Togo - Les paysans togolais surtout ceux des préfectures de Bassar et de Dankpen dans la région de la Kara dans le nord du pays, ont fait l’amère expérience des effets néfastes des changements climatiques.
En effet, les productions de la campagne agricole 2013-2014 ont été très médiocres, résultat d’une sécheresse couplée d’une mauvaise répartition temporelle des pluies. Une situation qui a provoqué la baisse significative des productions céréalières et légumineuses.
Selon une étude de la Fao, les dégâts causés par la sécheresse dans ces deux préfectures ont concernés plus de 40.000 hectares, ce qui correspond à une perte économique évaluée à plus de 08 milliards de f cfa avec une prédominance sur le maïs et le sorgho.
Alors que les efforts de relance de la production agricole et de
l’amélioration de la productivité sont engagés avec la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (Pniasa), le Togo, tout comme certains pays de la sous-région, a dû faire face à un déficit pluviométrique exceptionnel au cours de la campagne agricole précédente. Les premières personnes touchées sont les producteurs agricoles surtout ceux de Bassar et de
Dankpen dont les rendements ont connu une chute, aggravant ainsi une situation déjà précaire. Le désespoir des paysans
Avec la mise en œuvre du Pniasa, quoi de plus normale que les paysans nourrissent des espoirs en termes d’une amélioration de la productivité. Cependant avec cette sécheresse, les résultats escomptés de ce programme sont fortement hypothéqués dans cette zone. La sécheresse a entrainé une baisse de rendements compris entre 60 et 80
%, en ce qui concerne les céréales, et de 20 à 80 % pour les
légumineuses, selon les évaluations d’une mission du Gouvernement.
Cette sécheresse aura affectée au total 40.868 hectares. Sur certaines parcelles, la production est presque nulle. Il faut être dans les milieux ruraux et pratiquer l’agriculture pour comprendre et mieux évaluer le niveau de désespoir de ces producteurs qui n’ont qu’un salaire annuel (suite aux récoltes).
Les efforts de relance de la production Face à cette urgence, le Gouvernement togolais, en dehors des actions pour le renforcement et l’accroissement du stock de sécurité géré par
l’Ansat (Agence nationale pour la sécurité alimentaire) et la
multiplication des points de vente de céréales à des prix
subventionnés, a soumis une requête d’assistance d’urgence à
l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) qui y a répondu favorablement. Inscrit dans le cadre du projet TCP/TOG/3404 relatif à l’ « assistance d’urgence des activités productives des ménages affectés par la sécheresse », les résultats de ce projet qui ont été au menu d’un atelier de restitution tenu ce mardi 10 Février 2015 à Lomé, ont été très satisfaisants au vue de l’impact sur les populations sinistrées. Le projet a permis aux
producteurs d’être formés sur les techniques de production et
d’adaptation à base communautaire. Deux mille (2.000) ménages ont bénéficié de ce projet. Ils ont également suivi une formation sur les techniques de maraîchage et de production d’arachide et sur la résilience et le savoir dans le domaine de la gestion de risque de catastrophe et l’adaptation au changement climatique. Chacun des 2.000 ménages bénéficiaires ont été accompagné dans la mise en place des
cultures maraîchères et d’arachide.
Enfin le sourire…
A la fin de la mise en œuvre de ce projet financé par la Fao à hauteur de 490.000 dollars US soit 235 millions de F CFA, le bilan est satisfaisant. Selon l’équipe du projet dirigé par M. DZAKA Kokoutsè, les résultats obtenus sont satisfaisants sur l’ensemble des axes. Ce projet a en effet permis de renforcer les moyens d’existence de 2.000 ménages vulnérables à travers la distribution de 2.000 kits de semences maraîchères, de semences d’arachides, d’engrais, de produits
phytosanitaires et de petit outillage pour le maraîchage de
contresaison. Ceci a amené les paysans à améliorer la sécurité
alimentaire lors de la période de soudure et leur a permis de mieux se préparer pour les campagnes agricoles futures. Chaque ménage a eu l’occasion ainsi d’obtenir une récolte rapide pour l’autoconsommation et de gérer les revenus grâce à la vente des excédents. « Je suis très content de ce projet qui nous a beaucoup soulagé », s’est réjouis Pouaga Mouyila, le chef canton de Natchitikpi dans la Préfecture de Dankpen. Même sentiment de joie chez Mme Bap Ouyéni, une productrice de la même préfecture qui nous a confié qu’au cours de sa récolte, elle a dû associer d’autres femmes pour permettre à ces
dernières de gagner aussi.
Selon le Ministre de l’Agriculture, Ouro-Koura AGADAZI, les deux (2) préfectures vont pouvoir à présent défier le climat à travers leur savoir faire, l’expertise et les connaissances acquises.