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Un négationniste au ministère des Droits de l’Homme : Des inquiétudes sur la mise en œuvre des recommandations de la CVJR
Publié le dimanche 29 septembre 2013  |  lalternative-togo.com


© Autre presse par DR
Me Hamadou Yacoubou, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.


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Les questions sur les droits de l’Homme et l’impunité restent des sujets sur lesquels le régime peine à convaincre l’opinion nationale et internationale, puisque s’illustrant négativement dans ces domaines. Tout le mérite revient aujourd’hui à Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan d’avoir conduit jusqu’à terme les travaux de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), malgré les velléités de certains sbires du régime à saboter son travail. On n’en veut pour preuve que les interventions intempestives des responsables des Forces armées togolaises (Fat) pour apporter des droits de réponse, créant un scandale dans la salle des audiences, le refus de certaines personnalités proches des sommités de se faire auditionner, le mensonge débité par d’autres pour tenter de falsifier l’histoire… Mais le prélat a réussi, nonobstant toutes ces difficultés, à aller au terme des travaux et à faire des recommandations.

Mais depuis un (01) an que ces recommandations ont été remises aux autorités togolaises, plus personne n’en parle. Tout porte à croire qu’elles sont soigneusement rangées dans les placards ou constituent un objet d’art qu’elles gardent dans un musée. Mais, la formation du nouveau gouvernement est venu informer qu’il y a un ministère qui s’occupera désormais de cela. Il s’agit du ministère des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la mise en œuvre des Recommandations de la CVJR. Mais voilà, celui qui est chargé de ce portefeuille n’est autre que Yacoubou Hamadou. Un autre négationniste à la solde du pouvoir depuis qu’il a été arraché de la présidence de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (Ltdh) et parachuté au gouvernement. Il a pris goût à la mangeoire, ce qui explique parfois ses écarts de langage lors de ses sorties médiatiques.

Il faut dire que cet ex-défenseur des droits de l’Homme avait déjà occupé ce portefeuille dans le gouvernement, avant d’être envoyé au ministère des Arts et de la Culture, puis récemment au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. En fait, Yacoubou Hamadou est revenu à la case départ. Un jeu de chaise musicale qui l’a fait promener dans les différentes équipes gouvernementales. Le hic, c’est ce retour aux droits de l’Homme, avec pour mission de plus la mise en œuvre des recommandations de la CVJR. Que veut-on faire croire aux Togolais en ramenant l’homme à ce ministère ? Cette interrogation, nombre d’observateurs se la font, eu égard au passé récent au cours duquel il s’est négativement illustré.

En effet, lorsqu’on évoque le drame de Dapaong où deux jeunes élèves ont laissé leur vie, personne ne peut parler en bien de Yacoubou Hamadou, sauf bien sûr ceux pour qui il a juré zèle et dévotion aveugle. Il y a cinq (05) mois, Anselme Sinandaré a été fauché par une balle meurtrière des forces de Sécurité, lors d’une manifestation d’élèves à Dapaong. Son camarade Douti Sinanlengue est décédé des suites des coups que lui ont assénés des éléments des forces de répression. Ce sont des faits qui se sont produits devant les populations de cette ville sorties en masse ce jour pour soutenir les enfants. Même les expertises médicales ont montré que Douti Sinanlengue a eu des contusions abdominales qui ont entraîné son décès à cause des coups qu’il a reçus. Mais contre toute attente, Yacoubou Hamadou est sorti de sa tanière pour annoncer publiquement que les coups reçus ne peuvent pas provoquer la mort de l’enfant. Selon lui, il était décédé suite à une opération qui ne s’est pas bien déroulée. Il a poussé son outrecuidance en alléguant que l’enfant souffrirait d’une appendicite qui nécessitait une opération. Des arguments qui avaient suscité le courroux de tout le corps médical qui n’avait pas manqué de le désavouer. Des mouvements de grève ont même été lancés contre cette sortie et le ministre était sommé de retirer ses contrevérités.

Comme on le voit, Yacoubou Hamadou est loin d’être celui qu’il faut à ce poste, surtout qu’il tente de couvrir les graves violations des droits de l’Homme en faisant la promotion de l’impunité qui est érigée en règle au Togo. En octobre prochain, le Togo est encore attendu à Genève pour le rapport sur les droits de l’Homme. Les nombreuses recommandations faites par les partenaires l’an dernier lors de cette rencontre n’ont pas été mises en œuvre. Sûrement que l’inénarrable défenseur des droits de l’Homme se prépare pour aller faire son « one man show » qui consiste à flouer les Blancs par des réalisations qui n’existent que dans l’imagination du régime RPT/UNIR. A Genève, comme on le leur connaît, les dirigeants togolais tiennent les vrais rapports sur les vraies réalités dans le pays derrière le dos et montrent ceux qu’eux-mêmes ont falsifiés aux partenaires du Togo.

Dire que c’est à cet homme que revient la responsabilité de mettre en œuvre les recommandations de la CVJR, les Togolais sont sérieusement inquiets. Surtout que lui aussi s’était montré favorable à la falsification du rapport de la Cndh sur les tortures dans dossier Kpatcha. Il avait même tenté de défendre la légitimité du faux document. Inutile ici de revenir sur ces épisodes. On imagine alors ce que doivent endurer les recommandations de la CVJR entre les mains de Yacoubou Hamadou.

Dans tous les cas,. Yacoubou Hamadou est aujourd’hui suivi de très près par des observateurs et des yeux interrogateurs commencent déjà à le scruter.

Kokou Mitimi

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