Dans un de nos précédents articles, nous nous interrogions sur le principal bénéficiaire du blocus présentement observé en matière de réformes politiques. Les derniers rebondissements nous obligent aussi à revenir sur ce sujet. Dans la seule journée d’hier, les deux plus grandes formations politiques notamment l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) et l’Union pour la République (UNIR, pouvoir) avaient organisé chacune une conférence de presse.
Devant les professionnels de médias, chaque camp considérait son adversaire comme responsable du blocus. Pour Christophe TCHAO, Président du groupe parlementaire UNIR, « il est clair que la responsabilité du blocage des réformes incombe à l’ANC. ADDI a une position claire, Arc-en-ciel a une position claire, UNIR a une position claire mais l’ANC n’a pas de position ».
Dans le camp adverse, on estime que c’est UNIR qui bloque les réformes arguant que la majorité exige une remise à zéro des mandats déjà exercés par le Président sortant Faure GNASSINGBE, une prérogative de la Cour Constitutionnelle selon ses tenants.
«La majorité a rejeté et souhaiterait que les pendules soient remis à zéro pour que Faure puisse briguer encore deux mandats et c’est à cette condition que les réformes se feraient. La limitation du mandat n’est pas conditionnée par la candidature de qui que ce soit. La Cour Constitutionnelle est là et c’est elle seule qui a pouvoir de déclarer une candidature valable ou non », a martelé Me Isabelle AMEGANVI, Présidente du groupe parlementaire ANC. Dans ce méli-mélo, l’autre question qu’on est tenté de se poser est sans nul doute « où est le peuple dans tout ceci »?
Heureusement, une position charnière se dégage avec une tranche dite « modérée » qui proposerait une troisième candidature de Faure « si cela devrait être le prix à payer pour obtenir les réformes ». Alors qu’il ne reste que quelques semaines voire quelques mois pour la tenue du scrutin, il est impérieux que les acteurs politiques surtout les deux plus grandes forces puissent taire leurs intérêts et calculs partisans afin d’éviter au Togo un nouveau bain de sang et un nouveau cycle élections-contestations-manifestations-répressions-violations de droits de l’Homme.