Interafricaine (BIA-Togo) a définitivement trouvé de repreneur. Le groupe marocain Attijariwafa a acquis la majorité des actions de la banque togolaise, des parts jusque-là détenues par l’Etat togolais. La signature de l’accord de cession desdites actions est intervenue mardi dernier à Lomé, en présence d’une délégation venue du Maroc qui a profité de son séjour pour rencontrer les différentes parties prenantes et la presse.
Une signature entre le ministre de l’Economie et des Finances togolais et la délégation marocaine d’Attijariwafa, et le dernier acte du long processus de privatisation de la BIA vient ainsi d’être posé. « C’était un processus concurrentiel mené de façon exemplaire », s’est satisfait devant la presse, le chef de la délégation venue du Maroc, Directeur général adjoint du groupe, Mounir Oudghiri. « L’accord a consisté à la cession de 55% des actions dans la compagnie, l’Etat continue de détenir 22% des actions », a expliqué M. Oudghiri.
Depuis la signature de l’accord de privatisation mardi matin, tout est allé ensuite très vite. Dans la même journée, la Banque a tenu son Assemblée générale, puis le Conseil d’Administration s’est réunie pour prendre d’importantes décisions dont la nomination d’un nouveau Directeur général. Abdellah Bennani a été désigné pour diriger désormais l’institution. Un cocktail dinatoire a par ailleurs été organisé aux clients de la Banque pour leur présenter les nouveaux propriétaires et aussi les rassurer pour la suite.
Encadré par les deux directeurs généraux sortant et rentrant de la BIA-Togo, M. Bennani a également rencontré la presse dans la matinée de mercredi, occasion pour lui de présenter son groupe et ses ambitions pour le secteur financier africain. Les hommes de médias ont donc appris à mieux connaître Attijariwafa qui est un groupe financier né de la fusion de deux grandes banques marocaines, chacune plus que centenaire, depuis 2004. Un an après sa constitution, le groupe d’origine marocaine a entamé son expansion sur tout le continent, avec pour cibles immédiates et à moyen terme, l’Afrique de l’Ouest et de l’Est. L’ambition de la sixième banque africaine est, dit-on, d’« apporter des services de classes mondiales aux populations africaines ». L’implantation au Togo du groupe s’inscrit dans le cadre de cette dynamique qui a déjà vu les Marocains prendre possession des institutions bancaires dans d’autres pays de la sous-région.
Au Togo contrairement à ce qu’on l’on pourrait penser, le nouvel actionnaire est très confiant. On explique que la privatisation de la BIA ne vise nullement sa redression, même si M. Bennani reconnaît que « la BIA a connu des moments de gloire et de difficulté ». Il a par ailleurs rassuré et pris la presse à témoin qu’aucune compression du personnel ne sera opérée, mais au contraire celui-ci sera renforcé par de nouvelles compétences.