Sur 15 millions escroqués à toute une famille pour délivrer à ses membres des passeports diplomatiques togolais, le jeune Alexandre A.G. en prison depuis plusieurs mois demande une mise en liberté provisoire.
Le juge Adjoli du 3ème cabinet d’instruction, semble cédé à la requête, en menaçant la famille de répondre dans un délai de 24h à la requête de l’avocat sous peine de voir ordonner la libération du jeune escroc.
Ce faisant, le juge annule la procédure pénale qui frappe l’inculpé dans cette affaire d’escroquerie et de falsification de passeports, et résume l’affaire à la dette.
Les faits sont troublants. Alexandre A.G. a réussi à prendre la somme de 15 millions de FCFA à une famille contre la délivrance de plusieurs passeports diplomatiques.
Promesse qui ne sera naturellement jamais tenue puisqu’il n’est pas possible à une tierce personne de délivrer un passeport ordinaire, à plus forte raison, diplomatique sans passer par la Direction Générale de la Documentation Nationale .
Dans son escroquerie dénommée abus de confiance par le tribunal, le jeune a réussi à convaincre ses victimes qu’il travaille avec le Chef de l’Etat et c’est par son truchement qu’il réussira à leur obtenir lesdits passeports.
Devant le juge, il a reconnu les faits et a pris l’engagement de rembourser. Il a avancé 900 milles, ce que les victimes trouvent insignifiants avant que l’avocat du jeune escroc ne demande une remise en liberté provisoire : « … c’est pourquoi Monsieur le Juge, je sollicite la mise en liberté provisoire de M. A.G. Alexandre pour lui permettre de pourvoir au remboursement du reliquat de la créance à la partie civile… » stipule la lettre de l’avocat adressé au juge.
C’est vrai que même pour des affaires très sérieuses comme la falsification de passeports, la justice togolaise fonctionne de la même façon. Soutirer un peu d’argent à l’accusé et le lâcher dans la nature.
Dans ce cas, le juge oblige les victimes à se rendre justice. M. Adjoli du 3ème cabinet illustre encore cette spécialité de la justice togolaise.