Agbéyomé Kodjo, le président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) brise de nouveau le silence et dénonce la volonté d'une partie de l'opposition togolaise de bloquer les réformes pour garder les privilèges.
Intervenant dimanche sur LCF, l'ancien Premier Ministre togolais a laissé entendre que l'analyse des différentes postures au sein de l’opposition laisse croire qu'une partie de cette entité n'a aucunement envie que les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient mises en œuvre avant la présidentielle de 2015. « L’avènement de ces réformes ferait perdre à certains, des statuts ou des avantages », a estimé M. Kodjo qui rappelle que sur le plan constitutionnel, rien n’empêche le président actuel de faire acte de candidature pour un 3ème mandat en 2015, si la mesure de limitation du nombre de mandat est votée.
A en croire au raisonnement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, on ne peut pas statuer sur un texte qui n'est pas encore voté pour décider de qui doit être candidat et de qui ne doit pas l’être.
« La Constitution de 1992 n’a pas court aujourd’hui, on ne peut pas statuer sur un texte qui n’est pas à l’ordre du jour pour décider si Faure Gnassingbé doit participer aux élections ou pas. Dans une démocratie, la minorité n’impose pas son point de vue à la majorité. Cela n’est pas la démocratie mais le jeu de la minorité », a précisé Agbéyomé Kodjo.
Le leader d'OBUTS appelle ses collègues de l’opposition au respect des lois de la République dont la Constitution, quelle qu’elle soit avant d'indiquer que la candidature de Faure Gnassingbé pour la prochaine élection n’est pas un problème pour lui. "Le problème qu’il y a est de savoir comment l’opposition doit s’organiser en un seul bloc pour le sortir", a-t-il dit.
« Au lieu de réfléchir à comment elle va constituer une union sacrée pour aborder les élections ensemble, il y a la multiplication des candidatures, les gens s’invectivent dans les médias et une partie dit qu’elle peut battre sans le concours des autres le président de la République au prochain scrutin. Ces genres de démarches ne rassurent pas la population », ajoute Agbéyomé Kodjo.
Pour M. Kodjo, l'opposition doit éviter de donner à Faure Gnassingbé l'occasion de disposer de deux ou trois chances pour se représenter dans l’avenir ou pour faire du poste de président « un bail », en prenant simplement acte de sa candidature pour 2015.
Cette réaction arrive alors que des voix se lèvent pour appeler l'opposition à concéder une nouvelle candidature à Faure Gnassingbé pour que la proposition de loi introduite par l'opposition à l'Assemblée nationale pour la limitation de mandat et les élections à deux tours aboutisse.