Togo - Togo-L’information fait la une de nombreux journaux parus ce lundi à Lomé et sonne comme un coup de tonnerre. Le Directeur général de Wages, l’un des plus grands réseaux de microfinance au Togo, est démis de ses fonctions par la Commission bancaire de l’UEMOA.
Selon les informations recueillies par kusasanews, la Commission bancaire de L’UEMOA reproche fondamentalement trois faits à celui qu’il faut désormais appelé ex Directeur général de Wages.
Au prime abord, M. Ramanou Nassirou est accusé d’organiser l’assemblée générale et le conseil d’administration de l’institution de façon sélective.
« Wages a toujours convoqué moins de cent personnes, uniquement que des femmes, sur les 80.000 membres qu’elle regroupe officiellement depuis 2010. Les mêmes personnes qui sont acquises à la cause du DG», avons-nous appris d’une source indépendante.
Une situation dénoncée par la commission bancaire qui a exigé qu’à compter de «juin 2014, Wages convoque tous ses membres ayant adhéré à l’association, officiellement par voie de presse et par affiche publicitaire pour la tenue effective des travaux de l’AG dans un lieu public».
Autre reproche fait à l’ancien DG de Wages, des licenciements abusifs, le favoritisme et l’octroi des primes et des bonus exagérés en complicité avec certains collaborateurs.
Des situations qui ont valu à la société, une vingtaine de procès dont celui de l’ancien directeur des finances et de la comptabilité, Kagni Ayika.
Le troisième grief porté contre Nassirou Ramanou est relatif à la crédibilité de son diplôme. Il est accusé d’exercer avec un faux diplôme. Ces trois motifs ont donc conduit la commission bancaire de l’UEMOA, réunie le 12 décembre dernier à son siège à Abidjan, à sanctionner lourdement l’ancien Directeur général de Wages à qui il est interdit d’exercer toutes activités liées à la microfinance dans la zone de L’UEMOA pour une durée de 5 ans.
Conséquence immédiate de cette décision, madame Fernande Tonou Akue, jusque-là Directrice des ressources humaines de l’institution, est désormais la Directrice intérimaire. L’association Professionnelle des Institutions de Microfinance (APIM) que dirigeait monsieur Ramanou est maintenant présidée par son numéro 2, Yombo Odanu.
Pour sa part, le Conseil d’administration de Wages compte saisir la commission bancaire pour dit-on « procéder à la liquidation des droits de l’ancien DG». Les proches de ce dernier dénoncent un «montage grotesque de la part des personnes tapis dans l’ombre dans le but de déstabiliser l’institution », qui compte aujourd’hui près de 200.000 clients et opère dans une vingtaine d’agences sur l’ensemble du territoire national.
Il est à signaler que Nassirou Ramanou est le second patron d’une institution financière démis de ses fonctions, en l’espace d’un an au Togo. Étienne Bafai, ancien administrateur de la BTCI, a subi le même sort l’an passé pour d’autres raisons.