La Commission électorale du Nigeria a réaffirmé vendredi que les élections présidentielle et législatives prévues le 14 février auraient bien lieu à la date prévue, malgré les inquiétudes sur les délais de distribution de millions de cartes d'électeurs.
Le conseiller national à la sécurité du Nigeria, Sambo Dasuki, avait déclaré jeudi que les élections devaient être reportées, expliquant que 30 millions de cartes d'électeurs n'avaient toujours pas été distribuées.
Interrogé sur le fait de savoir si les élections étaient finalement maintenues, le président de la Commission électorale nationale indépendante (INEC), Attahiru Jega, a lancé à Abuja: c'est ce que j'ai dit.
J'ai dit que toutes nos tâches, y compris le défi de cette distribution des cartes d'électeurs, seront menées à bien longtemps avant le 14 février, a-t-il ajouté. Nous avons publié le programme de ces élections il y a presque un an, et nous avons été très occupés à respecter cet agenda avec précision.
Des menaces pèsent sur la sécurité des scrutins, avec la fuite de centaines de milliers de personnes face aux avancées du groupe islmiste armé Boko Haram dans le nord-est du pays.
Cette zone est un fief du Congrès progressiste (APC), principal parti d'opposition, selon qui le résultat des élections serait remis en cause si les habitants déplacés ne pouvaient pas voter.
L'INEC a annoncé plus tôt ce mois-ci que 68,8 millions de Nigérians s'étaient inscrits sur les listes électorales, sur une population de plus de 170 millions d'habitants.
Le conseiller à la sécurité, M. Dasuki, a réitéré ses inquiétudes vendredi sur les ondes de la radio BBC, ajoutant qu'il ne voyait pas comment il serait possible de distribuer 30 millions de cartes d'électeurs au cours des deux prochaines semaines.
Le chef de la commission électorale a assuré vendredi que plus de 50 millions de cartes d'électeurs étaient prêtes, sur un total de 68 millions, et que plus de quatre millions de cartes avaient été distribuées.
A moins d'un mois d'une élection annoncée comme la plus serrée depuis la fin des dictatures militaires il y a 16 ans, dans le pays le plus peuplé d'Afrique, l'APC, une coalition de quatre partis d'opposition, et le Parti démocratique populaire du président Goodluck Jonathan multiplient les attaques personnelles.
M. Jonathan, très critiqué pour n'avoir pas su juguler l'insurrection islamiste qui ensanglante le pays depuis 2009, est candidat à sa réélection.