Interview du Dr Alberto Olympio : «Il faut dire que les cantons de la kozah sont tous abandonnés et les populations veulent s’accrocher à une buée de sauvetage»
Le premier candidat déclaré à la présidentielle de 2015 au Togo, Dr Alberto Olympio a effectué une tournée dans la Kozah. Dans un entretien accordé aux journalistes, au terme de son périple, il a déclaré que sa visite dans la préfecture est une réussite. Il a par ailleurs constaté que «les cantons de la Kozah sont tous abandonnés et les populations veulent s’accrocher à une buée de sauvetage».
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Vous venez de terminer l’étape de la tournée de la Kara dans la préfecture de la Kozah, dites-nous, quel bilan faites-vous ?
Le bilan est impressionnant, je suis content d’être venu parce que l’accueil que j’ai reçu montre que toute la population de kara veut le changement et elle me le dit d’ailleurs. C’est l’un des meilleurs accueils que j’ai reçus depuis ma tournée à l’intérieur du pays. J’ai écouté la population qui m’a parlé de son problème. La plupart des cantons n’ont pas d’eau et de centres de santé. J’ai vu des élèves qui portaient des briques de ciments sur la tête pour leur servir de bancs à l’école et c’est ça la réalité du Togo. Ces cantons sont tous abandonnés. Les populations disent qu’elles sont laissées à leur triste sort et moi je leur ai dit qu’il est vraiment temps que nous nous mettions à leur disposition pour les aider à sortir de cette misère parce qu’ici, elle est palpable, la pauvreté se voit à l’œil nu. Malgré leur douleur, je vois dans leurs yeux une lueur d’espoir, quand elles viennent tous sous le soleil en applaudissant, dansant tout en demandant le changement et bien elles vont avoir ce changement. C’est avec humilité que je suis content de celui à qui, ces populations font confiance pour apporter ce changement au Togo.
Selon vos propos, avant de venir à Kara, les gens vous ont dit que, c’est le berceau du pouvoir en place et vous recommandaient de ne pas y aller. Est-ce qu’aujourd’hui vous êtes conscients que vous avez brisez ce mythe ?
Au fait, c’est un mythe qui est tombé comme un feu de paille, comme un jeu de carte parce qu’il est vrai que partout où je vais au Togo, je suis bien accueilli mais ici j’ai trouvé une chaleur particulière. La salle où je recevais les gens était comble, les femmes, hommes, jeunes, enfants sont venus de partout pour chanter le changement. Je me sens à Kara comme chez moi, d’ailleurs ils me le font ressentir.
J’étais à la radio pour une émission et sans même finir ce pour quoi j’étais venu, des dizaines de jeunes étaient là pour me toucher et me parler de vives voix. Il faut dire que les cantons de la Kozah sont tous abandonnés et les populations veulent s’accrocher à une buée de sauvetage et ensemble nous allons le faire. Je suis venu partager avec eux, la bonne nouvelle et bientôt nous allons faire ensemble le miracle togolais donc pour cela je leur ai demandé d’être eux-mêmes le changement, de travailler pour ce changement en disant à leurs amis, familles de sortir massivement pour aller s’inscrire sur la liste électorale, pour aller voter le jour du scrutin et d’être plus proche du taux de participation de 100%. Et une fois votée, ils ont l’impérieux devoir de surveiller les bureaux de votes pour éviter qu’on nous vole cette fois-ci la victoire.
Monsieur Alberto Olympio, dites-nous ce qui vous a particulièrement marqué lors de cette course ici à Kara ?
Deux choses m’ont particulièrement marqué, ces cinq (5) jours dans la préfecture de la Kozah, d’abord la misère qui se voit à l’œil nu. Quand on arrive, on sent en même temps que le peuple de kara a été abandonné et c’est la démission de l’Etat devant ces responsabilités. Si vous demandez à n’importe qui dans la rue, ils vous diront qu’ils veulent tous le changement au Togo. La seconde chose, ils savent que l’heure de la libération est arrivée et je commence à revoir dans leurs yeux, cette lueur d’espoir que nous voyions dans les yeux de nos frères et sœurs dans les années 90. Nous nous sommes dit après cette analyse que la révolution togolaise est en marche. En 2015, un nouveau soleil va se lever au Togo et ceci est inéluctable.
Monsieur le Président, dans la matinée du mercredi 17 décembre 2014, un incident s’est produit lors de votre rencontre avec le préfet de la Kozah mais décidémment nous remarquons que cela n’a pas porté atteinte à votre tournée ?
Cet incident n’est qu’une parenthèse et moi je n’y pense même pas parce que dès la seconde que j’ai quitté la préfecture, j’ai vu l’accueil des étudiants qui m’attendaient impatiemment. Ça vaut même dix mille fois que ce qui s’est passé à la préfecture. Je sortais de la prison civile de Kara où j’ai visité toutes les cellules en concert avec le régisseur et j’ai même acheté les œuvres d’art que les détenus ont fabriqués. J’ai également sillonné le Centre Hospitalier Universitaire de Kara où j’ai vu les malades, les matériaux de travail et sans aucune restriction, j’ai pu donner les cadeaux que j’ai amenés à ces derniers. C’est ça un pays républicain.
Une de vos actions qui a marqué les populations de la Kozah, est que vous avez offert dix (10) bourses aux étudiants de kara dans votre structure AXXEND, dites-nous comment va se faire cette formation et à quoi on peut s’attendre ?
La bourse que j’ai offerte aux étudiants de Kara, ce n’est pas forcément pour qu’ils travaillent dans ma société. Parce qu’ils ne sont pas tous des informaticiens. D’abord, il faut dire que les premiers venus seront servis et en fonction de leur besoin, nos services sociales travailleront avec eux pour voir dans qu’elle mesure, nous allons apporter cette bourse pour les aider dans leurs études. Mais dès 2015, quand les togolais me feront l’honneur de m’élire comme leur Président de la République, tous les étudiants auront droit à la bourse, à un ordinateur avec une connexion haut débit gratuitement parce que c’est un outil de travail et ils doivent l’avoir pour pouvoir bien faire des recherches comme le recommande d’ailleurs le système LMD.
Les populations de différents cantons vous ont exposé leurs doléances surtout le problème d’eau, dites-nous, est-ce que vous leur ferez quelque chose avant ou après 2015, lorsque vous serez élu Président au Togo ?
Partout où je suis passé au Togo, c’est un problème général qui se pose. Les femmes sont obligées de se lever tous les matins pour aller chercher de l’eau à des dizaines de kilomètres à pieds. C’est inacceptable dans un pays qui se dit moderne. Evidemment, l’eau c’est la vie et il nous faut leur en donner le plus vite possible. On ne peut pas attendre cinq (5) ou dix (10) ans de plus avant de le faire, c’est une urgence nationale et cela s’inscrit dans mon programme de société. Il faut donner des moyens aux communes de pouvoir mieux administrer leurs structures. Tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui, nous allons voir là où le besoin est plus urgent avec le peu de moyens que nous disposons, nous allons essayer de faire des forages. Nous allons aussi travailler avec des Organisation Non Gouvernementales (ONG) qui veulent bien nous aider dans la lutte contre la pauvreté afin de répondre aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Mais il est urgent que l’Etat qui a encore quelque mois devant lui fasse son travail là où il a démissionné, depuis plus de 50 ans. Moi, je demande à cette population un peu de patience car l’heure du renouveau arrive bientôt et nous allons développer tout le Togo qui pour moi ne se résume pas seulement à Lomé II. C’est plutôt tous les carrées du Togo qu’il faudra développer et je m’y engage.
Comment expliquez-vous que malgré certaines tentatives de sabotages et le fait que les chefs cantons ont refusé de participer à vos différents meetings, votre tournée a été un succès ?
Oui, c’est un succès grâce à la volonté et l’engouement général d’une population qu’aucune arme ne peut vaincre. Malgré les peaux de bananes, j’avance toujours et la population a répondu massivement à notre appel. Et j’en profite pour remercier mes militants et délégués du Parti des Togolais qui ont travaillé comme des fourmis dans tous les cantons pour apporter la bonne parole pour que les gens viennent à notre rencontre et discuter avec moi en personne.
Un dernier message à l’endroit de la population de kara en particulier et du Togo en général qui vous aime tant et qui vous écoute en ce moment.
Je voulais leur remercier, j’ai été bien accueilli, je me suis senti à kara comme chez moi et cela m’a fait tellement du bien. Je viendrai à Kara pendant, après la campagne et dès que je peux et je veux dire à cette population que nous sommes sur le bonne voie. Nous avons encore du travail à faire. Ce travail est réparti en trois (3) points. D’abord, dire à tout le monde en âge de voter d’aller s’inscrire sur des listes électorales parce que c’est important, nous crions tous les jours que nous voulons le changement et je leur dis que c’est l’occasion d’être nous-mêmes ce changement. Le jour du scrutin, allons voter massivement et nous devons être nos propres observateurs lors des dépouillements. On ne doit plus nous voler notre victoire cette fois-ci et plus jamais. Si nous faisons cela, nous allons nous donner les moyens à nous-mêmes de pouvoir réaliser le miracle Togolais et faire de la terre de nos aïeux l’or de l’humanité.