Togo - La question du blocage du processus de réformes politiques avant la présidentielle de 2015 continue de se poser avec acuité au sein de la classe politique. Dans une intervention sur la Télévision LCF, Gerry Taama du Nouvel engagement togolais (NET) qui multiplie ces derniers jours la communication, le blocage vient aussi bien de l’Union pour la République (UNIR) que de l’Alliance nationale pour le changement (ANC).
Selon lui, « le premier parce que ça l’arrange, le second pour des raisons encore inconnues », a-t-il précisé.
Cependant, a-t-il poursuivi, si les réformes ne sont pas faites, « le tort va à celui qui perd tout, c’est-à-dire à l’ANC ».
« C’est l’erreur de minorité de blocage qui a été commise en 2002 lors des législatives par l’opposition qui se produit encore à la présidentielle de 2015. Si nous ne faisons pas les réformes, c’est Faure Gnassingbé qui en sort gagnant. Si les réformes ne sont pas faites aujourd’hui, on risque de nous dire en 2020 que le mandat 2015-2020 n’est pas concerné par la limitation de mandat », a-t-il indiqué.
Pour lui, l’opposition n’est pas aujourd’hui en mesure d’obtenir les réformes par la rue et il lui revient de donner à UNIR ce qu’elle demande pour qu’au moins le nombre de mandats soit limité pour l’avenir.
« Ce qu’il nous faut, c’est les réformes. Si nous pouvons aujourd’hui par d’autres pressions avoir les réformes sans forcément passer par ce que propose UNIR, tant mieux. Mais la question est de savoir si nous sommes en mesure de contraindre Faure Gnassingbé de faire des réformes si nous ne faisons pas des concessions. C’est impossible, sauf si nous pouvons faire sortir dans les rues un, deux ou trois millions de Togolais », a-t-il déclaré.
Alors que le processus de réformes en cours à l’Assemblée nationale par le truchement de la proposition de loi est bloqué, la synergie des Organisations de défense des droits de l’homme (ODDH), soutenue par le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) et certains partis de l’opposition seront dans les rues sur toute l’étendue du territoire pour contraindre le pouvoir à opérer les réformes.