Le baril de Brent a chuté mercredi sous la barre symbolique des 50 dollars pour la première fois depuis 2009, amplifiant le plongeon des cours du pétrole plombés par une guerre des prix entre producteurs et des inquiétudes sur la reprise économique.
Le Brent de la mer du Nord pour livraison en février, la référence européenne du brut, a chuté jusqu’à 49,66 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres peu avant 08H30 GMT, avant de se reprendre quelque peu. Il cotait 49,98 dollars à 08H35 GMT, en baisse de plus d’un dollar par rapport à sa clôture de la veille.
La référence américaine du brut, le "light sweet crude" (WTI), avait chuté sous les 50 dollars dès lundi et cotait mercredi 47,06 dollars à 08H35 GMT, en recul de 87 cents par rapport à la clôture de mardi. Les cours de l’or noir ont baissé de plus de moitié depuis juin dernier, à cause d’une offre surabondante et d’inquiétudes sur la demande, sur fond de reprise économique incertaine.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est refusée jusqu’à présent à envisager toute réduction de sa production. "Le mouvement sous les 50 dollars montre bien quelle est la tendance, et sans signe de l’Opep face à la surproduction, il est probable que nous assistions à une chute vers les 40 dollars dans les semaines à venir - a fortiori vu que la demande ne repart pas", a expliqué Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. "La faible croissance et la faible demande en Chine et en Europe devraient rester les principaux facteurs à mesure que la bataille pour les parts de marché s’intensifie. Il y aura sans doute encore de fortes oscillations dans l’intervalle mais la direction générale semble claire, à moins que l’Opep n’intervienne", a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite vient de réduire ses prix de vente officiels pour livraison en février vers l’Europe et les États-Unis, fidèle à sa nouvelle stratégie de protection de ses parts de marché, selon plusieurs analystes. Début décembre, elle avait déjà baissé drastiquement ses prix officiels pour le brut exporté vers l’Asie et les États-Unis mais pas vers l’Europe, une décision alors largement interprétée comme une nouvelle étape dans la "guerre des prix" visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire. (NAP/2015)