Togo - Il est arrivé à Lomé ce lundi. Fadel Barro, Coordinateur du mouvement « Y’en a marre » qui a forcé Aboudoulaye Wade à quitter le pouvoir, sillonne depuis quelque temps les capitales africaines pour amener la jeunesse à prendre son destin en main. Ainsi après Ouagadougou (Burkina Faso), il est arrive à Lomé.
Fadel Barro est visiblement de ceux qui pensent que, quel que soit le pays en Afrique, les populations vivent les mêmes problèmes qui, souvent, sont engendrés par l’irresponsabilité de certains dirigeants.
« Vous savez, en Afrique, nous sommes des peuples, mais nous sommes une nation. Quand je descends à Lomé, je vois les mêmes difficultés que vivent les populations à Dakar. Quand je descends au Burkina Faso, à Ougadougou, je vois les mêmes problèmes. Et ces problèmes à la limite sont transversaux à tous les niveaux, tant c’est la pauvreté qui les occasionne, tant ce sont aussi les formes de gouvernance, les manières de gérer, l’irresponsabilité de certains dirigeants africains qui sont à la base de tout cela. Nous vivons les mêmes problèmes », a-t-il laissé entendre dans une interview accordée à nos confrères du bihebdomadaire « L’Alternative ».
Avec ce mouvement, il a réussi à donner un souffle à la jeunesse sénégalaise en stoppant les ambitions démesurées d’Aboudoulaye Wade. « Y’en a marre a réussi au Sénégal à empêcher Abdoulaye Wade, le président, de briguer un troisième mandat parce qu’il a su mobiliser les jeunes dans la paix, dans la non violence, à se positionner comme acteur, à aller voter massivement contre ce président là », a-t-il souligné
La même expérience, à l’en croire, a porté ses fruits au Burkina Faso où il a passé avant la crise qui a emporté Blaise Compaoré. « Et c’est comme ça que nos amis du Burkina, à travers le Balai citoyen, nous ont contactés et ça été un bon exemple de collaboration sud-sud pour reprendre les mots de Me Kam qui est le Coordonnateur du balai citoyen », a expliqué M. Barro.
Au Togo, le Coordinateur de « Y’en a marre » a un programme chargé. « Aujourd’hui, au Togo, se pose le problème de réformes institutionnelles. On va rencontrer plusieurs acteurs, opposition comme pouvoir. On n’exclut personne, société civile, partisans ou non partisans. Le but de cette visite, c’est de rencontrer tous les acteurs pour savoir ce qui se passe. Mais aussi de rencontrer les jeunes pour essayer de transmettre ce message-là, ce message d’espoir pour les jeunes à prendre leur destin en main », a-t-il annoncé.
Mais il avertit : « Les constitutions africaines ne peuvent pas être des cahiers de brouillons. Nous avons cette conception en Afrique, nos constitutions sont comme des cahiers de brouillons pour nos chefs d’Etat…Mais ce qui est sûr, c’est que Farel BARRO comme le mouvement « Y en a marre » est aux côtés de la jeunesse togolaise et travaillera avec elle pour une autre Afrique, parce que le fond du problème est que nous les jeunes africains en avons marre de rester des sous-développés, de prendre la mer, le désert pour aller en Europe et être traités comme des moins que rien. Alors que nous avons la capacité, la possibilité de rester chez nous, de développer chez nous. Mais c’est impossible si nous avons des dirigeants qui nous relèguent au second plan. C’est de cela qu’il s’agit ».
Fadel Barro donnera une conférence de presse à la fin de sa visite pour faire un bilan de son séjour sur la terre togolaise.
