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05 février 2005- 05 février 2015 : Gnassingbé Eyadèma, dix ans déjà
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Télégramme du Togo


© Autre presse
Feu Gnassingbe Eyadema, ancien président du Togo


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Togo - Le samedi 5 février 2005, en début de soirée, la chaîne de télévision nationale (TVT) interrompit ses émissions pour diffuser de la musique funèbre. Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, le Chef du Gouvernement d’alors Koffi Sama apparut sur les petits écrans et annonça la mauvaise nouvelle qu’il a qualifiée de «catastrophe nationale ». Le Président de la République, Gnassingbe Eyadema venait de rendre l’âme au-dessus de la Tunisie dans l’avion qui l’évacuait vers l’Israël pour des soins médicaux. Tragique fin de parcours d’un homme charismatique hors du commun qui a longtemps marqué l’histoire du Togo et de toute l’humanité.


La nouvelle de la mort d’Eyadema suscita au sein de l’opinion moult interrogations. De quoi le « Lion » est-il mort ? se demandait tout le monde. Cet homme que les Togolais avaient érigé en un dieu, a régenté le pays pendant trente huit ans. Né le 26 décembre 1935 dans une modeste famille protestante de l’ethnie Kabyè du Nord-Togo, le jeune vigoureux et robuste Eyadema intégra très tôt les rangs de l’armée coloniale. Il servit dans plusieurs pays pour le compte de l’armée française avant de regagner son pays natal juste au lendemain des indépendances. A la tête d’une fronde de démobilisés, il revendiqua leur réintégration au sein de l’armée nationale, ce qui n’était de l’avis de Sylvanus Olympio, le premier Président togolais.

Cette fin de non recevoir qu’il opposa à ces tirailleurs Sénégalais va lui coûter la vie lors du coup d’Etat du 13 janvier 1963. Quatre années plus tard, le jeune Eyadema prit le pouvoir. Pour permettre aux Togolais, profondément divisés par les réalités politiques d’alors, il lança le 30 août 1969 l’appel historique de Kpalimé qui a sonné le glas aux multiples partis politiques pour créer un seul creuset national où venaient se fondre toutes les forces vives de la Nation. Ainsi naquit le Rassemblent du Peuple Togolais (RPT), parti unique qui régenta pendant plusieurs décennies la vie politico, socio-économique du Togo.

En 1990, le leader incontesté, le Timonier national, le Guide éclairé comme l’appelaient très affectueusement les Togolais, a dû céder sous la pression de la rue. Surpris dans son sommeil par le discours de la Baule, qui à l’époque faisait obligation aux régimes dictatoriaux de se plier aux exigences de la démocratie, il fut contraint de signer le décret portant création des partis politiques ouvrant ainsi la voie à une démocratie balbutiante.



Son régime fut secoué par des mouvements populaires mais ne rompit point. Eyadema, en très bon stratège et en fin animal politique, malgré son parcours scolaire très approximatif, tint bon déjouant tous les pronostiques et roulant souvent ses opposants dans la farine. Il joua pendant plusieurs décennies le rôle de médiateur dans de nombreuses crises en Afrique. Il n’hésitait pas à prendre son bâton de pèlerin et à se rendre partout où la paix était menacée. C’est ainsi qu’il est arrivé à réconcilier plusieurs frères ennemis que le pouvoir et la politique divisaient.

Malgré tout ce que l’on peut lui reprocher, surtout en termes de déficit démocratique, l’opinion aura retenu de lui le souvenir d’un Grand Homme au Grand Cœur, qui n’hésitait pas à voler au secours de tous ceux qui sollicitaient ses bons offices. Il a eu le mérite de faire partie de ces quelques rares Chefs d’Etats Africains à être à l’écoute de leur peuple et à être disposer à subvenir à leurs besoins immédiats. Malgré sa générosité, il ne blaguait pas avec son pouvoir, ni avec son image. Il était prêt à tout pour conserver le pouvoir et soigner l’image du Togo.
Voici ce que l’un de ses plus fideles collaborateurs, mais qui tomba en disgrâce, l’Ancien Premier Ministre et ancien Président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui leader politique de l’opposition Agbéyomé Kodjo retient de lui. « Eyadema, est un homme courageux, un visionnaire. Sa gouvernance faisait qu’on respectait le Togolais. Nous ne pouvons pas dire que le bilan d’Eyadema à la tête de ce pays était médiocre. Il a réalisé de grandes choses. Malheureusement, lorsque les mutations étaient arrivées et qu’il fallait anticiper, on n’avait pas su anticiper. Si on avait fait les réformes politiques et économiques qui s’imposaient, aucun pays de la sous-région ne pouvait avoir le développement et le confort qu’on devait offrir aux Togolais. Gouverner un pays est un sacrifice, un don de soi, il a donné ce qu’il a pu. »

A sa mort, son fils Faure Gnassingbé le remplaça au pouvoir.
Kiwi A-W / F.S

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