BOKO HARAM se radicalise un peu plus chaque jour, faisant enfler depuis son apparition en 2002 et sa radicalisation en 2009 le nombre de ses victimes civiles et militaires sur le sol nigérian et camerounais. Désormais, civils et militaires de toutes religions constituent ses cibles, aussi bien au Nigeria qu’en dehors de ses frontières. C’est abominable !
Pire, ces derniers jours, cette secte dirigée par Abubakar Shekau a rallongé la liste de ses crimes macabres, odieux et injustifiés en procédant spécialement au ciblage et à des tueries gratuites de civils au Nigeria, dans les localités de Baga et de Potiskum (nord-est du pays).
Ces terroristes ont même innové dans leur logique cruelle et barbare en lançant contre de paisibles populations des fillettes kamizakes, après l’utilisation de bombes humaines représentées par des femmes. Jusqu’où ira-t-on dans l’horreur et l’abomination ?
En moins d’une semaine, selon des informations croisées de plusieurs organisations internationales de défense des Droits de l’Homme, au moins 2.000 morts ont été recensées dans des localités traversées par ces meurtriers de BOKO HARAM. Preuves irréfutables que le seuil du tolérable a été franchi dans la vague de violences générée par BOKO HARAM, des voix provenant des voisins directs du géant nigérian se sont vigoureusement élevées ces derniers jours.
Ces positions diplomatiques ont clamé leur exaspération à l’égard de ce qui apparaît désormais comme une sorte de quasi-démission de l’appareil militaire nigérian devant les progressions dangereuses de BOKO HARAM dans plusieurs régions du pays.
Par ailleurs, les actions terroristes des hommes de Shekau ont fait naître des milices d’autodéfense et des paramilitaires qui peuvent faire craindre la survivance du spectre de la circulation illicite d’armes durant plusieurs années au Nigeria, après la disparition de BOKO HARAM. Le même terreau est de nature à démultiplier la criminalité urbaine et rurale aussi bien en Afrique occidentale que centrale. Sans compter les corollaires du déplacement forcé de Nigérians sur leur propre territoire, ainsi que ceux de l’exil vers le Niger, le Tchad et le Cameroun où de milliers de civils, fuyant les exactions impunies du chef terroriste Shekau, trouvent refuge.
Rien, même pas la période électorale que traverse à l’heure actuelle le Nigeria ne saurait justifier la lenteur et la timidité avec lesquelles on réagit face aux incursions meurtrières et répétitives de cette secte islamiste aux pratiques terroristes et insurrectionnelles.
Les menaces de déstabilisation permanente que font peser les activités subversives de BOKO HARAM sur la sécurité des Etats d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale commandent dorénavant une réaction concertée, collégiale, déterminante et pro-active des Etats d’Afrique contre ces islamistes.
C’est le lieu de féliciter le gouvernement camerounais, qui, seul contre tous ces derniers mois, a pris les devants d’une chasse entêtée des islamistes de BOKO HARAM, en usant de lourds moyens militaires adaptés à cette lutte anti-islamiste. Il faut saluer aussi l’initiative du Tchad qui vient de décider de joindre ses forces à celles du Cameroun pour éradiquer le mal.
L’heure n’est plus aux communiqués et aux dénonciations diplomatiques sur le phénomène BOKO HARAM, mais à l’action. Il faudra faire un choix résolu entre le califatisme, l’insurrection et la sauvegarde de la stabilité politique et économique, gage de tout développement. Et désormais, cette lutte doit concerner tous les pays d’Afrique.
Fait à Lomé, le 17 janvier 2015
Ayant pour architecte Edem KODJO (ancien Secrétaire général de l’OUA -devenue Union Africaine-, ancien Premier Ministre du Togo, Membre fondateur de la CEDEAO, Membre du Groupe des Sages de l’UA), «PAX AFRICANA» est une Fondation à but non lucratif à vocation internationale dont l’objectif essentiel est de garantir la paix et le développement en Afrique par la construction de l’Unité du Continent.
Elle a été portée sur les fonts baptismaux en juillet 2010 à Lomé (Togo) et est présidée par M. KODJO.
Elle s’est illustrée dans un passé récent dans des pays comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Madagascar, le Mali, etc.