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Vague de violences sur les stades/ Winny Dogbatsè accuse : « Je pense même que la déstabilisation du championnat vient de la Fédération »
Publié le mardi 1 octobre 2013  |  Telegramme228


© Autre presse
Winny Dogbatsè, président du club Gomido de Kpalimé


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Togo - Président du club Gomido, ses joueurs et le reste de la délégation de son club ont déjà essuyé plusieurs semaines plus tôt, une partie de cette poussée de violence qui a eu lieu au stade de Tchamba lors du match Koroki-Gbikinti de la 20ème journée. Mieux, dimanche dernier, des supporters de son clubs sont indexés à tort ou à raison comme étant à l’origine des incidents qui ont émaillé le match Anges de Notsè-Gomido de Kpalimé. Dans cette interview accordée à nos confrères de Radio Sports fm, Winny Dogbatsè revient sur cette vague de violence qui porte un coup sérieux au championnat national de football de première division. Il va jusqu’à trouver une main noire derrière ces scènes de violence. Mieux encore, il accuse des éléments au sein de la fédération togolaise de football, qui, selon lui, sont les instigateurs de cette vague de violences.
Lecture !

Quelle est votre réaction suite aux incidents qui ont émaillé le match Anges-Gomido de la 22ème journée ?

C’est un ensemble d’éléments qui ont conduit à ce désastre-là que nous sommes en train de vivre sur nos stades. J’avais instruit mes éléments que ce match est un match important et qu’il faut prendre toutes les dispositions sécuritaires à tous les niveaux pour que tous ceux qui doivent aller à Notsè qu’on puisse les quadriller. Une délégation est donc partie très tôt le matin pour aller faire une réunion technique avec les éléments de Notsè. A ma très grande surprise, je suis arrivé sur le stade, j’ai vu des blessés. On m’a dit que ce sont des supporters qui étaient en train de faire le tour du stade et ceux de Notsè les ont interpellés pour dire que c’est interdit. Donc il y a eu des échauffourées, juste avant le début du match. Il ne revient pas à Gomido de faire la sécurité au stade de Notsè. Je suis très surpris quand on me dit que, il y a l’insécurité et que le match ne peut pas continuer. L’insécurité provient de qui ? Si c’est les éléments de Gomido, il y a la sécurité, il y a la police et la gendarmerie de Notsè qui doivent balayer tous ceux qui sont autour du stade.

En clair, vous dénoncez la mauvaise organisation de la rencontre…
Oui ! Je dénonce une mauvaise organisation sur le plan sécuritaire. Parce que je considère que pour un match de tel niveau, on ne peut pas laisser 10 policiers ou 10 gendarmes pour venir gérer le stade. Nous, contre Sémassi, qu’est-ce qu’on a fait ? On a demandé du renfort de Kpalimé, d’Atakpamé pour que le match soit sécurisé. Qu’on me dise que le match n’a pas pu continuer parce que ce sont des supporters de Gomido, je suis désolé. C’est vrai qu’ils nous ont donné un espace, et il y a eu des infiltrations parce que les supporters dont on parle, moi je ne les reconnais pas à Gomido.

Qui sont-ils réellement ?

Justement on ne sait pas. Je sais que c’est des groupes organisés qui sont venus déstabiliser le match et créer des problèmes à Anges et puis à Gomido. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé.

Avez-vous des soupçons ?

Des soupçons, c’est trop dire. Mais je pense que ce sont des actes prémédités. Le même scenario s’est produit un peu partout. Chaque fois qu’il y a des déplacements, même si je suis hors du pays, je fais tout pour me rendre moi-même au stade, je fais tout pour créer la bonne ambiance avec mes collègues présidents de club pour que les matches puissent se terminer dans de bonnes conditions. J’étais à Bassar chez mon ami Akara, et j’étais à Tchamba. Je leur ai fait une surprise. Personne ne savait que j’allais arriver mais je suis arrivé. Et si je n’étais pas là, ce qui s’est passé entre Bassar et Tchamba allait déjà se passer entre Gomido et Tchamba. Mes éléments ont refusé de jouer parce qu’ils ont été bastonnés. Zangaba a eu un coup au niveau de sa tempe et s’est évanoui. Le match s’est arrêté pendant une dizaine ou une quinzaine de minutes. Après le président de Tchamba m’a demandé de le suivre, on a tout fait et on a calmé. Les enfants ont refusé de jouer mais j’ai tout fait pour que le match puisse aller à son terme. Et le lendemain matin, les dignitaires de Tchamba m’ont téléphoné pour présenter leurs excuses. Par rapport à tout ceci, j’ai dit mais il faut rapidement éteindre le feu à Tchamba. J’ai écrit un courrier daté du 18 juillet 2013, avec des images à l’appui, des éléments qui ont giflé un gendarme devant moi. Et quand l’arbitre a tout fait pour que le match soit à la faveur de Tchamba, il nous avait posé la question de savoir, avec tout ce qui se passe, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Mon frère, je n’ai pas envie de mourir à Tchamba. J’ai adressé la lettre à la fédération.

Et que dites-vous dans la lettre ?

Je demandais à la fédération de prendre ses responsabilités, pour qu’elles s’impliquent davantage dans l’organisation de tous les matches et de voir exceptionnellement le cas de Tchamba, qui est un problème très grave. Est-ce que c’est des éléments qui sont en mission pour déstabiliser Titikpina ? Peut-être que les enquêtes vont nous éclairer mais il y a une main noire que les gens sont en train d’utiliser pour déstabiliser le championnat. Maintenant à quel dessein ? Je ne sais pas encore.

On voit quand même qu’il y a une escalade de violence un peu partout sur les aires de jeu. Aujourd’hui, avec le recul, quel est le diagnostic que vous faites ?

Peut-être que certains n’ont pas envie que le championnat se termine. D’autres ne veulent pas, peut-être qu’ils sont mal positionnés, et veulent que le championnat tourne au vinaigre. Il y a beaucoup d’éléments. Et ensuite avec tous les problèmes que le bureau de la fédération connait en son sein, je pense même que la déstabilisation du championnat vient même au sein de la Fédé. Ce sont des éléments de la fédération qui sont même responsables de tout ce qui se passe sur tous les stades à mon humble avis.

Vous les responsables de clubs, les présidents de clubs, que pouvez-vous faire pour faire estomper quand même cette vague de violences ?

Nous à notre niveau, chacun individuellement, nous posons des actes concrets. J’ai été approché la semaine dernière par certains collègues pour qu’ensemble, on puisse se concerter pour voir comment faire pour que le championnat se termine dans de bonnes conditions. Dieu merci, l’Etat nous a fait convoquer pour essayer de voir comment nous pouvons régler les problèmes sur les stades.

L’Etat vous a convoqué vous les clubs ?

La ministre nous a convoqués à une réunion de crise le mardi 1er octobre. Nous allons débattre de tous ces problèmes-là pour essayer de trouver ensemble, les voies et moyens pour terminer le championnat en beauté.

Qu’attendez-vous de la FTF pour qu’il n’ait plus de violence ?

La fédération doit s’organiser mieux rapidement que ce qui est en train de se passer, mettre fin à leur querelle au sein du bureau exécutif, impliquer tous ceux qui ont été élus pour diriger ce football-là. Ils doivent être ensemble pour essayer de faire avancer les choses et s’impliquer directement dans les préparatifs des matches. Au jour d’aujourd’hui, ils ont baissé les bras. Il ne suffit pas d’envoyer les commissaires au match, les arbitres mais il faut voir, sur le plan sécuritaire qu’est-ce qui a été fait. Si un match n’est pas bien préparé, il faut l’annuler. Le vrai problème est à ce niveau-là. Donc je pense que la fédération doit faire un ménage au sein de son bureau.

Source : Radio Sport fm
Transcrite par G.K

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