Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Togo : jeu de pouvoir autour de Gnassingbé, chronique d’une descente aux enfers de Barry Moussa Barqué
Publié le samedi 24 janvier 2015  |  Afrika express


© aLome.com par Parfait
Deux dignitaires du régime EYADEMA: MM. Barry Moussa Barqué (g) & NATCHABA.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


Après avoir été pendant quatre décennies le plus influent ministre puis conseiller du régime togolais, Barry Moussa Barqué est éclaboussé par une impromptue disgrâce. Raisons officielles? Dangereuses liaisons avec des investisseurs, corruption à gogo et une peau de banane glissée sous les pieds du président. Mais dans les faits, il « veut » un départ de Faure du pouvoir en 2015 et son autre rival, Debbasch dénonce « un plan B avec Ingrid Awadé », contre le chef de l’Etat. Africaexpress a mené l’enquête !


Décor. Faure Gnassingbé est président du Togo depuis 2005, à la mort de son père après une tragicomédie institutionnelle dont l’épilogue fut la présidentielle d’avril 2005 et son lot de scandales sur fond de massacres et de fraudes. Kpatcha Gnassingbé son jeune frère, qui l’a aidé à conquérir le pouvoir est, depuis avril 2009, en prison dans une nébuleuse tentative de coup d’Etat.

Après avoir été ministre de la Défense pendant deux ans, il purge une peine de 20 ans.Ingrid Awadé est une puissante femme sur l’échiquier sociopolitique et économique togolais. Intelligente et opportuniste, elle a brièvement flirté avec Kpatcha avant de se retrouver principale maitresse du jeune président. Grâce à la gestion chaotique de la Direction générale des impôts, elle est aujourd’hui la femme la plus riche du Togo. Massina Yotrofei est officier supérieur de l’armée togolaise. Ancien patron des renseignements, il fut longtemps proche d’Ingrid Awadé avant de s’en éloigner. Il est aujourd’hui Directeur général de la gendarmerie après avoir été accusé de torture dans plusieurs affaires récentes. Charles Debbasch est un juriste français, converti « à la sorcellerie blanche en Afrique noire ». Il fut conseiller de Gnassingbé père, il est conseiller du fils Faure. Barry Moussa Barqué fut un brillant ministre des Finances avant de devenir conseiller du défunt président. Il est le seul ancien conseiller togolais gardé à son poste après l’arrivé à la magistrature suprême de Faure.



BMB. Acronyme apposé sur les documents qu’il étudie personnellement pour le président. Souvent en noir. Sa couleur d’encre préférée. Absent au Palais et pas présent au domicile, où est passé l’homme-à-tout-faire de Faure Gnassingbé ? La personne désignée pour répondre à cette question est Charles Debbasch, un autre conseiller, lui, le « Blanc« . Presque octogénaire, il reste le « cerveau » d’un régime qui n’a de cesse recours à des acrobaties juridiques. Les deux hommes se disent invulnérables au point de se confondre au «parrains du président » et le peul estime même avoir un avantage, celui d’être Togolais. Les deux se ressemblent si bien qu’ils s’annihilent dans l’ombre du président dont ils sont tous deux, des conseillers à vie, avec rang de ministre.

Né à Tunis, le destin de Charles Debbasch, celui d’une véritable mafia d’Etat, se jouera en Afrique noir et principalement au Togo où depuis deux décennies, il n’y a que lui. Agrégé à 24 ans, il fut à la justice ce que Beethoven fut à la musique classique : une star ou presque. Mais aujourd’hui, il est ce qu’il y a de pire dans ce domaine dont il s’est considérablement éloigné. Après 40 ans de droit, toute sa carrière ne sera que de travers, avec une pointe de déshonneur sous les tropiques. A trop côtoyer les hyènes, on finit par manger de la viande avariée, dit l’adage africain.


Barry Moussa Barqué, lui, décrochera son doctorat à 27 ans. Une exception africaine qui séduira Gnassingbé Eyadema qui en fera un pilier de son régime. Mais ce qui oppose depuis 2005 messieurs Debbasch et Barqué, c’est bel et bien Faure Gnassingbé. Dans le cadre des enjeux de 2015, notamment la redoutée présidentielle du premier trimestre, le jeune président togolais consulte régulièrement ses deux conseillers. Le « mercenaire en col blanc » opte pour un forcing sur l’épineuse question des réformes pour 3e mandat. BMB lui, conseille à Faure Gnassingbé d’écourter son règne pour « sortir par la grande porte« . Le chef de l’Etat a très vite compris avec l’aide de son sulfureux service de renseignements, que Barqué dispose d’un plan parallèle pour se maintenir dans la grande cour. Pis encore, BMB et Ingrid Awadé se sont rencontrés par deux fois dans la même semaine alors qu’il a juré dans un sms que Faure tient encore, qu’il n’a plus de contact avec cette dernière.

Et d’apprendre qu’au-delà de leurs combines mafieuses, la ‘’dame de fer’’ a réfectionné entièrement la maison du baron, fut l’information de trop. « Il y a des choses que vous me cachez dans cette maison », s’indigne le président, qui se sent humilié par cet agissement de son conseiller à vie : mutisme !

Missions délicates, missions juteuses aussi, et bien c’est lui !

Il est intervenu personnellement, à la demande du président de la République, pour obtenir de Gabriel Ameyi (en froid avec Faure depuis 4 ans) de renoncer à se représente à la présidence de la Ftft (Fédération togolaise de football). Mais aussi qu’il ne « fasse rien pour perturber l’ordre et la volonté du chef de l’Etat« . Barry Moussa Barqué est allé à cet effet à la direction centrale de la police judiciaire sise au centre-ville Lomé où était détenu mi-décembre Gabriel Améyi alors qu’il revenait d’un voyage en Guinée Equatoriale.


Ce serait la dernière mission importante de l’éternel conseiller, à en croire plusieurs sources concordantes au palais présidentiel. Quelques mois plus tôt, en cercle restreint, Faure Gnassingbé demande conseil, quoi de plus normal entre mentor et conseillers. Après avoir consulté plusieurs chaines de personnes, il saisit son dernier recours, le duel Barqué/Debbasch. Quand il veut leurs avis, sachant que les deux hommes ne s’estiment que du bout des lèvres, il donne à chacun le même document. Le lendemain, le Français a déjà fini de lire plusieurs dizaines de pages.


Il les retourne avec des graffitis illisibles (Debbasch souffre d’une maladie de Parkinson qui ne lui laisse aucun répit en tremblote) apposés au crayon avec, en saisie, un résumé clair. Il faut souvent attendre plusieurs jour pour recevoir du peul le document bien travaillé et à fond. De remarques à chaque ligne, des propositions et/ou orientations assez claires à l’encre noire et parfois, au rouge, une sollicitation d’audience.



Si Eyadema s’en méfiait, il n’a jamais pu s’en débarrasser, de peur qu’il utilise contre son régime « ses contacts » supposés tentaculaires partout dans le monde économique. Souvent une exagération. Cet état de choses dont aiment bien se moquer les autres collaborateurs a fait naître un slogan devenu courte oraison pour les barons : « il faut savoir se méfier d’un peul, surtout s’il en est un faux !« . D’autant plus que certains rivaux de l’ancien ministre des Finances le disent, « faux peul« . Faux ou vrai, ce n’est pas le plus important pour Faure.
Au plus profond de la crise politique au lendemain de la mort de son père, il le reçoit pour une longue audience. Comme il en gardera l’habitude avec lui, l’entretien fut seul à seul. Personne n’en saura jamais le contenu. A la fin, Faure dira à Kpatcha qui l’a reconnu : « Barqué est plus que pertinent, comptons avec lui« . Alors que sa brillance s’assombrissait à la fin du règne d’Eyadema, elle est à son paroxysme sous Faure qui a continua à le vouvoyer et à parler de lui, en a présence, à la troisième personne du singulier. Même dans les sms, il n’a pas perdu l’usage de thèmes de marque comme « Monsieur le Ministre« , « Cher Conseiller« , « toute ma gratitude » etc. Comme si à défaut de son père, il en héritait un autre, peul, cette fois-ci.

Depuis, tous les enjeux économiques du pays se jouent entre ses mains de conseiller. Le scandale le plus connu, celui des phosphates du Togo. Après avoir fourni au budget de l’Etat, à la fin des années 1970, début 1980, à la suite de sa nationalisation, plus de 87% sur deux ans, après avoir été longtemps la source de financement de grands projets du Togo, l’Office Togolais des Phosphate ne représente plus qu’une boite de crises et de problèmes ingérables pour l’Etat. Pour cause ? La société est tombée dans les mains de Barqué. Le Président a voulu qu’il travaille à la redynamisation de ladite société et lui ne réussira qu’une seule chose : changer de nom à une société qui était déjà moribonde. La mise en place de la nouvelle identité et des documents afférents à elle seule ont coûté la bagatelle de 2,1 milliards FCFA à l’Etat avec l’expertise d’une entreprise supposée française. En réalité, elle appartenait à une bande d’escrocs sud-africains basée à Paris.

Derrière la facture, un colossal pot de vin. Estimé à 65% de la mise selon les renseignements togolais, au fond, beaucoup moins. Une partie de la cagnotte ayant été emportée par un autre réseau de Congolais associés. Dans l’affaire de la BTCI, la presse locale lui a attribué une rente viagère. Ce qui est surprenant, c’est qu’il ait, à chaque fois, sur les questions de mines, échoué et qu’on lui ait, sans hésitation, renouvelé confiance. Le peul a compris, le Togo n’a pas la maitrise de ses mines, alors, de père en fils, il les gérait pour les présidents Gnassingbé. Résultats, son immense fortune est liée à ces gestions opaques. C’est ce que le président Faure tente aujourd’hui d’utiliser contre lui pour l’anéantir, s’écrie ses détracteurs pressés.

Mais au fond, ce n’est en rien l’intention du président. Ayant lui-même soutenu certaines de ses initiatives pour se renflouer les caisses de campagnes électorales, Faure Gnassingbé aura du mal à jeter son conseiller en prison. Il voudra juste prouver à l’éternel peul sa vulnérabilité et le fragiliser. Il sait aussi, en responsable avisé, que fragiliser le conseiller, c’est aussi tuer un réseau important du grand labyrinthe Awadé qu’il veut étouffer sans crier garde. Il sait non seulement combien elle est dangereuse, mais n’ignore pas qu’elle a le contrôle, en grande partie de son pouvoir, entre officiers interposés.



BMB ? « Discret, corrompu et trop riche… », selon Faure

Vous savez quelle est la plus grande passion de Faure Gnassingbé? Savoir combien pèse tel ou tel collaborateur en billets de banque. Pendant qu’il était directeur général de l’Agence nationale des renseignements (Anr), Massina a compris combien son patron était obsédé par la fortune de ses proches qu’il considère, en privé, comme de potentiels rivaux. « Ce n’est pas une passion, c’est une phobie », argue un conseiller. « Après avoir été pendant de longues années claustrophobe au point d’avoir si peur de sa cabine dans l’avion, le président a développé une autre peur », selon un de ses anciens ministres. Il a peur de la fortune de ses collaborateurs ».

Cette peur a été renforcée par les Américains qui, pour isoler, entre 2007 et 2009, Kpatcha Gnassingbé à qui ils reprochent des trafics présumés de « drogue et de faux dollars », insistent sur combien sa fortune, estimée par eux à 8700 milliards FCFA est « une menace extrême pour la stabilité de l’Etat ». Le montant est contestable d’autant que la fortune de l’ancien ministre de la Défense n’est pas que d’espèces. Elle est aussi constituée de ristournes que détenait son feu père dans la guerre en Sierra-Léone, en Angola, au Nord de la Côte d’Ivoire et surtout, de l’Europe de l’Est où, pour acheminer des armes jusqu’à la chute du mur de Berlin, Paris utilisait le Togo en plaque-tournante stratégique. En retour, du pétrole brut, du diamant angolais et Sierra-léonais, et des facilités que lui accordait la France.
Pour maintenir tout cela sous contrôle, Kpatcha a exigé et obtenu le portefeuille de la Défense à la mort de son père, ce ne sera pas pour longtemps. Presque en contrepartie, Faure a hérité lui de l’immense fortune gérée par l’israélien Maurice Assor, répartie entre Tel-Aviv, la Suisse, la Sicile et le Vatican. Cela n’a pas suffi à calmer un président qui, en pleine campagne électorale en 2010, insiste pour savoir ce dont dispose en banque et en espèces barons et collaborateurs.

Pitang Tchalla (ancien ministre de la Communication), Kudjow-Kum Kpekemsi (Directeur la Loterie nationale, Lonato), Koffi Katanga Walla (directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale, Cnss), Andjo Tchamdja (ancien ministre à qui est attribuée une inestimable fortune), Ingrid Awadé (Directrice des Impôts, DGI), Gilbert Bawara (ancien ministre qui a fait fortune dans le réseau belgo-congolaise, grâce aux élections au Togo), Pascal Bodjona (sulfureux ex puissantissime, aujourd’hui en prison dans une nébuleuse affaire d’escroquerie), Solitoki Esso (ministre des Affaires présidentielles), Barry Moussa Barqué (conseiller à vie), le président fait lui-même sa liste.

Massina la rallongera, ajoutant une dizaine de noms dont Yao Kanekatoua (ancien directeur de banques publiques), Adji Oteth Ayassor (ministre des Finances), Marc Ably-Bidamon (ancien directeur de la douane et de Togocellulaire) et Sam Pétchétibati Bikassam, Directeur général de Togotélécom. Montants vertigineux concentrés dans un document dont Afrikaexpress a copie. Maisons, comptes fictifs, compte bancaires et comptes de proches parents, l’ANR aurait tout scruté.



Pour Massina, c’est toujours aussi l’occasion de régler des comptes. Ainsi, il attribuera à Pascal Bodjona, son ennemi de tous les temps, 975 milliards répartis dans plusieurs comptes au Yémen, Liban, Ghana et Afrique du Sud. Il n’apportera aucune preuve irréfutable. Il estimera que Andjo Tchamdja a caché ses immenses caisses au Canada, pays où il faut être un génie pour y cacher 1 seul million de dollars en banque.



Ce qui nous concerne est la fortune de BMB. Pour la première fois, les chiffres seront vagues, entre 2,7 et 3,3 milliards de dollars. Fortune qui sera justifiée par l’implication de l’intéressé dans le fer, le phosphate, les marbres mais aussi de colossaux pots de vin versés par Progossa et Bolloré, deux groupes concurrents autour du Port Autonome de Lomé. Barqué a été aussi bien proche de l’un que de l’autre, selon ce qu’il en tirait. Et malgré toute cette fortune, compte tenu des postes occupés, il n’a jamais payé la moindre facture d’eau, d’électricité ou de téléphone. Que fait-il avec son argent ? A cette question, Faure a une réponse active et approximative : « il a son plan« . Et c’est ce doute qui tua le jusqu’ici indéboulonnable conseiller.

Cordes de discordes…

Des rumeurs persistantes relayées par certains journaux affirment que le chef de l’Etat a demandé à Barry Moussa Barqué de ne plus venir au bureau. Non, il n’en est rien. Néanmoins, dans la foulée des vœux de fin d‘année, non seulement le président ne lui a pas soumis son discours comme il le faisait traditionnellement, pour « avis consultatif », une première depuis 2005, mais il a évité de le voir. Généralement, il le reçoit en moyenne cinq fois par mois. Depuis novembre, il ne l’a pas reçu seul, plus de deux fois. Pour parler de vieux dossiers. Mais lui-même s’est fait rare, prétextant une « prostate persistante et des fatigues inhabituelles« . Son âge pourrait justifier cela.

D’autres ajoutent que le conseiller a été mis en résidence surveillée. Que nenni ! Il passe le plus clair de son temps à son domicile principal du Boulevard Jean Paul II, en face de Togocel Hedjranawoe, au nord de Lomé.

Les investigations ont également démonté le fait que cette maison ne dispose plus de gardes, comme il est de coutume devant les résidences des autorités. Barqué dispose toujours d’agents de sécurité (deux au moins) chez lui, d’un garde de corps permanent, de deux employés de maison, tous payés par l’Etat togolais. Il est quand même, jusqu’à preuve du contraire, ministre de la République.

Un ministre de genre unique. Est-ce qu’il a été écouté par l’ANR ou le SRI (Service de renseignements interne) de la gendarmerie ? Non, toutes nos vérifications prouvent le contraire. Faure aurait même mis en garde les zélés pour qu’il ne dérange pas le conseiller. Mais ce n’est pas sûr que les consignes soient respectées à partir du moment où des ennemis, le peul en compte par dizaines dans le système. Normal pour quelqu’un qui a autant duré dans le sérail.

Les vraies raisons de la discorde ? Elles sont nombreuses. La première est liée à l’argent. A noter que Barqué a géré, pendant de plusieurs années pour ne pas dire décennies, des sociétés stratégiques souvent indirectement comme l’œil du président (les phosphates, les marbres, le fer…) et a même piloté des expertises de la société ENI, dans le recherche du pétrole. Sa faute, s’être comporté comme au temps de Gnassingbé Eyadema. Alors que le président est informé régulièrement sur ce qu’il perçoit ici et là, il n’en fait jamais les comptes.


Faire les comptes pour Faure, c’est lui verser la partie qui lui revient, soit directement en cadeaux, soit dans l’une de ses activités parallèles. Adji Oteth Ayassor l’a bien compris. Dans une scandaleuse affaire à la Tvt, il s’en est sorti avec au moins 2 milliards FCFA pour avoir fait la part belle au président sur les 7,5 milliards FCFA qui leur revenaient. Il ne fait aucune affaire sans verser des dividendes, ainsi, rien à se reprocher et les multiples attaques dont il est victime ne l’emportent pas.



La goutte qui a fait déborder le vase ? Dans le travail fait (séparément) par Debbasch et lui sur la suite du règne, il a suggéré que Faure ne "soit pas candidat en 2015, sauf pour un dernier mandat".

Cela permet selon lui, d’anticiper sur une transition et de pouvoir « choisir » son dauphin. Ce qui, selon lui, sera « un privilège« . Drôle de proposition venant de celui qui, pendant quarante ans, n’a existé que dans l’ombre du régime. Veut-il une fin du système ? Non. « Plutôt une pérennisation, à travers une anticipation » qui, pour lui, pourrait « nous » faire « éviter le pire« . Il s’opposera aussi à l’idée de septennat, émise un peu plus tôt par Charles Debbasch. Ce dernier pense que Faure Gnassingbé doit rapidement procéder aux réformes notamment concernant la limitation de mandat au lendemain de la présidentielle de 2015. Avant, il peut, « s’il le souhaite…, selon Debbasch, introduire le septennat« . Avec pour principal argument, « le coût des élections« . Barqué pense le contraire et le fait savoir. Sauf que sa sincérité n’est pas innocente. D’où sa disgrâce.

Quelques semaines après, le président lui confie une mission. Puisqu’il est très proche de la dame de fer, il se doit de prendre l’avis d’Ingrid Awadé. Après une altercation avec sa « chérie » pour le fait qu’elle dérange l’actuel bureau de Unir et tient en aversion son vice-président, Faure ne veut pas aborder le sujet avec elle. Barqué dira n’avoir pas réussi à l’avoir. Soigneux mensonge peul et le président le sait. Le conseiller et sa protégée se sont parlé plusieurs fois. Pire, lors de discussions plus ou moins régulières qu’il entretient, à la connaissance du président, avec plusieurs diplomates français, allemands et américains à Lomé, le conseiller fait cas, au moins à deux reprises, de sa proposition au président. Ce qui est d’autant plus grave que le chef de l’Etat a insisté que ce soit "secret".

Mais au-delà de tout ce qui précède, la fortune du peul dérange et il accumule, chaque jour, sans partage.


Il ne commet même pas l’erreur d‘en gaspiller un peu pour lui-même. Son slogan, accumulation. Et quand dans tout cela, Faure comprend que face à lui, Ingrid Awadé a un plan B au cas d’une chute du pouvoir, et un plan C si éventuellement Faure consent à laisser le pouvoir et que le parrain des deux plans est Barry Moussa Barqué, il est plus que tombé des nu. Le peul aura du mal à regagner chez le président, la place perdue. Mais qui sait ? Un peul à un remède pour tout.

Edem ASSIGNON, Paris, France

MAX-SAVI Carmel, Lomé, Togo

AfrikaExpress

 Commentaires