Togo - Le deuxième jour de la manifestation organisée par CAP 2015 et les ODDH a été très mouvementé pour les militants et sympathisants. Pendant que les responsables discutent avec le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Gilbert Bawara, sur le terrain, se déroulent des échauffourées entre forces de l’ordre et militants.
Les éléments des forces de l’ordre, postés au rond-point de Bè-Gakpoto et au carrefour du marché de Bè avant même l’arrivée des manifestants, n’ont pas permis à ces derniers de se regrouper. « Même quand ils voient deux ou trois personnes ensemble en train de discuter, ils interviennent violemment pour les disperser », a confié un riverain à Gakpoto hier dans l’après-midi.
Un conducteur de taxi-moto a eu l’amère expérience hier à ce rond-point, en s’y arrêtant. Il a été rossé de coups avant d’être embarqué dans la voiture de la Gendarmerie, selon les témoins.
Si à Gakpoto, cette chasse à l’homme se déroulait sans riposte, ce n’est pas le cas au carrefour du marché de Bè. Les jeunes, ne voulant pas se laisser intimider par les forces de l’ordre, ont commencé par lancer des pierres. S’installe alors une course-poursuite dans tout le quartier avec des jets de grenades lacrymogènes.
Même Zeus Ajavon, Coordonnateur de la Synergie des ODDH, arrivé sur les lieux, après la rencontre avec le ministre Bawara, n’a pas été épargné par les gaz lacrymogènes.
« Pendant que nous nous sommes mis d’accord avec le ministre que nous allons dire à nos militants de rentrer chez eux, le ministre de la Sécurité a donné l’ordre à ses éléments de charger la foule. Même arrivé sur les lieux, ils ne m’ont pas permis de m’adresser aux jeunes. Ils m’ont chargé, en m’empêchant de faire ce pourquoi j’étais allé là-bas », a-t-il indiqué.
Plusieurs militants ont été arrêtés hier en fin de journée. « Il y en a qui sont simplement de passage, mais qui ont été arrêtés. C’est triste ! », a-t-il ajouté. Il y a eu également des blessés, selon les responsables du CAP 2015.
Visiblement, les événements d’hier sont loin de décourager les manifestants. Un autre appel est lancé pour ce matin. Déjà sur les lieux, on peut encore voir des voitures des forces de l’ordre circuler dans le quartier Bè. Toute chose qui fait dire qu’il y a encore de l’électricité dans l’air.