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Les souches identitaires d’un Prince je-m’en-foutiste »
Publié le mercredi 14 janvier 2015  |  togo.infos


© Autre presse par Louis Vincent
Faure Gnassingbé en France le 11 janvier 2015 pour participer à la marche républicaine, en soutien à CHARLIE HEBDO.
Paris, le 11 janvier 2015, marche républicaine, en soutien à CHARLIE HEBDO.


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Il est désormais établi que le fils-héritier du feu général peut comprendre tous les langages sauf celui du partage.

Depuis sa naissance jusqu’à ce jour, Faure Gnassingbé n’a jamais rien partagé ni avec ses frères, ni avec ses amis ou encore moins ses connaissances simples.

Il n’a non plus rien donné. Il ne sait qu’engranger, accumuler, profiter, jouir au sens plein des termes.

Tous ses collaborateurs sont unanimes sur ces défauts majeurs du Prince au point de lui trouver ce célèbre qualificatif de « boxeur ».

Mais oui, le fils du père est justement tout le contraire de son père défunt qui lui, avait le sens du partage et incarnait certaines valeurs indéniables de reconnaissance, même s’il faut aussi retenir de lui son esprit malsain de vengeance parfois aveugle.

Le cas du Prince est tout de même plus saisissant et naturellement inquiétant.

Ses frères reconnaissent que depuis leur enfance, le Prince a toujours vécu dans l’autarcie totale. Ils lui reconnaissent un relent naturel de traitre qui a toujours vendu la mèche de leurs différents coups à leur père défunt.

Il profitait de tout mais ne partageait jamais rien. Tellement il était prêt à trahir ses frères qu’il a fini par jouir des faveurs de leur père qui se laissait ainsi flatter par l’apparente allure calme de son fils.

Il lui a donc tout donné. Il lui a offert les plus belles opportunités de se faire un nom sous le soleil.

Voilà comment Faure Gnassingbé s’est retrouvé seul parmi les enfants d’Eyadema à faire des « études » en France et aux USA.

Voilà comment il s’est retrouvé député de Blitta, donc seul enfant du général sur la vingtaine à s’exercer dans la politique.

Voilà comment il s’est aussi retrouvé conseiller financier de son père et donc homme des réseaux mafieux qu’entretenait son papa.

Il a donc eu le temps de bien connaître les secrets financiers de son père et ainsi d’amasser autant de richesses qu’il pouvait mais bien camouflées sous cette allure calme et pondérée qu’il présente au monde.

En réalité, le Prince a toujours été de toutes les sauces au Togo.

Que ce soit dans les réseaux du pétrole avec le Nigéria, notamment sous Sani Abacha ou dans les dossiers des phosphates en complicité avec les Barqué et consort, le Prince a toujours eu une part belle dans les crimes économiques que notre pays a connus.

La protection sans faille qu’il accorde aujourd’hui à la minorité qui continue de piller les richesses du peuple se justifie naturellement.

Les togolais doivent se rendre à l’évidence que tant qu’il sera au pouvoir, jamais le Prince ne s’attaquerait aux pilleurs de la caisse nationale de sécurité de la sécurité sociale, de la BTCI, de la SNPT, de l’hôtel du 2 Février etc.

Il ne livrera jamais les pyromanes des marchés de Kara et de Lomé, tout comme les braqueurs qui ont arraché des milliards aux commerçants à l’aéroport de Lomé.

Ceux qui leur avaient arraché d’autres milliards que l’Etat a été obligé de rembourser ont d’ailleurs eu de la promotion, comment pourrait-il en être autrement pour les braqueurs ?

Les mercenaires aux cols blancs tout comme leurs amis de Contour Global qui siphonnent les ressources du pays peuvent faire du Togo leur eldorado tant que le Prince sait qu’il aura sa part avec eux ou du moins qu’ils ne menaceront pas sont fauteuil.

Comment les togolais peuvent alors penser que cet homme pourrait de lui-même songer un jour à céder ce fauteuil aussi juteux, bref s’essayer à un exercice auquel il ne s’est jamais adonné par le passé ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le Prince a tout conçu dans sa vie sauf la possibilité pour lui de vivre en dehors du pouvoir.

La culture de facilité dans laquelle il a toujours été immergé depuis sa naissance a fini par formater son esprit et développer en lui cette conviction qu’il est un supra homme qui réussit naturellement là où les autres échouent.

Dans les affaires, chez les femmes, en politique…Faure Gnassingbé est convaincu de bénéficier toujours et sans efforts, des faveurs de Dieu et de la nature.

Voilà pourquoi il n’arrive pas jusqu’à présent à comprendre que des gens puissent lui résister ou même le défier.

Le fait qu’il ait été en mesure d’embastiller son propre frère depuis plus de cinq ans s’explique par cet esprit « je-m’en-foutiste » qu’il a toujours développé.

Qui veut être dans les bonnes grâces du Prince n’a qu’à lui obéir point barre.

Sa jalousie et son complexe de supériorité ne lui offrent aucune possibilité de tolérer des velléités de résistance.

Tous ceux qui se sentent à l’aise devant lui l’irritent. Il faut se confondre en courbettes, ramper si possible, avaler tout ce qu’il dit ou désire sans la moindre critique si objective ou constructive soit-elle.

Pascal Bodjona paye aujourd’hui le prix de son refus de s’appliquer dans ses méthodes bestiales et gamines sous le Prince. Il paye pour son audace de regarder droit dans les yeux du Prince et du dire la vérité du terrain. L’homme n’en a que faire !

Les interdits d’ordre moral ou spirituel ne l’émeuvent guère. Il n’a cure du droit et des valeurs Républicaines. L’homme veut rester égal à lui-même, capable d’inventer un nouveau mode de vie…bref créer son monde à lui qui se soumettrait d’emblée à ses humeurs et à ses désirs.

Avec un tel personnage aussi complexe que profond, les maigres gesticulations des leaders actuels de l’opposition ne pourront guère lui faire frémir. Pour ébranler son réseau et déminer son pouvoir, une dynamique nouvelle de contre-attaque s’impose.

Elle exige du peuple une mobilisation plus soutenue. Mais avant, les leaders politiques et d’opinion doivent eux-mêmes se remonter les bretelles pour se forger l’étoffe d’hommes d’Etat, capables d’assumer une alternative crédible qui surplombe les errances actuelles du Prince.

Les querelles puériles qui nous ont été servies ces dernières semaines par cette opposition ne sauront que renforcer le Prince dans sa conviction qu’il est éternel et inamovible.

Il apparaît alors clairement que tant que cette opposition continuera à s’opposer à elle-même et à se livrer à ces attaques puériles, le boulevard restera tout tracé pour le fils du père avec pour résultante, la permanente souffrance du peuple.

Son empressement à vite aller à l’élection présidentielle montre sans ambages qu’après avoir tâté le pouls de son opposition, il est resté serein. Celle-ci n’a pas encore les moyens de déverrouiller son système pour lui arracher sa raison d’être, le pouvoir.

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