Lomé - L’élection présidentielle au Togo se tiendra "à la mi-avril", soit plus d’un mois après la date limite du scrutin fixée lundi par la Cour constitutionnelle, a annoncé mardi le ministre de l’Administration territoriale, Gilbert Bawara.
"Le scrutin devra se tenir à la mi-avril. (...) La date précise du scrutin sera déterminée par décret en Conseil des ministres, sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante" (Céni), a déclaré M. Balawa à l’AFP.
La Cour constitutionnelle avait pourtant annoncé lundi que le scrutin devait se tenir "au plus tard" le 5 mars, soit 60 jours avant la fin du mandat du président Faure Gnassingbé.
Le leader de l’opposition Jean-Pierre Fabre, candidat à l’élection présidentielle, avait considéré, lundi, que ce délai était "matériellement impossible à respecter".
La Cour avait notamment évoqué un délai nécessaire de 45 jours entre la date limite des dépôts de candidature et le vote, un délai qui ne pourra pas être respecté étant donné qu’il ne reste que 30 jours avant la date limite de l’élection.
M. Bawara, interrogé une première fois lundi par l’AFP, avait déclaré à l’AFP que le gouvernement allait tout mettre en oeuvre pour que le scrutin ait lieu "dans les délais indiqués".
La Cour a elle-même fait machine arrière, mardi, après les dernières
déclarations de M. Bawara.
Un membre de la Cour a spécifié à l’AFP sous couvert d’anonymat que ce n’est pas le scrutin qui doit se tenir d’ici le 5 mars mais l’annonce d’une date officielle d’élection par le gouvernement.
Le communiqué de la Cour lu lundi à la télévision stipulait pourtant
clairement: "le scrutin est ouvert sur convocation du corps électoral au plus tôt le 17 février 2015 et au plus tard le 5 mars 2015".
Porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadèma, qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats avaient été contestés par l’opposition.
M. Eyadèma avait modifié la Constitution en 2002 pour supprimer la
limitation du nombre de mandats présidentiels.
Dans l’état actuel des choses, rien n’empêche donc le président Faure Gnassingbé de briguer un troisième mandat de 5 ans, ce que contestent l’opposition et la société civile.