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En plein boom économique, l’Afrique revient dans le radar des acteurs français de la finance
Publié le dimanche 8 fevrier 2015  |  Agence Ecofin


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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Distancés en Afrique par les Britanniques, les Américains, les Chinois et les investisseurs originaires d’autres pays émergents les acteurs français de la finance ont souligné leur regain d’intérêt pour ce continent lors du forum franco-africain organisé le 6 février à Bercy.

La finance figure d'ailleurs en bonne place au menu de ce forum placé sous le thème

«Pour une croissance partagée» et marqué par la participation du président français François Hollande, et ses homologues africains Macky Sall (Sénégal), Ali Bongo (Gabon) et Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire). «L'Afrique est un continent d'avenir atteignable à partir de l'Europe. Malgré l'instabilité du continent, les investisseurs ont compris que c'est un réservoir de croissance, et ils se demandent comment participer à son développement et à son financement», s’enthousiasme Hervé Schricke, président du tout nouveau club Afrique de l'Association française des investisseurs en capital (AFIC).

«L'Afrique sera l'un des pôles de développement du monde: la croissance annuelle de 5 à 7%, continue depuis 2000, devrait se poursuivre sur les dix prochaines années : il est donc important de se positionner maintenant en Afrique», souligne de son côté Patrick Dupoux, directeur associé au bureau de Casablanca du Boston Consulting Group.

Organisé par le ministère français de l’Economie et Medef International, le forum franco-africain s’inscrit dans la continuité de la Conférence économique pour un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France du 4 décembre 2013 à Bercy. L’organisation patronale française Medef a créé un comité Afrique depuis des années. Dans le domaine de la finance, l’intérêt de l’Hexagone pour l’Afrique est, en revanche, plus récent.

Paris Europlace a engagé depuis 2013 des coopérations techniques avec les places financières marocaine et algérienne. Elle développe également des pistes de travail avec la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Afrique de l’Ouest (BRVM).

Dans le segment des investissements en Bourse, Paris est largement distancé par la City de Londres. «L'Afrique a eu une croissance nulle dans les années 80 et 90. A cette période-là, les entreprises françaises étaient souvent leaders en Afrique. Quelques investisseurs français se sont désengagés dans les années 2000, or, c'est à partir de ce moment-là que la croissance économique s'est révélée. En parallèle, d'autres investisseurs (Chine, Inde, Golfe, Corée, Turquie) sont apparus», explique Patrick Dupoux. «Aujourd'hui, il y a peu de fonds d'origine française actifs en Afrique, mais on sent un intérêt grandissant. Par ailleurs une concurrence s'exerce entre les autorités de régulation, les fonds qui exercent en Afrique ayant tendance à s'inscrire au Luxembourg ou à Maurice», précise M. Schricke, indiquant que beaucoup de membres de l’AFIC «se demandent où et comment s'implanter en Afrique».

Dans le secteur bancaire, les établissements français qui s’étaient désengagées de certains pays du continent durant les années 90 et au début des années 2000, dont Société Générale et BNP Paribas, replacent l’Afrique au cœur de leurs stratégies d’expansion. Pour ce qui est des assurances, Axa regarde désormais au delà du Maghreb, où elle est bien implantée. L’assureur français vient en effet de prendre une participation majoritaire dans le quatrième assureur du Nigeria, Mansard, fin 2014.

«Les entreprises françaises commencent enfin à s'intéresser aux pays anglophones (Nigeria, Kenya, Ghana), là où il y a le plus gros potentiel de croissance. D'autres pays sont en plein décollage (Ethiopie, Mozambique) et méritent qu'on s'y intéresse dès aujourd'hui», plaide Patrick Dupoux.

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