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Ahoomey-Zunu renoue avec ses traditionnels réflexes d’arrogant
Publié le mardi 3 fevrier 2015  |  togo.infos


© Autre presse
Arthème Ahoomey-Zunu, le Premier ministre togolais.


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Chassez le naturel et il vous reviendra aux gallots ! Cet adage est vrai, il est tellement vrai qu’il se vérifie nettement dans la vie et les actes de Monsieur le Premier Ministre du Togo, Gilbert Athème Kuessi Séléagodji Ahoomey-Zunu.

En effet, celui-là qui jusqu’en 2007 revêtait entièrement le manteau de chômeur endurci et qui au détour d’une largesse de son mentor Edem Kodjo, a été gracieusement propulsé au faîte du pouvoir, a vite fait de s’illustrer sur la scène politique togolaise par une arrogance sans pareille.

Tellement l’homme de Kpélé Tchavié avait de gueule forte, qu’il a fini par accrocher le Prince qui, à un moment de sa gouvernance, éprouvait l’ardent besoin de griots pour le louanger et vanter un peu sa politique.

Depuis lors, Ahoomey-Zunu a pactisé avec une façon hautaine d’aborder les hommes et d’appréhender les sujets du pays.

Lorsqu’en 2013, une affreuse maladie a failli le mettre totalement par terre, Ahoomey-Zunu a fait semblant d’éteindre ses ardeurs, tant il en avait besoin pour affronter sa maladie et espérer renouer avec la vie pleine et entière.

Dieu merci, plus le temps passe, plus il se régénère petit à petit. Même si son dernier contrôle médical à Paris date du début de cette nouvelle année, l’on peut bien se féliciter de ce que l’ancien coursier du Premier Ministre Edem Kodjo a retrouvé presque la totalité de ses facultés.

Il n’en fallait d’ailleurs pas plus pour qu’il pactise à nouveau avec l’arrogance, mais oui l’arrogance.

Alors que beaucoup de togolais et d’observateurs avisés de la scène politique togolaise espéraient que Ahoomey-Zunu se laisserait gagner par un brin de sagesse après la foudre qui a failli l’emporter, l’on observe aujourd’hui que c’est de toute évidence une erreur d’appréciation.

L’homme est resté plus que jamais arrogant. Et il a juste attendu un moment d’embellie où les togolais ont tendance à oublier qu’il leur doit des comptes de sa gestion chaotique de la CAN 2013 en Afrique du Sud, pour qu’il refasse surface dans le dossier des grèves au Togo.

Lundi justement, Gilbert Séléagodji Kuessi Arthème Ahoomey-Zunu a fait irruption au CHR de Lomé. De façon subite et inopinée, il a envahi les locaux avec sa horde de collaborateurs sous la forme, dit-il, d’une visite de courtoisie au personnel de ce centre médical.

C’est alors qu’après avoir fait semblant de féliciter ce personnel pour le travail qu’il abat dans l’intérêt des patients, Ahoomey-Zunu s’est subitement déchaîné sur la Synergie des Travailleurs du Togo par une attaque en règle et des diatribes sans commune mesure.

Il a eu le temps de considérer les grèves lancées ces derniers jours par ce mouvement syndical comme infondées allant jusqu’à penser que c’est un prétexte fallacieux pour prendre en otage tout le Togo.

Il a justement déploré le fait que c’est le ministère de la santé et celui de l’éducation qui obéissent aux mots d’ordre de grève alors qu’à son avis l’Etat a fait d’énormes efforts, ces dernières années en matière de primes et de traitement salarial des agents des deux secteurs.

Il trouve anormal qu’un médecin cherche à gagner bien au moment il n’a pas d’équipements adéquats pour soigner une plaie d’un patient.

Pour lui, la priorité doit désormais être donnée aux équipements et au plateau technique plutôt que de ressasser les revendications de primes et autres mesures incitatives pour les agents de la santé.

Et plus grave, Ahoomey-Zunu ne s’est guère arrêté là, il a poursuivi son attaque jusqu’à la réunion qu’il a convoquée toujours ce lundi avec les syndicats pour, en principe plancher sur les revendications de ceux-ci.

Selon les retours qui nous ont été faits, l’homme de Kpélé s’est à nouveau confondu en accusations les unes plus graves que les autres à l’encontre des meneurs de la Synergie.

Il n’a pas manqué de leur dire ouvertement que leurs grèves répétitives ne répondaient qu’à une logique politique plutôt qu’une action syndicale.

Malgré le silence assourdissant qui lui a été opposé par ces derniers, Ahoomey-Zunu n’a pas pu se trouver un petit temps de répit pour s’interroger tout au moins sur les causes de ce silence inhabituel des responsables de la STT.

Au final, et comme on pouvait s’y attendre, la réunion s’est terminée en queue de poisson.

Ce compte rendu fait, analysons un peu les faits et réactions de notre cher Premier Ministre.

Il dit qu’il ne va pas accepter que des syndicalistes prennent en otage tout le pays pour des revendications qu’il trouve biaisées.

Alors que compte-t-il faire concrètement quand les gens décideront de rester chez eux pour obéir à un mot d’ordre de grève ? Les pourchasser jusque dans leurs maisons respectives ?

Il compte peut-être envoyer des militaires et gendarmes ouvrir les blocs opératoires et les morgues lorsque ceux-ci lanceront un nouveau mot d’ordre de grève ? Ou comme il est de coutume, il procédera au licenciement abusif des agents ou à leur affectation punitive ?

Mais passons. Ainsi donc, Ahoomey-Zunu lui-même reconnait que les blocs actuels ne répondent plus, que le plateau technique est défectueux mais attend que les syndicats le lui réclament avant qu’il ne s’active à les rénover ou à les changer !

Qu’à cela ne tienne, qu’est-ce qui empêche Ahoomey-Zunu et son patron de satisfaire pleinement et entièrement aux revendications des syndicats ?

L’argent ? C’est sans doute un faux problème. Pourquoi ? Simplement parce que tous les togolais vivent et voient le choix délibéré que lui et son mentor le Prince ont fait d’engager jusqu’à 12 milliards de fcfa de fonds propres dans une élection présidentielle alors que les partenaires sont entièrement disposés à la financer pour peu qu’on réunisse des conditions minimales de transparence et d’équité de ce scrutin.

12 milliards de fcfa ont amplement réglé tous les problèmes des deux secteurs de la santé et de l’éducation et ce, pour des années durant.

Comment alors Faure Gnassingbé et ses sbires peuvent-ils expliquer aux togolais que notre pays manque d’argent pour subvenir aux besoins de vie et de travail des agents de l’Etat ?

Comment ils peuvent justifier que des centaines de milliards de fcfa sortent illicitement tous les ans du Togo alors qu’au même moment le peuple est contraint par ces mêmes dirigeants de tirer quotidiennement le diable par la queue ?

Ahoomey-Zunu ne doit jamais oublier que l’on est au 21ème siècle où tout se sait.

Tout le gaspillage dont son gouvernement est passé maître, toutes les maladresses qu’ils multiplient à longueur de journée et qui coûtent aussi cher au trésor public sont bien connus de nombre de togolais.

Alors qu’il ne s’avise pas qu’il lui suffira de vociférer pour réduire les syndicalistes au silence. Il doit pouvoir assumer entièrement et pleinement ses responsabilités et répondre efficacement aux revendications des travailleurs. Autrement, son arrogance, ses menaces ne serviront certainement à rien.

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