- Les cours élevés du cacao affectent la consommation mondiale de la fève. En Europe, les quantités de la matière première broyées, qui sont un indicateur de la consommation, se sont élevées à 323 061 tonnes au quatrième trimestre de l’année 2014. Ceci représente une baisse de 7,5% qui est bien au-delà des prévisions officielles qui tablaient sur une baisse se situant dans une fourchette allant de 1 à 5%.
Aux Etats-Unis, la consommation est aussi en baisse de 2% et le son de cloche est le même dans certains pays asiatiques comme la Malaisie (-21%). Selon RFI, la hausse des prix décidée par les principaux fabricants de chocolat de la planète a calmé la demande pour la denrée en Occident, réduisant les marges bénéficiaires des broyeurs.
Face à cette situation, l’industrie espère désormais une chute des cours du cacao pour un retour à la normale. Le chocolatier suisse Lindt prévoit cette baisse pour le second semestre 2015. Mais beaucoup d’analystes contestent ces prévisions en raison des facteurs affectant actuellement l’Afrique de l’Ouest qui produit environ ¾ de tout le cacao mondial.
En effet, si l’épidémie Ebola n’a que faiblement impacté la production cacaoyère, celle-ci est actuellement menacée par l’harmattan, un vent provenant du Sahara et soufflant de décembre à mars, sur l’ensemble de la région. Déjà, au Ghana, qui est le numéro 2 mondial du cacao, on craint une baisse de 9% de la production. Du côté de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, la crainte d’une baisse est partagée, même si aucun chiffre n’a été jusque-là annoncé. Le Nigéria, quatrième producteur mondial de la matière première est, quant à lui, confronté au double péril de l’harmattan et de la pourriture brune, une maladie affectant les cacaoyers.