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Le Prince commence-t-il à côtoyer la lucidité ?
Publié le vendredi 16 janvier 2015  |  togo.infos




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Les faits ont été abondamment relayés sur les réseaux sociaux. Le site officiel en a d’ailleurs fait sa une de jeudi. Faure Gnassingbé aurait pris la défense de l’opposition à Awandjélou dans la préfecture de la Kozah.

Selon les retours que des témoins nous ont faits, le représentant de UNIR à Kara, un proviseur de Lycée, s’était maladroitement livré à une attaque frontale, à une litanie de diatribes insensées contre les leaders de l’opposition qu’il a méchamment qualifié de vendeurs d’illusion, d’ennemis du peuple, d’apprentis politiciens etc.

Et pourtant, la manifestation d’Awandjélou était destinée à faire la pause de la première pierre d’une cimenterie dans la région.

Très spontanément, le Président de la République s’est levé de sa chaise pour aller arracher le micro à notre cher proviseur pour dit-on, mettre les points sur les i.

En paraphrase, voici ce que le Chef de l’Etat a dit et qui a été de suite relayé partout.

"Le Togo a fait le choix du pluralisme politique, je ne peux pas accepter que l’opposition soit diffamée.

Je suis venu ici en tant que Président de tous les togolais, pas d’une partie des togolais. L’opposition peut marcher tous les jours si elle veut, seul le peuple pourra départager les candidats dans les urnes au moment du scrutin que nous allons organisé dans quelques mois ou quelques semaines."

Ces propos parfaitement lucides ont émerveillé l’écrasante majorité de la population présente sur les lieux et tout le monde s’est félicité du comportement républicain du Président de la République qui, pour une fois, a compris qu’il doit nécessairement prendre de la hauteur pour se mettre au-dessus de la mêlée.

C’est à mettre à son actif et tous les togolais ne peuvent que se réjouir d’une telle réaction pour le moins lucide. Mais, justement il y a un « mais » et ce « mais » interroge les causes d’une telle réaction inhabituelle du Prince.

Selon ce qui nous est rapporté, les propos du proviseur avaient crispé la quasi-totalité de la population présente à Awandjélou, un milieu pourtant considéré comme le fief du pouvoir en place.

Il a donc fallu que le Prince se lève et rectifie le tir pour que l’on commence à entendre des tonnerres d’applaudissements.

Cela signifie en clair, que l’écrasante majorité de ceux qui étaient sur ces lieux n’épousaient pas le délire de monsieur le proviseur. Et Faure Gnassingbé a dû s’en rendre compte. Il a dû percevoir toute la crispation et les jurons qui fusaient de partout dans la foule contre les propos rébarbatifs du représentant de UNIR à cette manifestation.

Il se devait alors de se soustraire du lot pour ne pas se rendre complice d’une telle maladresse aussi flagrante qu’inintelligente.

De plus, tout cela se disait devant micros et caméras. En clair, ces propos ne seront pas circonscris dans la seule localité d’Awandjélou. L’image tant écornée du Prince ne pourrait alors pas manquer de prendre un énième coup une fois que les comptes rendus seraient faits sur les radios, télé et réseaux sociaux.
Il l’a certainement compris sur le champ surtout qu’il sait par lui-même que tout ce qu’il est en train d’organiser aujourd’hui contre cette opposition est une vraie tricherie. Il n’était donc pas nécessaire d’en rajouter, surtout publiquement pour verser dans une provocation de plus.

Mais au-delà de tout, il faut que pour de bon, le Prince note une chose.

Les propos tenus par le représentant de UNIR à Kara ne peuvent être considérés comme une initiative isolée ou ponctuelle. Il s’agit bien de l’attitude des petits hommes qui sont prêts à se confondre en courbettes devant ceux-là qu’ils considèrent comme des supra-hommes.

Or il se trouve malheureusement que la plupart de ceux qui entourent le Prince aujourd’hui ne revêtent que ce statut de petits hommes incapables de lui dire la vérité telle qu’elle se présente sur le terrain. Ils ne sont là que pour ramper sous le Prince en vue de jouir des bonnes grâces de celui-ci.

Voilà pourquoi, connaissant bien l’envie immodérée du Prince de s’accrocher au pouvoir, ils sont bien obligés, malgré l’évidence, de lui faire croire qu’il est un homme providentiel sans qui le Togo naufragerait.

Ils le bercent, le caressent dans le sens du poil, l’encensent à longueur de journée. Leur seule préoccupation reste de profiter des largesses du fils-héritier sans qui leur vie n’aurait aucun sens.

L’histoire nous renseigne que tous les leaders ou Chefs d’Etats qui se sont laissés emporter par ces vagues de dithyrambes flatteuses, ont fini par succomber.

Faure Gnassingbé est-il prêt à surprendre tout autant ses collaborateurs en se montrant lucide comme il vient de le faire à Awandjélou ?

Est-il prêt à voir au-delà des âneries que lui racontent ses collaborateurs et officiers pour accepter par lui-même que le peuple est fatigué d’une gouvernance à vie des Gnassingbé ?

Si tel est le cas, ses actes nous le prouveront demain. Il suffira alors qu’il se donne le courage de se soustraire de la course présidentielle ou qu’il déblaie objectivement le terrain par des réformes justes et claires pour établir des règles saines et équitables du jeu électoral pour que les togolais commencent enfin par le prendre au sérieux.

Autrement, s’il se contente d’une simple intervention parcellaire à Awandjélou pour faire croire à l’opinion qu’il est démocrate, il ne pourra guère empêcher les esprits lucides de le prendre pour un hypocrite qui ne sait que berner le peuple.

Ses propos d’Awandjélou ne peuvent alors être pris autrement qu’une farce destinée à endormir le peuple.

L’on dira qu’au fond, c’est Faure Gnassingbé lui-même qui, dans les coulisses, insulte non seulement l’opposition mais encore plus grave, l’ensemble du peuple togolais. Espérons simplement qu’il ne prendra pas le risque de se revêtir pour longtemps encore d’une telle image aussi honteuse que piteuse pour un Chef d’Etat qu’il est.

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