Pas d’amalgame ! Faure Gnassingbé a démissionné. Il a littéralement démissionné par rapport aux impératifs régaliens qu’il se doit d’assumer en tant que Chef de l’Etat du Togo.
Comme l’on peut bien l’imaginer, le Prince qui n’a vécu que dans la gloire et l’opulence pourrait imaginer tout sauf ce schéma qui l’amènerait à quitter le pouvoir par lui-même. Il faudra nécessairement des grues pour l’arracher de là.
Mais ce qui est flagrant et qui d’ailleurs fait l’objet de cet article, reste l’irresponsabilité notoire qu’affiche notre cher Président face aux différents défis qui se présentent au pays.
Premier trait qu’il faut retenir de lui, c’est le mensonge. L’on ne sait pas s’il est arrivé une seule fois au Prince de tenir un discours sans jamais mentir au peuple ou lui servir une promesse qu’il ne tiendra jamais. Les exemples en la matière sont légion.
En 2012, en recevant le rapport de la CVJR, Faure Gnassingbé avait juré qu’il ferait tout pour les mettre en œuvre car affirmait-il, la mise en œuvre de ces recommandations est plus qu’un impératif. Aujourd’hui, c’est lui qui fuit avec autant de lâcheté ces recommandations sans jamais se résoudre à prendre le taureau par les cornes.
En 2013, il a annoncé les états généraux de l’éducation et de la santé en même temps qu’il s’insurgeait (verbalement) contre le fait qu’une minorité s’accapare de l’essentiel des richesses du pays pendant que l’écrasante majorité des togolais croupissent dans la misère et la précarité.
Jusqu’à ce jour l’homme n’a su qu’entretenir et exacerbé ce siphonage éhonté des biens de l’Etat par cette minorité qu’il a lui-même créée et entretenue jusqu’à ce jour.
Il faut à ce niveau rappeler que c’est sous Faure Gnassingbé que l’on retrouve des directeurs généraux de sociétés qui font 15 ans à leur poste et ce après leur retraite. Pendant ce temps, sa promesse des états généraux est rangée aux calendes grecques.
En juillet 2014, il promet à tout le monde y compris ses collègues de la sous-région, des réformes politiques aussitôt après les élections législatives. Il obtient à cet effet, la caution de Ouattara et de Goodluck pour organiser ces législatives.
Aussitôt après, l’homme tombe à nouveau dans le faux-fuyant et le dilatoire jusqu’à ce jour sans jamais s’engager réellement sur ce chantier des réformes.
Au contraire, il multiplie des bourdes politiques et la provocation en affirmant incongrument que la Constitution en vigueur sera rigoureusement respectée. Aujourd’hui, il développe un tel empressement à aller aux élections dans des conditions opaques que l’on se demande s’il lui reste encore quelque chose de morale ou d’humain….
Aucun dirigeant responsable qui a un souvenir conséquent des impacts négatifs et des pertes en vies humaines que des élections opaques ont engendré au Togo ne saurait reprendre cette même voie de la perdition, du cynisme ou même du sadisme que le Prince est train de prendre à nouveau alors même qu’il n’a pas encore payé le prix des âmes que son arrivée forcée au pouvoir en 2005 a enterrées. Où a-t-il laissé la crainte de Dieu ?
Par ailleurs, déjà en avril 2013, dans son discours à la date de l’indépendance, le Prince avait juré aller au bout du dossier des incendies quel que soit ce que cela coûterait au pays. Jusqu’à ce jour négatif. Il a sans doute compris qu’il pourrait tout faire sauf avancer dans ce dossier sans scier la branche sur laquelle il est assis en ce moment.
Au final, il a abdiqué sans jamais rien expliquer au peuple. Et pourtant, il s’agit d’un acte hautement criminel qui a fait volatiliser des milliards de fcfa aux commerçantes et commerçants du Togo. Aujourd’hui toutes ces femmes sont laissées pour compte sans que cela n’émeuve personne dans l’entourage du Prince.
En clair, il ne reste plus qu’une chose au Prince, vendre le Togo à ceux qui seraient prêts à lui garantir une présidence à vie sans jamais le déranger par rapport à la gestion des affaires de l’Etat.
Le Prince n’a aucune envie de se triturer la tête ou les méninges pour chercher quelque solution que ce soit aux problèmes qui se posent au pays. Les fonctionnaires ont beaux réclamer leurs droits, tant qu’il a derrière lui ses escortes et des militaires qui courent à chacun de ses passages, il se dit qu’il n’a rien à craindre.
L’opposition peut marcher tous les jours dans les rues de Lomé ou de l’intérieur, tant que cela n’ébranle pas directement son pouvoir, il ne trouve aucune nécessité de frémir pour accéder aux revendications qu’exprime celle-ci.
L’ensemble du peuple togolais a beau dire qu’il veut une alternance politique au Togo, que deux mandats suffisent, tant que qu’il y aura encore de petits esprits prêts à se confondre en courbettes et à faire du Prince leur Dieu sur terre, il se contentera de ces flatteries pour continuer de jouir paisiblement du juteux pouvoir.
Mais oui, les spiritualistes et les initiés ont beau démontrer que ceux qui s’oublient dans la cher et les choses éphémères engluent leurs âmes et empêchent leurs esprits de s’épanouir, le Prince n’a que faire. Il ne connait, depuis sa naissance, que ce qui flatte directement son égo et lui permet de jouir dans sa cher. Il ne chercher donc aucune nourriture de l’âme.
Pour tout dire, Faure Gnassingbé a réellement démissionné sans doute par incapacité et davantage encore par complexe. Il n’aime guère affronter l’épreuve de peur qu’il n’affiche ses manquements à la place publique.
De fait, il se voit ainsi obligé de se forger une carapace d’homme complexe, difficile d’accès et quasi imperméable. Ceci lui permet justement de cultiver un mythe autour de son personnage pour s’y refugier.
Dans tous les cas, si Faure Gnassingbé finit bien sa gouvernance atypique de l’Etat, il aura ainsi réussi la prouesse extraordinaire de défier l’ensemble des lois de la nature, des règles d’éthique et de la morale, le bon sens et la raison…bref il devra ainsi mériter une palme d’or de l’exception et de l’exceptionnel qui a fini par créer son propre monde qui se joue de tout l’ordre actuel.
Ce qu’il faut donc demander aux togolais qui ne souhaitent pas mouiller le maillot pour bousculer le Prince et le forcer à emprunter la voie de la sagesse, c’est la patience. Que le malheur du Prince ne vienne donc d’aucun citoyen quel que soit le niveau actuel de révolte dans le pays.
La nature, telle que l’on a toujours connue dans ses principes et dans ses règles sait bien tout réguler. Elle saura en temps opportun sortir l’ensemble du peuple togolais de l’ornière avant que le Prince ne matérialise définitivement son projet vil de vendre le Togo.