Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

Gnassingbé Eyadèma 10 ans après
Publié le lundi 9 fevrier 2015  |  Togo Online


© Autre presse
Feu Gnassingbe Eyadema, ancien président du Togo


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


Faure dans la jouissance, Kpatcha le grand absent
Le 5 février 2005, alors que les populations continuaient de vaquer tranquillement à leurs occupations et que les bars faisaient monter les décibels, se jouait dans les arcanes du pouvoir un jeu de succession suite au décès du général Gnassingbé Eyadema après 38 ans de règne.

Une fois les choses mises au point et les rôles soigneusement repartis, on décida alors d’informer la grande masse qui n’était pas encore au parfum ce qui était appelé catastrophe nationale.

C’est les chaudes larmes aux yeux que le Premier ministre d’alors, Koffi Sama s’est prêté à ce jeu suivi quelques minutes plus tard de la diffusion d’une scène surréaliste, notamment la transmission du pouvoir par la hiérarchie militaire à Faure Gnassingbé au mépris des dispositions constitutionnelles. Ce coup d’Etat constitutionnel avec le soutien de l’armée a suscité un tollé général dans le pays et à l’étranger. Suite à de nombreuses pressions, les rejetons d’Eyadema font semblant de reculer en confiant, non pas le pouvoir au dauphin constitutionnel Fambaré Natchaba, mais à une marionnette, Abass Bonfoh, tout en continuant à tirer depuis la résidence de Lomé 2 les ficelles.


Les élections qui s’en suivirent furent un véritable bain de sang, un massacre de plus de 500 Togolais par l’armée et des milices pour permettre à Faure Gnassingbé de capter le pouvoir. Plus tard on apprendra que le vrai joker dans cette affaire fut son frère cadet Kpatcha Gnassingbé qui a orchestré l’allégeance des Forces armées togolaises (FAT) à son frère ainé. Naturellement, pour le partage du butin, ce dernier s’est vu confier le poste de ministre de la Défense et des Anciens combattants. Mais l’entente pour capter et gérer le pouvoir n’a été que de courte durée.


Très tôt, les divergences ont surgi entre les deux frères, appuyés par leurs soutiens respectifs aussi bien parmi les civils que les militaires. Dans cette guerre larvée aux intérêts multiples ( héritage du père), Faure Gnassingbé disposant de tout l’appareil de l’Etat, a pris une longueur d’avance sur son frère. Sorti du gouvernement à la surprise générale en 2007, Kpatcha Gnassingbé a été arrêté le 14 avril 2009 après l’attaque de son domicile ( 12- 13 avril) par un commando puissamment armé dirigé par son beau frère Felix Abalo Essodina Kadanga, à l’époque patron de la Force d’intervention rapide (FIR).

Incarcéré avec d’autres de ses proches dans les locaux de l’Agence nationale de renseignement (ANR), il sera jugé plus de deux ans plus tard et reconnu coupable d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, condamné à 20 ans de prison à la suite d’une parodie de procès.

Depuis, on assiste à une bataille judiciaire qui va au-delà des frontières togolaises. La Cour de justice de la CEDEAO a déjà condamné l’Etat togolais et exigé la libération de ceux qui sont encore détenus dans ce dossier. Mais Faure est resté impassible, tout comme il est resté froid vis-à-vis des nombreux appels, démarches officielles ou officieuses pour la mise en liberté de son frère. Comme si le désaveu de la Cour communautaire ne suffisait pas, c’est le tour du Groupe de Travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies d’exiger le 19 novembre 2014 dans un avis émis la libération immédiate de ceux qui sont encore détenus dans la scabreuse affaire d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat. Depuis la transmission de ce courrier, aucun signe de bonne volonté de la part des autorités de Lomé où le bureau local du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) s’implique dans le dossier.

Dix ans après le décès d’Eyadema, comme à l’accoutumée, ceux qui dénoncent les grèves des travailleurs se sont tous transportés à Pya depuis mardi, vidant l’administration, abandonnant leurs charges pour aller faire la fête. Mais l’heure est-elle vraiment aux réjouissances ?

Il faut dire que le temps a fait son travail et beaucoup d’eau a coulé sous le pont. La sainte alliance pour la conservation du pouvoir dans le giron familial a vécu. La famille est désormais disloquée, certains membres dont Kpatcha sont derrière les grilles, d’autres dépossédés de leurs biens. Le seul qui a manœuvré pour jouer tous les autres et tirer son épingle du jeu se nomme Faure Gnassingbé. Non seulement il a confisqué le pouvoir pour lui seul, mais aussi il a fait main basse sur l héritage familial qui se trouve être la pomme de discorde entre lui et ses frères. Faure se fout royalement de sa famille, l’essentiel pour lui étant de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Mais le sera-t-il à vie ? Quelle relation entretiendra- t-il plus tard avec ses frères une fois qu’il ne sera plus aux affaires ?

Une chose est certaine, dix ans après la mort d’Eyadema, ses progénitures sont en guerre larvée et tranchée pour le contrôle non seulement du pouvoir, mais aussi du butin. Une ambiance de méfiance, un climat délétère pesait sur les cérémonies d’hommage à Pya avec son lot d’absents. Pendant que Faure se la coule douce, son frère cadet qui a pesé de tout son poids pour lui confier le pouvoir, se trouve derrière les barreaux. Mais pour combien de temps encore ?

Mensah K.
... suite de l'article sur Autre presse


 Commentaires