C’est une atmosphère contrastée qui émane de la dernière réunion de l’Union africaine
Les chefs d’Etat réunis à Addis Abeba ont écouté sans broncher le secrétaire général des Nations Unies prononcer un discours moralisateur incitant les chefs d’Etat africains à ne pas manipuler leurs constitutions pour rester au pouvoir. Cela n’a pas empêché les dirigeants présents d’apporter leur soutien à la désignation de Robert Mugabe comme Président de l’Union.
Le pragmatisme l’emporte dans une Afrique déchirée par de nombreux conflits territoriaux ou idéologiques. La rébellion armée de Boko Haram au Nigeria menace de s’étendre à d’autres états et le Cameroun est déjà touché.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a appelé à la création d'une force militaire régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe islamiste.
Une réunion d'experts militaires africains aura lieu du 5 au 7 février à Yaoundé (Cameroun) pour discuter des modalités de cette force. L'UA demandera ensuite une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU permettant le déploiement de la force, a indiqué Smaili Chergui, commissaire à la Paix et la Sécurité de l'organisation. L'UA envisage aussi de demander à l'ONU la création d'un fonds pour la financer. Mais la réussite de l’opération dépendra de la mobilisation de l’Afrique elle-même.
Comme l’exprimait le président tchadien Idriss Déby « Ne demander pas à chaque fois à l’ONU ou à la France ou à un autre pays européens de résoudre les problèmes en Afrique. L’Afrique a des capacités, des moyens, des hommes, il suffit simplement d’avoir la volonté. C’est à cela que nous devrions réfléchir en tant que dirigeants Africains : mettre en commun l’ensemble de nos moyens et faire face à ce défi colossal, important, sécuritaire, humanitaire. »
Il reste que la solution militaire ne doit pas être la seule option.Il convient de réfléchir aux causes profondes de ces rebellions qui secouent plusieurs pays africains.