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Le vertige
Publié le dimanche 1 fevrier 2015  |  Icilome


© aLome.com par Lakente Bankhead
Nouvelle marche pour exiger les réformes: ODDH et partis politiques sous le sceau du CAP 2015 se donnent la main sur toute l`étendue du territoire togolais.
Lomé, le 13 janvier 2015, à Bè: des partisans des réformes ont transformé leur marche initiale dans les rues loméennes en sit-in, à cause du défaut de consensus entre les organisateurs et les autorités, sur le point de chute de la marche.


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Je crois bien que je fais partie de ces centaines de milliers de Togolais à éprouver le vertige de la situation que vit notre pays, vertige d’une situation que depuis 2010, au moins, nous aurions pu commencer à dissiper.


Qu’est-ce qui nous a manqué? Je ne suis dans l’état-major d’aucun des partis qui prétendent lutter pour le changement, qui ouvertement n’avouent pas être les alliés du régime et du système, mais en fait, d’une manière ou d’une autre contribuent à son maintien en place. 2010, c’est l’année du FRAC, un peu avant et un peu après les élections, puis ce FRAC fracassant s’est lui-même petit à petit fracassé : dans les états-majors des partis qui le composaient, on devait, on aurait dû se remettre en cause, se livrer aux autocritiques, tirer les conclusions pour l’avenir, prendre des résolutions…mais on a peut-être préféré continuer à inventer de „ nouvelles recettes“ pour aboutir à des échecs nouveaux…en fait, l’essentiel semblant être de ne pas s’éteindre en tant que partis ou plutôt en tant que chefs de partis, en tant que meneurs ( c’est certainement un titre qui doit figurer sur nos cartes de visite particulièrement chargées, comme je l’écrivais au sujet de certains de mes personnages dans Le Club1 pièce dont le sujet est notre soif de puissance : appartenir au fameux club des hommes et des femmes dont l’influence se fait sentir dans toutes les ramifications de la société, telle est l’ambition de beaucoup de nos concitoyens. Légitime, n’est-ce pas ? Mais cela peut devenir vertigineux. Que nos noms, nos titres, nos exploits, nos œuvres, même nulles figurent sur des cartes, des affiches, des tracts, au bas de communiqués, dans les journaux, sur des sites Internet…nous donne le sentiment de notre existence, et même une illusion de puissance et donc une autosatisfaction au point que nous résistons difficilement à la tentation dans ce domaine. Cette tendance, bien sûr, est humaine et n’est pas propre à nous Togolais, pas plus que d’ailleurs l’incapacité, tout aussi humaine à se remettre en cause. Ajouter l’irritation d’esprit qui nous prend lorsque nous voyons l’“autre“ à la place où nous aimerions nous-mêmes être, jouir de l’audience, de la popularité à laquelle nous aspirons nous-mêmes, parfois sembler réussir là où nous pensons avoir échoué…tout cela constitue une motivation supplémentaire pour nous lancer dans une direction, n’importe laquelle parfois, qui nous permettrait de briser l’élan de l’autre, de le faire tomber et lorsque nous y réussissons, de pouvoir souffler, dire : « Je l’ai eu! Tout sauf son succès“, le néant plutôt que son succès…“.


Un homme sage, selon la sagesse populaire africaine a gravé cet aphorisme sur le portail de sa maison : „ Qui me trahit perd son temps“. Or, je ne m’interroge pas seulement sur l’expérience, peut-être amère, vécue, ou l’observation faite par cet homme, face aux comportements de ses contemporains, soit à l’égard de lui-même, soit à l’égard d’autres hommes, et qui lui a fait adopter ce principe de vie et l’inscrire sur le linteau de son portail, mais plutôt sur le temps dramatique de la haine, de l’envie, de la jalousie, des intrigues que l'intention de trahir peuvent mettre à bouillir, bouillonner, cuire dans la marmite…littéralement on peut appeler cela « la marmite de sorcellerie ».


Sur le plan politique, prenant l’exemple du FRAC, semblable, certainement à d’autres regroupements circonstanciés de nos partis et associations à caractère politique, il est permis de se demander, sans oser déclarer sans preuve que ses initiateurs se soient trahis, ( en tout cas, plus rien ne reste de leurs liens de 2010) de quoi ceux-ci ont rempli les cinq années qui nous séparent de son lancement à Paris. Nous permettra-t-on alors de dire simplement que cette pensée est propre à nous donner le vertige, de savoir que chacun de ces leaders ne souhaitait qu’une chose : se servir des autres pour parvenir au pouvoir ?



Or, une réflexion du même genre, aboutissant au même sentiment, du moins de mon côté, peut être faite sur la série, qu’on peut maintenant dire longue, des mots d’ordre sans effet, des marches et manifestations de rue qui n’ont abouti à aucun résultat, des tentatives de pression sur le pouvoir qui sont restées lettres mortes, des faux sursauts et des soubresauts fiévreux, sans parler des unités de façade affichées, des promesses d’actions unitaires qui n’ont eu de durée que le temps de les prononcer, des conclaves interminables dont la fumée s’est dispersée sans qu’on en connaisse la couleur. On a beau fixer nos regards au ciel, en vain …Vertigineux, oui ou non ?

Bien sûr que la rupture d'une alliance politique n'est pas forcément trahison, mais que peut-on dire au peuple qui avait cru à cette alliance mais que personne ne consulte avant de la rompre? Évidemment, personne n'estime avoir de compte à rendre à ce peuple d'autant plus que les leaders se croient investis de la mission « divine » de tout faire, tout dire en son nom, sans lui avoir auparavant soumis un projet de société, un programme de gouvernement qu'il aurait le droit de rejeter ou d'approuver.

« La question de la candidature unique n’est plus d’actualité », nous a dit l’un d’eux. Du coup, toute la bataille menée par chacun des leaders pour être ce candidat-là a été inutile. Combien de temps cette bataille a-t-elle duré ? Que nous a-t-elle coûté en réunions, argent, salive, encre…querelles, invectives, blessures de toutes sortes qui mettent du temps à guérir ? Il est évident qu’aucun compte rendu, aucune justification de cet « avortement » ne sont faits au peuple togolais, qui ne semble pas compter. Du coup, l’on peut se demander aussi à quoi a servi à l’un de ces leaders de se proclamer de son propre chef ou sous une influence quelconque, chef de file de l’opposition. Ce « pseudo-statut », ne sert-il pas plus à domestiquer l’opposition qu’à lui fournir les vraies armes de combat contre le régime ?
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