Une vilaine scène s’est produite la semaine dernière dans la localité de Djerewouye, à 15 kilomètres de la ville d’Atakpame. Des miliciens de la communauté Kabyè du milieu, instrumentalisés par un gendarme à la retraite, se sont pris aux biens et au domicile du Chef Canton, Togbe Tchrakassi Gbewa II, à la suite d’une dispute.
Tout a commencé par la volonté du chef de la communauté kabyè de Djerewouye de siéger au sein du comité liste et carte (CLC) dans le cadre des révisions des listes électorales, en lieu et place du chef canton de la localité, à qui revient ce privilège et cette responsabilité.
Devant le refus de Togbe Tchrakassi Gbewa de se laisser faire, des jeunes se réclamant du chef de la communauté des kabyè de la localité, armés de machettes, de gourdins cloutés et d’autres objets tranchants, se sont dirigés vers le domicile du chef canton, qu’ils réussiront à saccager. L’intervention des autorités préfectorales et des élus du milieu n’ont pas eu raison de ce groupuscule d’individus agissant à visage découvert et narguant tout le monde. Il a fallu que leur mentor arrive pour qu’ils cessent leurs actes de vandalisme.
« J’ai peur que l’on cherche à réitérer les événements dramatiques de 2005 dans l’Ogou. Le même individu dont le nom a été cité dans tous les rapports, (NDLR Major Kouloum,) gendarme à la retraite, qui est resté impuni jusqu’à présent, monte encore les populations contre les autorités traditionnelles. On se permet de casser la maison d’un Chef traditionnel aujourd’hui. Et on se permet de narguer toutes les autorités réunies (tous les chefs de canton de l’Ogou, le préfet et les députés) étaient sur les lieux, mais ils ont été menacés. Il a fallu que M. Kouloum arrive pour que les miliciens obtempèrent toute suite.
Et ce dernier de dire: « Quand vous m’aviez informé de cette manifestation, est-ce que je ne vous l’ai pas interdit? ». Un incident déploré ce matin sur Kanal Fm par Kafui Brigitte Adjamagbo-Johnson, Présidente du Combat pour l’alternance Politique en 2015, originaire d’Atakpame. Elle a appelé les uns et les autres à œuvrer pour empêcher ces genres de dérapages.
Le passage dans la localité du Ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, Gilbert Bawara, qui a permis de libérer les fauteurs de troubles (les miliciens), n’a pas calmé les esprits, surtout des autochtones qui dénoncent la partialité dont a fait preuve ce dernier dans sa décision de libérer les fautifs.
La préfecture de l’Ogou en général et son chef-lieu Atakpame, en particulier, a connu un pic de violence lors de la présidentielle de 2005. Au moins une centaine de personnes ont perdu la vie, la plupart par balles réelles. Un rapport de l’Onu avait nommément cité le Major Kouloum, originaire de la préfecture de Bassar, d’en être l’instigateur et le principal responsable de ces violences. Mais jusqu’à présent, il circule librement et continue de terroriser les populations du milieu.