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Paul AHYI ou le comble d’une indifférence caractérielle à l’égard de la création artistique au Togo
Publié le mardi 6 janvier 2015  |  Le Temps




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J’ai promis de tenir un discours un peu embarrassant en ce jour anniversaire de la disparition de l’artiste plasticien Paul Amavi AHYI, décédé le 5 janvier 2010 à l’âge de 80 ans. Et j’y suis. Je ne manquerai pas d’inspiration pour dire avec sincérité, ce qui pèse sur mon cœur depuis quelques années et que je me dois de déverser pour être un tout petit peu soulagé.


Mon discours, quel que soit le ton avec lequel je l’ai écrit, doit émouvoir l’Etat togolais, en ce sens que ma bile va d’abord à lui, pour les innombrables erreurs qu’il n’a cessé de commettre dans la mise en œuvre de sa fameuse politique culturelle dont moi je cherche en vain les actes concrets sinon les pièces à conviction, ensuite à des autorités et autres citoyens acteurs de la promotion des valeurs culturelles dans notre pays.


On serait dans un pays européen, plus proche, en France, que depuis une semaine déjà, sur les media, les débats sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles auraient cédé place à des manifestassions ou programmes en hommage à l’un des plus grands hommes que le Togo a connus depuis 1960. Et voilà que les utopiques réformes ont du mal à avoir lieu, mais l’essentiel aussi n’est pas fait…l’essentiel ?

Oui, l’essentiel, c’est-à-dire la commémoration dans une communion festive par tous les Togolais, de la date anniversaire de celui grâce à qui le monde entier reconnait le Togo, notre chère patrie à travers un drapeau aussi joli que significatif par ses couleurs vives. Ce grand homme que l’Etat togolais a jeté dans la poubelle de l’histoire pour des raisons que seul Dieu connait, c’est bien Paul Amavi AHYI.


Paul AHYI n’est ni de ma famille ni mon géniteur, encore moins mon maître d’école. Paul AHYI est par les œuvres qu’il a laissées dans ce monde, un homme à célébrer après sa mort, à défaut de le louer de son vivant. Pour beaucoup de Togolais qui liront ce discours avec dédain (puisqu’ils n’ont aucune notion de patriotisme), Paul AHYI n’a jamais été Président du Togo pour être gravé dans la mémoire du peuple togolais ou bien martyr politique pour faire l’objet de recueillements ou de marches devant réclamer ce qui lui revient de droit, et que l’Etat togolais refuse obstinément de lui donner, même après sa mort.


A bord de ma voiture, j’ai pris le temps de sillonner presque toutes les rues, avenues et boulevards de Lomé et d’autres villes du Togo, pour voir si quelque part, Paul AHYI est inscrit sur une plaque bleue comme il y en a partout au nom de certains “inconnus” de l’histoire de notre République. Et je puis me rendre compte que Paul AHYI a semblé faire un travail inutile, vraiment inutile et qui mérite d’être dit.

Ce qui, à mon humble avis, remet sur le tapis, le sujet concernant l’adressage des rues, avenues et boulevards par les autorités municipales. Aucune rue ni avenue ne porte le nom de Paul AHYI. Au moins, le père de l’indépendance du Togo, Sylvanus OLYMPIO a eu cette chance de voir son nom sur une avenue à Lomé. Et certains lecteurs de ma bile vociféreront : «Jamais de monument pour lui, malgré tout le mérite qu’il a d’être érigé en monument pour l’histoire du Togo.


Si Sylvanus Olympio n’a pas de monument à son effigie, est-ce à Paul AHYI que VONDOLY en réclamerait ?» D’autres patriotes pourront chuchoter : «Eh bien, Paul AHYI en mérite, même bien avant le père de l’indépendance !» Les uns et les autres auront raison. Car à vrai dire, au Togo, on ne sait jamais rendre à César, ce qui est à César, mais on sait simplement retirer à César, ce qui lui appartient. Les Ivoiriens nous diront : «Yako».

Dire tout ceci, n’enlèvera le poile à personne, je le sais très bien, mais cela permettra aux dirigeants de ce pays de connaître les erreurs graves qu’elles commettent en occultant la mémoire de certains citoyens qui ont donné à ce pays, tout ce dont un bon patriote est capable.


En France, pays tant copié par le Togo dans plusieurs domaines, même le planton d’une société d’Etat est célébré à sa disparition. Ici au Togo, ce sont des monuments historiques qui sont oubliés. Et c’est bien dommage. Je sais déjà le sort qui me sera réservé quand je ne serai plus dans ce monde. Et je me suis préparé déjà à savoir pourquoi.

A défaut de monuments historiques ou des rues, avenues ou boulevards au nom de Paul AHYI, le devoir patriotique nous impose au moins la célébration de la disparition de cette icône des arts plastiques qui a marqué son époque et tous les Togolais en bien jusqu’à son départ le 5 janvier 2010 à Lomé.


La disparition d’un Paul AHYI à qui l’on doit rendre hommage à travers diverses manifestations culturelles, ne dit rien au Ministère en charge de la culture. Même dans le Fonds d’Aide à la Culture (FAC), pas un seul franc n’a pu être épargné pour célébrer la mémoire des grands hommes aux dimensions plurielles et qui ont marqué le Togo dans bien de domaines.

Je crois fermement au dédain de l’Etat togolais face à Paul AHYI, d’autant plus que même les artistes plasticiens à qui il a été un exemple parmi tant d’autres, nient carrément le rôle qu’il a joué dans la promotion des valeurs culturelles au Togo durant au moins une cinquantaine d’années. Je le dis parce que j’en sais quelque chose.


Même un artiste plasticien reconnu au Togo, à qui je citais les valeurs de Paul AHYI, m’a une fois dit ceci lors de nos échanges : «…Je n’ai pas le souci de marcher sur ces pas… je suis plutôt ce qu’on peut appeler un anti-Ayhi… mais Ahyi c’est pas du tout mon ”truc’‘»…

Je me garde de le nommer. Il n’est pas le seul à ne pas aimer Paul AHYI. Alors, si l’auteur du drapeau togolais est resté dans les couloirs de l’indifférence totale de l’Etat, c’est parce que parmi les autorités qui devraient œuvrer à ce que sa mémoire soit honorée à tout instant comme celle du Général Eyadéma, il y en a qui le détestent, juste par envie, alors qu’elles ne peuvent jamais s’égaler à sa créativité très légendaire.




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