«Quand vous n’êtes pas sûr d’abattre un pachyderme, n’osez jamais lui tirer dessus ». Cette leçon de morale doit faire école dans tous les domaines de la vie. Aujourd’hui, Jean-Pierre Fabre et les siens l’ont appris à leur dépens. Trop tard !
A leur « Pas de 3e mandat pour Faure », UNIR semble répliquer : « Remettons tout le compteur à zéro ». Et c’est le Togo qui renoue avec ses sempiternels tourments et ses rêves de changement seront toujours et toujours remis. La poisse !
Nous sommes en mai 2013, le dialogue de la dernière chance est accepté, les Hommes doivent se réunir dans les locaux de Togotélécom, les réseaux sociaux s’enflamment : la fin est proche. Patatras ! Le cristal du triomphe s’est brisé sur le carreau, les « Kondona » d’UNIR sont déclarés sourds-muets.
Interrogez-les, même avec le langage gestuel, vous comprendrez leur amertume : Quand l’Homme veut être plus futé que Dieu, même Satan est prêt à prendre la défense de son créateur. Autrement, lorsque vous voulez écarter notre « champion » avec votre « déplaisante » réforme, n’attendez pas que nous chantions vos louanges, semblait dire UNIR. La réplique est à tout fait normal. Nous sommes en politique, et cette action doit être minutieusement observée pour que la riposte soit exemplaire.
En effet, dans les internes climatisés de la Société à internet limité, Togotélécom, l’opposition de Jean-Pierre Fabre (permettez l’expression, car il est désormais le chef de file de l’opposition, ne riez surtout pas, c’est selon), l’opposition de M. Fabre disions-nous, laissait entendre quelque chose : « Effet immédiat ». Point d’achoppement. « La volonté est deux fois raison, disait le philosophe français, Maurice Pradines. Il y a d’abord la raison d’agir et la rationalité du moyen d’agir».
Ici, le constat est clair, la deuxième raison fait défaut, et donc cette volonté doit être repensée. Le dialogue a capoté, le rêve de tout un peuple brisé, le Prélat se retire dans son évêché, l’euphorie tombée. « Seuls les imbéciles ne changent pas », alors nous étions confiants que les éternels radicaux changeront de fusil d’épaule et de comportement. C’était dans notre rêve. Le mythe de l’entêtement absurde était ici un devoir d’instinct. Dommage !
Ces Hommes persisteront dans leurs erreurs jusqu’à ce que les portes du Paradis ne soient définitivement closes.
Osons maintenant le dire, avec la nouvelle commission créée, la question des reformes, ce sera après les présidentielles de 2015. Inutile de consulter un oracle ou d’être un devin pour le savoir. UNIR joue seulement la montre puisqu’il a déjà trouvé son bouc émissaire au cas où...l’ANC. Oui que diriez-vous ? Seules deux forces peuvent s’asseoir pour dialoguer, et lorsque vous êtes en position de faiblesse, abstenez-vous de faire garçon.
Jean-Pierre Fabre et ses camarades de l’ANC déclaraient urbi et orbi : Pas de 3e mandat pour Faure. Sur quoi comptaient-ils ? Les marches qu’ils ont eux-mêmes contribué à chosifier et à banaliser ? UNIR sort enfin de son mutisme et met la barre trop haut : Repartons à zéro. Monsieur Faure Gnassingbé en a encore pour dix ans à la tête de l’État togolais. Au cas échéant, « La constitution sera rigoureusement respectée ». Saurions-nous dans un autre registre, nous parlerons de « Légitime défense ». Vous nous attaquez, nous contre-attaquons. N’est-ce pas que les radicaux ont rencontré garçon comme le disent souvent nos frères Ivoiriens ?
Voilà l’ « effet immédiat » du radicalisme imprudent.
Pour couper la poire en deux, d’aucuns estimaient il y a encore quelques jours qu’il faut donner la chance au Président Faure de briguer un dernier mandat afin de permettre à ce que les reformes se fassent, mais comme c’est de tradition au sein d’une partie de l’opposition, ils ont été accusés de tous les péchés d’Israël et livrés à la vindicte populaire. Pour eux, «Faure Gnassingbé partira, parce qu’il a déjà fait ses dix ans ».
Non, toute la louange serait d’être super fanatique de la vérité que de croire à l’espièglerie et la tartufferie naines qui, au bout d’un moment, désolent. La culture du mensonge est un péché. Aussi, il n’y a rien de plus cynique en politique que de toujours faire sortir de jeunes gens dans les rues pour exécuter un mot d’ordre dont la conception et le sens sont à la limite du ridicule.
La roue de l’Histoire tourne, et tôt ou tard, chacun répondra de ses actes.