La nomination mercredi de Mme Awa Nana au poste de Médiateur de la République chargé de piloter les activités du fameux Haut Conseil à la Réconciliation Nationale a fait sourire plus d’un togolais.
En effet, le Prince du Togo n’avait pas d’autre choix que de trouver une récompense à Dame Daboya Awa Nana sans doute à cause de l’énorme service que cette dame de 65 ans a eu à lui rendre pendant qu’elle était à la tête de la Cour de Justice de la CEDEAO notamment dans les sensibles dossiers Kpatcha Gnassingbé et des 9 députés ANC.
Cette dame a joué de tout son poids pour obtenir des juges de cette Cour des décisions confuses et alambiquées qui vont servir au Prince dans sa fuite en avant. Son départ de cette Cour le 12 juin 2014 a été ressenti au Togo comme une heureuse nouvelle de soulagement.
Il était dit à l’époque qu’elle revenait au Togo pour occuper le poste de Président de la Cour Constitutionnelle. Mais Aboudou Assouma s’étant terriblement accroché à ce poste, le Prince a fini par laisser cette dame sur le carreau.
Mais cela ne pouvait pas durer longtemps d’autant que le Prince lui-même sait que les femmes gardent très rarement les secrets surtout lorsqu’elles se sentent lésées ou abandonnées.
La menace était encore plus frappante avec celle-ci après qu’elle ait rendu autant de services au Prince au péril même de sa conscience de magistrat et de sa dignité de femme.
C’est alors qu’ayant longuement réfléchi, il a fini par lui trouver ce titre pompeux de Médiateur de la République histoire de lui clouer le bec.
Cette nomination tient justement de deux motifs essentiels : D’abord contenter la dame et l’empêcher de bourdonner encore longtemps au risque de dévoiler certains secrets sensibles de l’Etat.
Ensuite donner à la Communauté Internationale l’illusion d’un projet de réconciliation nationale que le Prince serait prêt à construire si jamais il venait à être réélu après la présidentielle.
En clair, la nomination de Mme Awa Nana à ce poste ne répond guère à un besoin de réconcilier les togolais et encore moins de résoudre leurs problèmes avec l’Etat, mais tient beaucoup plus d’une récompense et d’un maquillage.
Pour ceux qui ne le savent pas, Mme Awa Nana est celle-là qui avait exprès démissionné de la présidence de la CENI en 1998 pour permettre au général Séyi Mèmène, à l’époque ministre de l’intérieur de décréter des résultats de l’élection présidentielle de l’époque qui donnaient pour vainqueur le vieux baobab de Lomé II alors même que ce dernier était littéralement battu par Fo Gil.
Magistrat de formation et de carrière, Mme Daboya Awa Nana a fini par succomber sous le coup de la compromission en téléguidant le traitement des dossiers du Togo par cette Cour de Justice communautaire naturellement pour rendre service au Prince.
Avec ce passé assez trouble qui a largement contribué à exacerber les frustrations au sein de la classe politique togolaise, Mme Awa Nana pourrait réconcilier quels togolais ? Seul le Prince qui l’a porté à ce poste pourra y répondre.