Togo - Que deviendrait l’année 2015 avec l’élection présidentielle ? C’est en ces termes que le Mouvement Martin Luther King (MMLK) pose le problème. Une question sans doute légitime, quand on sait ce qui se passe aujourd’hui avec les réformes politiques qui tardent à voir le jour, mais donnent lieu à plusieurs manifestations de rue organisées par l’opposition.
Le mouvement part du constat selon lequel le Togo n’est pas un Etat de droit. En prenant la seule année 2014, l’association indique que le pays a régressé en matière des droits et de la dignité humaine. Les dirigeants ne tiennent pas à la défense, à la promotion et à la protection des droits de l’Homme, selon le MMLK.
« En matière des droits civils et politiques, il y a un déni total et systématique avec les discriminations tribales et ethniques, la fréquence des arrestations arbitraires et les détentions abusives, les multiples atteintes à la vie privée, la non protection des droits à un procès équitable, à l’égalité d’accès aux emplois publics, une atteinte à la liberté de parole, d’expression, de manifestation, de mouvement, d’assemblée pacifique et d’association », constate le mouvement.
Pour preuve, le MMLK donne l’exemple de ses nombreuses manifestations qui ont été « arbitrairement » interdites par les autorités togolaises. Il en est de même pour les autres organisations syndicales et des partis politiques.
Concernant les droits individuels, le constat est amer pour ce mouvement. « L’arrestation arbitraire de Pascal BODJONA et sa détention abusive ; le maintien de Kpatcha GNASSINGBE et ses coaccusés ; l’inculpation des personnes innocentes dans les affaires des incendies des marchés de Kara et de Lomé, sont des cas de violations flagrantes de droits de l’homme au Togo. Ces atteintes frappent aussi et encore des milliers de citoyens, victimes d’arrestations ou de détentions illégales », regrette le MMLK.
Quid des droits économiques, sociaux et culturels ? A en croire le mouvement, le droit à un travail décent, à la sécurité sociale, à la vie familiale, à la participation à la vie culturelle, à l’accès au logement, à l’eau, aux soins de la santé et à l’éducation est presque inexistant au Togo.
La « voix des Sans voix » a ensuite énuméré les sociétés et la misère qui y est faite aux employés qui sont en majorité des Togolais. Elle regrette que l’Etat ne se saisisse pas de ces situations pour aller en aide aux concitoyens dont le souci est de disposer d’un travail qui puisse les nourrir et subvenir aux besoins de leur famille.
« Malgré cette panoplie de soucis et de besoins des citoyens de par toute l’étendue du territoire, le régime cinquantenaire reste muet et fait du black-out prétendant que tout va bien au Togo et affiche un optimisme béat », constate le mouvement.