Le secrétaire général de l'ONU a appelé, vendredi à Addis Abeba, les dirigeants africains à ne pas s'accrocher au pouvoir et à quitter leurs fonctions au terme de leurs mandats, devant le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA).
Je partage les craintes émises vis-à-vis des dirigeants qui refusent de quitter leurs fonctions à la fin de leur mandat, a-t-il déclaré dans son discours. Les changements de constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir, a-t-il ajouté.
J'exhorte tous les dirigeants, en Afrique et dans le monde, à écouter leur peuple. Les dirigeants modernes ne peuvent se permettre d'ignorer les voeux et aspirations de ceux qu'ils représentent, a poursuivi M. Ban.
Les craintes du patron de l’ONU sont justifiées car dans plusieurs pays, les dirigeants africains tentent de modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir. Ce qui n’a pas porté chance au chef de l’Etat burkinabé évincé il y a quelques mois.
Le Togo n’a pas ces problèmes. La constitution ne prévoit pas de limitation du mandat présidentiel. Cela ne signifie pas pour autant que le président entend se maintenir éternellement au pouvoir.
Ainsi, le gouvernement a introduit en juin dernier un projet de loi destiné à limiter le mandat à deux termes de 5 ans. Le texte a été rejeté par une majorité de députés. Une proposition de loi quasiment identique est à l’examen à l’Assemblée actuellement.
Le Togo fait donc exactement l’inverse de certains autres pays. Il cherche à modifier la constitution pour n’accorder au chef de l’Etat qu’un temps limité aux affaires.
Il faut cependant souligner que le principe de la limitation d’un mandat présidentiel n’est pas forcément un gage de démocratie. De nombreux exemples existent à travers le monde.