Togo - Le samedi 20 décembre dernier était décidément une journée de meetings. Pendant que le Combat pour l’alternance politique en 2015 (Cap 2015) et les Organisations de défense des droits de l’Homme (Oddh) étaient à Sokodé, dans le cadre de la mobilisation des populations pour la réclamation des réformes constitutionnelles et institutionnelles, le Parti national panafricain (Pnp) a choisi, lui, le stade d’Agoènyivé pour son tout premier meeting. C’était devant une foule de militants et de sympathisants parés aux couleurs du parti.
Comme il fallait s’y attendre, la gouvernance générale du pays, et bien sûr la question des réformes ont été les points saillants de ce meeting. « Après 24 ans de lutte, notre pays peine à asseoir les bases de la démocratie (…) Le Togo n’a pas réussi à avoir des avancées significatives dans les domaines politique, économique (…) Les réformes ne sont pas faites, la décentralisation n’est pas effective, les élections locales sont un vœu pieux », a déclaré d’entrée de jeu le Secrétaire général du parti, Nasser Sama. A l’en croire, le Pnp a identifié les maux qui minent l’essor du Togo, et ce sont les remèdes proposés qui constituent sa devise, à savoir Conscience, Intégrité et Développement.
Le décor était ainsi planté pour un meeting qui prendra des allures de procès de la gouvernance Gnassingbé qui dure depuis un demi-siècle. Et le président national du parti, Tikpi Atchadam n’y est pas allé de main morte, dénonçant pêle-mêle le déficit de démocratie, le détournement des ressources nationales par une minorité de gens, la corruption, l’impunité, l’injustice sociale. Il parle de « destin commun confisqué » et caricature le blocage dans tous les domaines sous le vocable d’« éclipse ». « Depuis 1963, nous ne sommes qu’au stade de la fondation de la démocratie, le Togo titube dans tous les domaines », a-t-il déclaré, relevant aussi les injustices sociales. « La minorité va se soigner en Europe pour de simples brûlures, mais nous autres sommes condamnés à nous contenter des mouroirs; leurs enfants fréquentent les meilleures écoles, les nôtres, eux, vont dans les écoles sans infrastructures et aux effectifs pléthoriques », a –t-il dit en substance.
« Un peuple condamné à subir ne peut pas se projeter dans l’avenir », « Notre prise de conscience est primordiale. Notre destin se trouve entre nos mains », a relevé Tikpi Atchadam pour éveiller leur conscience, et de lancer aux militants et au peuple togolais cet appel pathétique : « Sortons pour chasser l’éclipse, changeons aujourd’hui pour changer demain ».
A en croire ses premiers responsables, le Pnp a pour mission de « faire prendre conscience aux Togolais » sur leur situation, « agir pour un Togo digne et mettre fin aux injustices sociales », « conclure la lutte et passer à la démocratisation effective du pays ». Il dit souscrire à la lutte pour l’alternance en 2015 et lutte pour l’acquisition du droit de vote des Togolais de la diaspora, etc.
Le Pnp, en rappel, a été porté sur les fonts baptismaux en avril 2014.