Il dort depuis trois (03) jours chez lui. Abass Kaboua a été libéré le mercredi 25 septembre dernier en fin de matinée, suite à deux requêtes de mise en liberté provisoire introduites par son Conseil. Cette liberté provisoire est motivée par l’état de santé du président du Mouvement des républicains centristes (Mrc), qui se dégrade au jour le jour. Du coup, les yeux sont tournés vers la prison d’Atakpamé, où son camarade de lutte, Olivier Amah Poko, président de l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto) est détenu depuis quatre (04) mois.
Cet ancien co-accusé de Kpatcha Gnassingbé dans l’affaire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat a été encore arrêté le 27 mai dernier pour incitation de l’armée à la révolte. Une accusation fabriquée par le régime pour mettre hors d’état de nuire un adversaire qui devenait trop gênant. Commandant de la Gendarmerie de son état, ses prises de position inquiétaient sérieusement le pouvoir, surtout qu’il s’est allié au Collectif « Sauvons le Togo », un regroupement de partis politiques et d’organisations de défense des droits de l’Homme qui cause de l’insomnie au régime. Il a fallu qu’Olivier Amah rappelle à l’armée son rôle face à la dictature du régime RPT/UNIR qui a pris tout le pays en otage, pour qu’il soit arrêté et embastillé, d’abord à la tristement célèbre prison civile de Mango avant d’être transféré à Atakpamé.
Depuis son arrestation, des organisations de défense des droits de l’Homme ne cessent de monter au créneau pour exiger sa libération. Son association des personnes victimes de la torture a tenté d’organiser des sit-in. Mais à chaque fois, ces manifestations ont été interdites ou réprimées.
Dans quelques jours, le Togo se retrouvera devant le Comité des Nations Unies pour les droits de l’Homme pour son Examen périodique universel (Epu). Le gouvernement va présenter son rapport sur la situation des droits de l’Homme dans le pays. Une occasion pour le comité de vérifier si le Togo a mis en œuvre les recommandations formulées à son endroit l’an passé. Déjà, des experts des droits de l’Homme seront dans notre pays les jours qui viennent.
Au regard de tout cela, on se demande si le Commandant Olivier Amah restera en prison pendant le passage du Togo devant le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies. En tout cas, après la libération d’Abass Kaboua, arrêté dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, on est en droit de se demander à quand la libération du président de l’Asvitto, Olivier Amah.