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Quand le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) bloque la création d’entreprises
Publié le lundi 2 fevrier 2015  |  icilome


© aLome.com par Lakente Bankhead
La Société Ivoirienne de Promotion Immobilière (SIPIM) et le constructeur marocain ABRI 2000 viennent de décrocher l’appel d’offres du gouvernement togolais pour un programme de construction de logements sociaux dans le quartier Adidogomé de Lomé.
Lomé, le 23 janvier 2015, dans les locaux du CASEF. Cérémonie de signature du contrat de réalisations des travaux entre les autorités togolaises avec à leur tête le ministre Adji Otèth Ayassor de l’Economie et des Finances et Hatem Al-Kadi, Directeur Général d’ABRI 2000.


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Togo - Mis en place pour faciliter les procédures de création d’entreprises, Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) qui est une très bonne initiative du gouvernement est en train de devenir un cauchemar pour les créateurs d’entreprise par certaines de ses exigences qui en ce 21eme siècle relève tout simplement de l’hérésie. Mauvaise formation des dirigeants, mauvaise interprétation des textes ou pure méconnaissance du monde des affaires il y a un peu de tout cela qui se mêle et qui a pour conséquence le blocage systématique de la création d’entreprise.

L’un des slogans phares du CFE, est ‘Votre entreprise en moins de 24 h, clé en mains’. Mais, il est fort regrettable de constater que ce ne sont que des mots. La réalité est bien loin, très loin de ce vœu pieu. Ce n’est pas un problème de temps qui énerve les créateurs d’entreprises mais une vraie confusion de tout.

La première chose qui frappe quand on arrive au CFE est qu’on à l’impression de se trouver face à des fonctionnaires qu’à une structure de services qui est conçue pour recevoir et conseiller de la clientèle. L’absence de conseillers en création d’entreprise et de spécialistes avec des compétences juridiques est la première chose qui inquiète les connaisseurs.

La procédure en soi pose déjà un problème qui souvent se termine mal pour le client.
Cela a commencé par des togolais de la diaspora, puis des étrangers et enfin des compatriotes vivant au Togo qui se plaignent de la façon dont cette structure conçoit la création d’entreprise qui ne répond plus à l’évolution du monde des affaires dans certains domaines.

Beaucoup de togolais et en majorité ceux de la diaspora, des étrangers puis des compatriotes vivant au pays ont tout simplement renoncé à formaliser leurs affaires. C’est à se demander une fois encore ce qui ne va pas au Togo. Plus le gouvernement fait des efforts et pose des actes pour faire avancer le pays plus on a l’impression qu’on se retrouve en marge de l’évolution. C’est dire qu’il y’a un vrai problème quelque part qu’il faut identifier et corriger rapidement.

Le nœud du problème
Pour exercer dans certains domaines il faut une compétence particulière et des accréditations souvent délivrées et reconnus par l’État et aussi bien des organisations professionnelles.

C’est le cas des médecins,des avocats, des notaires, des infirmiers et toutes ces professions réglementées qui exigent des procédures, des documents et parfois des examens ou des tests particuliers pour enfin donner autorisation à celui qui y aspire de s’installer et d’exercer. Pour toutes ces professions le problème ne se pose point et la règle demeure la même pour tout le monde.

Au CFE ou guichet unique comme on l’appelle communément se pose un vrai problème de confusion tant dans la procédure que dans la classification des métiers et partant de là, la nature des entreprises et ceux qui peuvent être qualifiés pour les créer et y exercer.

Au CFE, vous avez dit Diplômes

Au CFE le diplôme est carrément un graal. N’a pas de service qui ne dispose pas d’un diplôme et prenez garde si vous demandez des explications. Les raisons risquent de vous donner une commotion cérébrale doublée d’une indigestion qui au final vous obligerait à renoncer à votre projet de création d’entreprise.

Les exemples sont aussi causasses que dramatiques vu la tête des victimes du CFE

Madame DENISE prépare et vend du Tchoukoutou depuis plus de 10ans déjà et dispose d’une bonne clientèle. Avec ce métier elle est même parvenue à s’acheter un petit lopin de terre. La boisson de madame a beaucoup de succès et c’est par bidons entiers que des cadres viennent s’approvisionner les vendredis pour arroser leur weekend. Denise qui est membre d’une micro finance sur les conseils et les encouragements de son agent de crédit décide de formaliser sa petite entreprise.

‘ Mon agent de crédit m’a dit que ce que je fais est très bien et si je formalise mes activités je peux avoir plus d’aide et progresser dans mes activités. (…) J’ai constitué mes dossiers et je suis allé au CFE mais une fois au CFE on ma dit que mon dossier est incomplet. Vu mon activité je dois avoir ‘un diplôme de préparation de Tchoukoutou’ et des papiers du ministère de la santé. J’ai failli tomber de rire mais je me suis retenue.
Dites moi dans quelle université ici au Togo on délivre ce diplôme de Tchouk ‘

Le cas de Denise n’est pas trop différente de Mme Agnélé tenancier d’une gargote où elle prépare des mets de toutes sortes et des jus faits maison.’ Ces gens là m’ont demandé un diplôme de cuisine et de jus et d’ajouter ‘franchement vous les intellectuels de ce pays vous êtes trop tarés. Vous copiez des choses chez les blancs et vous n’êtes mêmes pas capables de les adapter à nos réalités. On comprend pourquoi ce pays n’avance pas’

Le cas de Jule est encore plus dramatique. Ce trentenaire résidant en Belgique a commencé ses affaires en envoyant des conteneurs de vieux ordinateurs au pays. Son activité a attiré l’attention du maire de sa petite commune en Belgique qui l’a encouragé à créer une entreprise de collecte et de recyclage de matériels informatiques et électroniques. La mairie a mis à sa disposition un entrepôt et lui a même fait don d’un camion de collecte .Jule emploie aujourd’hui vingt personnes dans son pays d’adoption.

Ses activités marchent bien et il exporte dans toute l’Afrique et même dans les anciens pays du bloc soviétique. En plus de vieux ordinateurs il a diversifié ses activités dans le secteur informatiques comme le câblage et l’assistance réseau et la vente de logiciel.

Sur l’Afrique il est le représentant de certaines sociétés dont il distribue les produits.
Jule n’a que son Baccalauréat série A4 quand il est parti en aventure.

Ici au Togo il dispose d’une clientèle bien établie et emploi une dizaine de jeunes. Jule a pour ambition de faire du Togo le siège de sa société de services informatiques et de vente de matériels pour l’Afrique de l’ouest.

Rentré tout confiant au pays pour créer son entreprise, on lui demande son diplôme d’informaticien. C’est tout bouillant de colère qu’il a contacté icilomé.com `Je ne comprend plus rien dans ce pays, Je suis allé trois fois et à chaque fois c’est la même chanson de diplôme. Je suis un entrepreneur, les sociétés que je représente en Afrique n’ont pas demandé mon diplôme`.

Le cas de Jule n’est pas loin de ce sénégalais diplômé en économie d’une université canadienne qui a une entreprise de services informatiques au Sénégal et qui veut créer une branche au Togo ` Je n’ai jamais vu ca de ma vie’

Mr Togbé lui a une petite unité de production de jus de tamarin et d’ananas très prisé.
‘J’ai appris ce métier à ma retraite car je ne voulais pas rester à ne rien faire, Dieu merci mes affaires marchent. J’ai pensé faire une entreprise et la transmettre a mon fils mais au CFE on me demande un diplôme dans la préparation de jus de fruits et une autorisation, alors j’ai tout laissé tomber’

Ces quelques exemples suffisent à illustrer la situation de blocage au CFE.

Il y a un savoir faire locale à promouvoir. Les togolais savent faire beaucoup de choses qu’ils n’ont pas appris à l’école. Au lieu de leur imposer un formalisme qui les décourage c’est plutôt d’un accompagnement dont ils ont besoins pour promouvoir leurs entreprises.

Un entrepreneur n’a pas besoins d’un diplôme pour faire certaines choses. Un sociologue peut créer une menuiserie et recruter des menuisiers professionnels.
Dans une économie qui se mondialise la connaissance est aujourd’hui partout et les gens peuvent faire des choses qu’ils n’ont pas nécessairement apprises dans une école.

Comme on peut le voir dans certains pays des personnes sans aucune formations en médecine construisent des hôpitaux et recrutent des médecins pour les diriger et y travailler.

Certaines exigences de notre administration relèvent tout simplement de l’ignorance et surtout de l’affairisme de certains fonctionnaires qui tapis dans l’ombre escroquent de pauvres débrouillards pour des autorisations qui ne sont que des papiers.

Que ce soient dans le domaine des médicament, de l’agroalimentaire, de l’informatique, production de savon et valorisation de produits agricoles locaux tout le monde sait que l’État togolais ne disposent pas de structure ou de laboratoire dignes de ce nom pour accompagner les entrepreneurs et c’est vers la mise en place de ces structures qu’il faut tendre.

On voit dans nos villes et villages des ouvriers en bâtiment chinois une fois leur contrat fini se muer en médecins sans que l’administration de la santé ne lève le petit doigt.

Le gouvernement, fort de sa volonté de faire du Togo un pays émergeant, doit se pencher rapidement sur le cas du CFE et des autres administrations qui interviennent dans la création d’entreprises et déterminer clairement les critères de création d’entreprises afin de ne pas susciter l’effet contraire des objectifs recherchés.



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