Togo - J'ai fait les marches, j'ai aspiré le gaz, j'ai été bousculé. J'ai mis en oeuvre, avec mes compagnons de CAP2015, toute notre stratégie pour faire pression pour avoir les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant les élections présidentielles de 2015.
Normalement, les réformes constitutionnelles telles que nous les avons soumises n'empêchent pas à Faure de se présenter en 2015. Il reviendra à la cour constitutionnelle de se prononcer. Malheureusement, certains députés UNIR à l'assemblée nationale semblent préférer que tout soit réglé à l'assemblée nationale, avec l'insertion de dispositions transitoires qui remettent les compteurs à zero avant l'application de l'article 59: "Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (05) ans renouvelable une seule fois. En aucun cas nul ne peut exercer plus de deux (02) mandats. Le Président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu." Ces députés voudraient donc que Faure ait la possibilité de rempiler pour deux mandats supplémentaires.
D'autres propositions, qui viennent soit de Me Agboyibo ou du groupe de médiation, disent qu'il faut compter avec le mandat présent et permettre à Faure d'avoir une candidature de plus.
Ce que j'en dis, c'est que si après bientôt trois mois de mobilisation, nous avons l'impression que le pouvoir recule sous la volonté populaire, soit, continuons la pression et nous aurons les réformes, et peut être même le départ de Faure avant terme, comme au Burkina Faso. Mais si ce n'est pas le cas( n(attendons pas le dernier jour pour le constater), alors faisons tous les sacrifices possibles afin que les réformes aient lieu avant les élections. Si le prix à payer, c'est que Faure puisse se présenter une ou deux fois encore, ayons le courage de le payer. Parce que si nous ne payons pas ce prix aujourd'hui, demain, ce n'est plus un ou deux mandats qu'il faudrait concéder, mais c'est trois, voire quatre. Si nous n'arrivons pas à déclencher une vraie mobilisation populaire et nationale, ayons la sagesse de composer pour les réformes, parce que si ne les faisons pas cette année, rien ne se passera. Nous ne serons pas mis au banc des accusés par le concert des nations.
Mais s'il faut négocier, insistons à fond sur la transparence du scrutin, sur le financement de la campagne, et la supervision éventuellement par l'ONU ou la CEDEAO du scrutin. Aujourd'hui, avec l'éclatement de l'opposition, une élection à deux tours reste la solution qui peut encore nous permettre de remporter la victoire en 2015.
Entre deux maux, choisissons le moindre.
Pour le Togo.