A quelques encablures de la présidentielle de 2015, les réformes passent au premier rang des préoccupations politiques. Les mentalités sont plutôt embourbées par cette question plus cruciale que l’élection elle-même. Tout le monde y consacre de l’énergie. S’il y en a qui souhaiteraient mettre la balle à terre en optant pour le partage du gâteau en deux afin de permettre le vote du texte à l’Assemblée nationale, d’autres sont plutôt intransigeants en soutenant que les réformes excluent la probable candidature de Faure en 2015.
Celui-ci, sorti une fois encore du mutisme, lance depuis la tribune : « …une commission de réflexion sur les réformes politiques sera mise en place. »
Quoi de plus pour savoir que la fin du règne Gnassingbé n’est pas pour 2015 ? Car, il mettra en place une commission qui lui rendra copie des conclusions des travaux dont le délai s’étendrait logiquement au-delà de l’échéance constitutionnelle de la présidentielle de 2015. Comme si la déclaration d’Accra était tombée dans les oreilles de sourd, Faure donne la même connotation à la question des réformes mais à des terminologies différentes. D’ailleurs, il pense dépasser le cadre parlementaire pour aller au-delà au regard de l’incapacité des députés-politiques à s’y accorder les violons.
«Je constate à cet égard que le débat sur les réformes politiques a pris ces derniers mois une vive tonalité dans la classe politique. Dans la foulée, le projet de réforme constitutionnelle introduit en juin 2014 n’a pas recueilli l’adhésion de la Représentation nationale.
Je note également, que la proposition de réforme initiée récemment par certains partis, est en cours d’examen.
Quelle que soit l’issue qui lui sera réservée, il me paraît dès à présent fondamental de dépasser les contingences immédiates pour ouvrir un vaste champ de réformes politiques en profondeur, dans le but de consolider notre ancrage démocratique et le processus de réconciliation nationale », a-t-il notifié.
Tous, politiques, universitaires, société civile à la table pour une réflexion approfondie sur l’adaptation d’un modèle de réformes pour le Togo en tenant compte de nos réalités sociologiques. «Conformément à la huitième recommandation du Rapport de la Commission Vérité Justice et Réconciliation qui souligne la nécessité de régler la question des réformes institutionnelles dans le cadre d’une réflexion approfondie sur l’adaptation du modèle en vigueur dans notre pays à nos réalités sociologiques, une commission de réflexion sur les réformes politiques sera mise en place. Cette commission sera composée d’historiens, de personnalités politiques, de juristes, de sociologues et de représentants de la société civile », propose Faure Gnassingbé.
Et vu la mission assignée à cette commission, peut-elle travailler efficacement avant le délai constitutionnel pour la présidentielle de 2015 ? C’est vrai que Faure parle de la proposition par cette commission d’un texte dans les meilleurs délais.
Mais elle n’est pas encore mise en place, les concertations n’ont pas encore commencé, alors que sa mission est de proposer « un texte de réforme politique, de réforme institutionnelle et constitutionnelle qui tient compte de notre histoire, reflète nos réalités et répond aux aspirations les plus profondes des Togolaises et des Togolais. »
