les achats d’articles dithyrambiques dans Jeune Afrique n’ont pas pu restaurer son image, tout comme le jeu trouble que son ami Ibn Chambas a tenté de jouer pour l’aider à flouer l’opposition togolaise et la communauté internationale.

La stabilité politique dont il s’est longuement vantée est de plus en plus perçue à l’internationale comme une vraie farce qui cache mal la résignation du peuple qui, plongé dans une précarité ambiante s’est laissé à une lassitude et une torpeur, préférant ainsi se chercher sa pitance plutôt que de s’occuper d’un jeune un peu trop gourmand.

Mais alors, s’il recule et se résout enfin à faire les réformes, il sera littéralement battu aux élections s’il se hasarde à y aller. La fraude ne pourra pas absolument passer comme par le passé tant tout le monde a ses yeux rivés sur le Togo.

Que faire dans un tel contexte où personne n’accepte encore les projets des troisièmes mandats en Afrique et principalement en Afrique de l’Ouest ?

Que faire dès lors que tous les médias internationaux ont fini par dévoiler à la face du monde son plan malsain qui consiste à se cacher derrière une Constitution charcutée par lui et son père pour empêcher systématiquement l’alternance politique au Togo ?

Hollande l’a bien déniché et lui a dit à Dakar que partout où l’alternance politique est empêché, le peuple trouvera toujours dans la communauté francophone, le soutien nécessaire pour faire entendre sa cause.

Il sait que cette phrase lui est directement adressée. Mais que faire ? Le Prince est vraiment déchiré dans son for intérieur.

Il s’est plongé dans un labyrinthe qui le fourvoie chaque jour un peu plus. Et du coup, même les membres de son gouvernement sont eux aussi plongés dans une léthargie sans pareille. Personne ne prend encore d’initiative, tout le monde attend le signal du haut qui, malheureusement tarde encore à venir.

Même le PM Ahoomey-Zunu qui était supposé ouvrir les journées portes-ouvertes de la presse mardi s’est emmuré dans son bureau. Il ne veut pas se faire voir surtout par la presse qui risque de se déchaîner sur lui si jamais il venait à placer dans son discours, un mot qui ne tienne pas aux yeux de ceux-ci.

Aucun ministre n’avait mis pied à Agora Senghor ce mardi pour prendre part à la cérémonie.

Même Kokou Tozoun, le sulfureux président de la HAAC s’est fait représenter à cette cérémonie des JPO de la presse togolaise. Mais dis donc ! C’est dire vraiment qu’il y a un problème majeur au sommet de l’Etat.

Il nous revient d’ailleurs que tous les soirs, depuis plus de deux semaines, le Prince ne dort même plus à Lomé ou du moins dans sa résidence. Il disparait le soir et réapparait le lendemain.

Où va-t-il tous les soirs ? Sur la tombe de son papa à Pya ? Chez un charlatan ou un marabout ? Au domicile de l’une de ses maitresses ?

Difficile de répondre à sa place. Mais au-delà de tout, que pense-t-il vraiment faire d’autre que d’accéder aux réformes pour se sortir d’affaire ?

Il est certes vrai que la mobilisation de l’opposition n’a pas encore atteint le niveau impressionnant de la démonstration de Ouaga, mais il demeure que la situation va se fermenter au jour le jour si jamais le Prince osait encore un passage en force.

Aura-t-il le courage de continuer à saigner le trésor public pour financer cette élection sur fonds propres au moment où les syndicats sont sur un pied de guerre avec son pouvoir ?

Prendra-t-il le risque de se mettre à dos les partenaires du Togo qui n’attendent que les réformes pour accompagner ce processus électoral ? Que va-t-il faire concrètement ?

Du choix qu’il va opérer dans les jours à venir à propos de ces réformes, dépendra l’image d’homme lucide ou non que l’opinion nationale et internationale aura de lui. Sa survie politique viendra aussi de ce choix et nullement des militaires sur lesquels il compte sans doute un peu trop naïvement. Le temps des muscles et des armes est révolu. Place maintenant au bon sens, à la raison et aux actes soft et responsables qui tiennent la route dans le temps et l’espace.


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