Depuis lundi 05 janvier 2015, les travaux de la Commission des lois au niveau de l’Assemblée nationale se poursuivent concernant la proposition de loi déposée par l’opposition parlementaire. Cette proposition de loi contient essentiellement des articles sur la limitation du mandat présidentiel et le scrutin à deux tours.
Aujourd’hui, un autre paramètre s’est glissé dans le débat: la candidature du Président sortant. Un paramètre qui détourne les regards de certains députés de l’essentiel. Déjà, les avis sont partagés sur la candidature de Faure Gnassingbé à la prochaine présidentielle. Les Togolais sont surpris que les représentants du peuple ne soient pas arrivés à accorder leurs violons sur la nouvelle loi. Ce qui amène certains observateurs à se poser cette question à savoir « Qui a intérêt à bloquer les réformes politiques ? ».
Une question qui a tout son sens dans le débat qui prévaut actuellement à l’Assemblée Nationale. Il est incroyable de constater la division au sein de l’opposition qui a proposé cette loi. En effet, les députés de l’ADDI et de la Coalition Arc-en ciel ont tenté de proposer un autre mandat de cinq ans à Faure Gnassingbé. Une proposition qui a été rejetée par les députés de la mouvance présidentielle qui demandent à leurs collègues de l’opposition d’accepter la non rétroactivité de la loi. Ce qui permettrait à leur candidat de se présenter deux fois, s’il advenait qu’il gagne la Présidentielle de 2015. Pour eux, pas question que Faure Gnassingbé soit écarté de la course. Pourquoi cette intransigeance, si l’on sait que les Togolais ont soif d’une alternance politique comme dans les autres pays ?
Est-ce que la participation de Faure Gnassingbé à l’élection incombe à l’opposition parlementaire ou à la Cour Constitutionnelle ? On a l’impression que la mouvance présidentielle voudrait endosser la responsabilité de la continuité du système à l’opposition parlementaire. Seulement, la vérité dans ce débat personnalisé, c’est que les politiques ne se soucient guère de la souffrance du peule togolais qui se débat pour sa survie.
Le plus important, pensent certains c’est les conditions dans lesquelles la présidentielle doit être organisée. De tout temps, on ne prend pas les mesures adaptées pour faire cesser les irrégularités. Il est rare que les délégués dans les bureaux de vote mentionnent les faits sur le procès-verbal du bureau de vote, à tout moment de la journée. L’attitude partisane dans les bureaux de vote ne provoque pas l’annulation d’une élection au Togo. Et pire, pendant toute la durée du scrutin, le lieu de vote ne respecte pas souvent la neutralité la plus stricte, afin que ne soient exercées les pressions sur les électeurs. Toutes ces irrégularités doivent en principe constituer une infraction constatée aux règles des bureaux de vote.
Malheureusement, force est de constater que les présidents des bureaux de vote et des Commissions électorales locales indépendantes (CELI) ne tiennent pas compte de ces infractions. Une situation qui dénature le suffrage universel prononcé souvent aux protestations.
Eu égard à tous ces facteurs liés à la non transparence des élections au Togo, ne vaudra t-il pas la peine de recomposer ces diverses institutions ou organes de gestion des processus électoraux? Et c’est là le nœud de la crise politique togolaise.
La méfiance aux institutions et à leurs responsables à cause de leur partialité conduit aux crises post électorales que le Togo a connues jusqu’aujourd’hui. Alors, à quand l’amour de la patrie qui doit traduire la volonté de tous les acteurs politiques à trouver un consensus pour l’adoption de la nouvelle loi devant aboutir à la renaissance du Togo? A chacun des adversaires politiques de prendre conscience de la situation et de faire sa part, sinon la roue de l’histoire continue de tourner !