Dites-nous Monsieur le Directeur, quel est le potentiel en ressources minières au Togo ?
Au Togo, on trouve des substances minières en exploitation ainsi que d’autres qui sont susceptibles d’être exploitées si des recherches complémentaires sont réalisées pour voir la faisabilité de telles exploitations.
Des recherches se poursuivent sur certaines substances minérales sur l’étendue du territoire.
Pour les substances exploitées, nous avons les phosphates dont l’exploitation est assurée par la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) dans les gisements de Hahotoé et de Dagbati, le calcaire est exploité à Tabligbo pour la fabrication du clinker et du ciment par les sociétés WACEM et SCANTOGO MINES. Quant au marbre il est exploité par la société POMAR TOGO à Pagala et le fer de Bandjéli par la société MM MINING.
En dehors de ces grandes exploitations, il y a une multitude de carrières d’exploitation des matériaux de construction (concassage de roches pour l’obtention des granulats utilisés dans les BTP).
Quelles sont les substances susceptibles d’être exploitées?
On distingue les ressources métallifères (manganèse, chromite et bauxite) et les ressources non métallifères (phosphates indurés, dolomies et calcaires, argiles industrielles, tourbe et pierres ornementales).
En parlant des ressources métallifères, notons le manganèse à Nayéga, à 30 km à l’est de la ville de Dapaong , un modeste gisement de manganèse (dans la série des grès et shales du Voltaïen), dont les réserves ont été estimées à près de 15 millions de tonnes, avec une teneur allant de 10 à 15% de Mn métal. Ce gisement fait actuellement l’objet de recherche pour trouver les éventuelles extensions par la Société Générale des Mines (SGM).
Signalons aussi la chromite avec deux petits gisements découverts au mont Ahito et à Farendè à 30 km au nord-est de la ville de Kara, dans la série du sillon basique-ultrabasique. Les réserves prouvées sont de :
- 10.000 tonnes à Ahito avec une teneur de 25% Cr métal et un ratio Cr/Fe de 2,46 ;
- 30.000 tonnes à Farendè, avec une teneur de 15% Cr métal et un ratio Cr/Fe inférieur à 1.
Il convient de relever qu’un gisement modeste de bauxite se trouve sur le mont Agou avec des réserves estimées à 1 million de tonnes.
Il faut signaler aussi les ressources non métallifères dont les phosphates indurés, les dolomies et calcaires, les argiles industrielles, la tourbe et les pierres ornementales.
Parlons du phosphate, où en est-on dans la modernisation du secteur ?
En ce qui concerne le secteur des phosphates, nous pouvons retenir entre autre la mise œuvre de la stratégie de développement du secteur des phosphates décliné en trois phases à savoir l’acquisition de nouveaux matériels, la réhabilitation des anciens et le renforcement des capacités du personnel.
L’audit stratégique pour la relance de la production du phosphate meuble faisait obligation à la SNPT de réhabiliter l’équipement minier et de faire des acquisitions de nouveaux matériels pour porter la production à 3 millions de tonnes de phosphate marchand, à ce jour les efforts de réhabilitation se poursuivent et la production croit, pour le moment timidement. De 600 000 tonnes exploitée en 2009, cette production est passée à plus de 1 300 000 tonnes en 2013.
Le projet de développement du phosphate carbonaté engagé depuis 3 ans arrive à terme avec la prochaine sélection d’un partenaire stratégique pour l’exploitation de ce phosphate et sa transformation en fertilisants à travers un complexe pour les besoins de l’agriculture. C’est un vaste programme qui boostera à coup sûr l’économie nationale les années avenir. Pour cette année 2015, nous souhaitons dépasser les 1 300 000 T qui sont atteint depuis 2013.
L’année 2014 a été marquée par quelques débrayages dans le secteur. Quelles solutions avez-vous trouvé pour les travailleurs de la SNPT qui réclamaient de meilleures conditions de travail et de vie ?
Vous savez, dans le cadre de mouvements d’humeur, nous avons tenu plusieurs pour trouver ensemble avec les responsables syndicaux des solutions durables.
Au nombre desquelles des propositions de revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de vie et de travail.
Notons que les discussions se poursuivent avec le gouvernement pour trouver des solutions durables.
Les habitants de Bandjéli et des localités environnantes ont eux aussi manifesté leur mécontentement l’année dernière vis-à-vis des exploitants des mines de fer. Que veulent-ils et qu’est ce que le gouvernement leur a proposé comme solution?
Ils souhaitaient la réalisation des infrastructures socio-communautaires de développement notamment un centre de santé, des forages, des écoles, etc.
Pour répondre à leurs doléances, le gouvernement a instruit la société qui a construit un bâtiment scolaire de 4 classes et un bureau (équipé en tables bancs et bureaux), l’électrification par l’Etat du canton de Bangéli dans le cadre de l’électrification rurale et la réhabilitation du centre médicaux social de Bangéli ainsi que plusieurs ponceaux qui ont permis de relier certaines localités qui étaient coupées des autres.
Parlant de la production du fer, quelle a été la production en 2012, 2013 et 2014 ? La production augmente-elle ou régresse et pourquoi?
La production du fer connait une augmentation substantielle. En 2011, la production était à 20 000 tonnes, l’année suivante c’est-à-dire en 2012, elle a connu une hausse à 45 000 tonnes pour atteindre 145 000 tonnes en 2013.
Quant à l’année 2014, la production du fer est estimée à près de 180 000 tonnes.
Où en est-on dans l’attribution des licences à la Ferrex pour l’exploitation des mines de manganèse? On l’avait annoncé pour la fin 2014.
Les études se poursuivent sur le terrain pour déterminer avec exactitude les réserves réelles du gisement de manganèse. C’est après cette étape que nous pourrions attribuer le permis d’exploitation à la société. Je crois que c’est pour bientôt.