Selon une étude britannique, les politiques de rigueur budgétaire imposées par le Fonds monétaire international (FMI) ont affaibli les systèmes de santé de la Sierra Leone, du Liberia et de la Guinée, durement frappés par le virus Ebola.
Le Fonds monétaire international (FMI) forcé de faire son examen de conscience ? C’est en tous cas le souhait de plusieurs chercheurs des universités de Cambridge, d’Oxford et de Londres, qui pointent du doigt la responsabilité de l’institution internationale dans la crise Ebola.
Dans une étude publiée lundi 22 décembre, les experts ont estimé que les exigences du FMI en matière de restrictions budgétaires ont considérablement affaibli les systèmes de santé du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée, les trois pays africains les plus durement touchés par le virus hémorragique.
De son côté, le FMI s’insurge contre ces allégations. Un porte-parole a rétorqué que le mandat de l'organisation n'incluait pas spécifiquement le domaine de la santé et qu'il était "totalement faux" d'affirmer que la propagation d'Ebola était une conséquence de la politique du FMI. "De telles accusations sont basées sur un malentendu, et dans certains cas sur une déformation des politiques économiques pratiquées par le FMI", a-t-il déclaré.
"Depuis 2009, des prêts accordés à des pays à faibles revenus l'ont été sans taux d'intérêt, ce qui a libéré des ressources disponibles pour des pays désireux de dépenser plus dans les domaines de la santé et de l'éducation", a-t-il ajouté. Le porte-parole a indiqué que le FMI avait fourni une aide financière de 130 millions de dollars en septembre dans le cadre de la lutte contre Ebola et qu'il envisageait de fournir une somme similaire à la Guinée, au Liberia et au Sierra Leone l'année prochaine.
Selon le dernier bilan de l’ONU, le 16 décembre, l'épidémie a fait plus de 7 370 morts en un an.