En début de la semaine dernière, le gouvernement a fait des sans-abris à Amadanhomé, une banlieue de Lomé, en lançant une opération de démolition des maisons dans cette localité. Les images montrées à la Télévision Togolaise sont affreuses. Des maisons bâties dans une « réserve administrative » n’ont pas pu résister aux bulldozers. Des témoins ne pouvaient retenir leurs larmes face aux lamentations des propriétaires et des locataires de ces maisons en démolition.
A en croire les explications des autorités, les propriétaires de ces maisons ont reçu plusieurs fois des sommations de vider les lieux, mais ils ne s’y sont pas pliés. Pour le commun des Togolais, ces explications ne sont pas convaincantes dans la mesure où rien n’a été fait pour préserver ce domaine afin qu’il ne soit lotissé par des individus puis vendu aux populations. En effet, il ressort que ce domaine est devenu une propriété de l’Etat depuis 1959, mais n’avait ni été clôturé ni ne portait de plaque indicative prouvant qu’il appartenait à l’Etat. Ce qui est aussi paradoxal, c’est que ceux qui ont acheté des lopins de terre dans cette réserve ont fait des papiers administratifs, notamment les trois tampons, ou même le Titre foncier pour certains. Ces papiers leur ont été officiellement délivrés par les services administratifs après encaissement des frais y relatifs. En possession de ces documents administratifs, ces victimes ne pouvaient imaginer un seul instant que ces parcelles leur ont été vendues illicitement. Si aujourd’hui l’Etat clame haut et fort que ce domaine lui appartient alors même qu’il a délivré des documents administratifs aux acquérants de lopins dans ledit domaine, cela ressemble fort à une escroquerie orchestrée en complicité avec les vendeurs.
La question qui brûle les lèvres c’est de savoir ce que vont devenir les nouveaux sans-abris maintenant que leurs maisons sont démolies, puisque les autorités administratives affirment qu’aucune aide ne sera apportée aux propriétaires de ces maisons ainsi qu’aux locataires. Elles justifient cette décision prise par le fait que les victimes pouvaient éviter ce qui leur est arrivé si elles s’étaient adressées aux services compétents avant tout achat de ces terrains. Mais c’est toujours discutable.