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Gerry Taama écrit à Brigitte Adjamagbo à propos de l’exclusion de Jacques Talbawi à la Céli-Est-Mono
Publié le mercredi 11 fevrier 2015  |  icilome


© aLome.com par Lakente Bankhead
Gerry Taama candidat à titre conservatoire à la présidentielle de 2015.
Lomé, le 20 décembre 2014, à Agoè Atchanvé : le Nouvel Engagement Togolais (NET) a annoncé avoir désigné son Président Gerry Taama comme candidat en 2015, au terme de son 1er Congrès statutaire.


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Togo - Il est le représentant du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) dans la Commission électorale locale indépendante (CELI) dans l’Est-Mono. Jacques Talbawi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été exclu de cette institution sur recommandation des responsables du CAP 2015. Sa faute, il aurait des acointance avec le préfet de la localité. Une situation jugée déplorable par Gerry Taama qui interpelle Mme Brigitte Adjamagbo-Jonhson, Secrétaire général de la CDPA, parti dont Jacques Talbawi est membre et par ailleurs coordinatrice du CAP 2015. Lisez plutôt.


Chère Brigitte, il faut réintégrer Jacques Talbawi à la CELI Est-Mono

Chère Brigitte, je garde toujours de notre collaboration ces longues discussions politiques échangées très tard à ton domicile, où ton mari et toi aviez la bienveillance de m’accueillir. Plus tard, les choses ont malheureusement mal tourné, mais nous sommes des leaders politiques et au plus fort de nos dissensions stratégiques, le bien-être du peuple reste notre point de mire. Je suis aujourd’hui candidat aux élections présidentielles, tu soutiens de ton coté Jean –Pierre. Je suis parti sensibiliser les populations des régions des savanes et de la Kara, vous êtes partis dans la savane. Aujourd’hui, nous sommes tous opposés au boycott des élections à venir, tout en soutenant qu’il faut user de tout ce qui est de notre pouvoir pour avoir les réformes avant les élections.

Bref, nous sommes sur la même longueur d’onde sur beaucoup de sujets. La seule différence entre nos points de vue, c’est que nous vous demandons, au CAP2015 et à l’ANC, de trouver la force nécessaire pour accorder au parti UNIR ces une ou deux candidatures supplémentaires, si c’est le prix à payer pour avoir les réformes. Quel que soit le dégout que cette position soulève, faisons le sursaut patriotique et donnons au peuple le choix de sanctionner les prédateurs du pouvoir dans les urnes. Avec la multiplicité des candidatures, il est plus sage d’obtenir les deux tours du scrutin et s’assurer ainsi de la victoire en ratissant large, que de tenter une épreuve de force qui à ce jour est à notre désavantage.
Mais si je t’écris aujourd’hui, et ceci par le biais de ma page Facebook parce que le contact est rompu depuis longtemps, c’est au sujet de Jacques Sowaga Talbawi, le précédent membre de la CELI Est-Mono au titre de la CDPA.

J’ai grandi avec Jacques dans mon village, à Siou. Il était, tout comme moi, déjà à l’époque un frondeur. Et c’est tout naturellement que nous avons embrassé, dans les années 90, les mouvements de l’opposition sans jamais en connaitre les dirigeants. En 92, afficher son appartenance à un parti de l’opposition réclamait un certain courage, dans ce Doufelgou qui votait à 99% le RPT.

Plus tard, je l’ai perdu de vue. Il m’a appelé dans le mois de novembre, pour me dire combien il était ravi de pouvoir travailler avec moi, au sein du CAP2015. Il m’a dit qu’il était membre de la CDPA depuis une dizaine d’années dans l’Est-Mono, et qu’il avait même été directeur de campagne pour les législatives dans la circonscription. Bien entendu, j’ai été content de retrouver ce vieux compagnon de lutte.

Il m’a rappelé plus tard, autour du 15 décembre, inquieté par les rumeurs d’exclusion du NET dont il avait eu vent. Je lui ai demandé de passer me voir dès qu’il sera à Lomé. Alors que nous préparions le congrès, il s’est retrouvé à Lomé. J’ai discuté longuement avec lui sur nos différends internes à la Coalition Arc-en-ciel, puis je lui ai demandé de passer au congrès le lendemain, où il pourrait rencontrer plusieurs responsables des partis politiques, surtout de l’opposition.

Certes, je n’ai pas eu l’honneur d’accueillir le représentant de la CDPA à notre congrès, mais la délégation de l’ANC et du MRC étaient là, les autres s’étant excusés au téléphone. Jacques Talbawi s’en est donc retourné à Elavagnon, d’où il m’appellera quelques jours plus tard pour m’annoncer qu’il était membre de la CELI Est-Mono au titre du CAP2015. Je le félicitai, et l’encourageai à garder son élan même si nous n’étions plus ensemble, car en politique, les choses avancent rapidement, et qu’il était possible qu’on se retrouve à travailler de nouveau ensemble.

Par ailleurs, comme je l’ai dit plus tôt, quel que soit le parti de l’opposition dans lequel on milite, l’essentiel est qu’on participe à l’éveil des consciences et à la sensibilisation politique des populations. J’ai parcouru 59 villages dans la région des savanes à leur répéter inlassablement le message de l’espoir et de la mobilisation. Vous avez fait la même chose avec votre tournée. Nous ne sommes peut-être plus ensemble, mais nous nous battons auprès du même peuple. .

Depuis le 5 février dernier, sur ton instigation, Jacques S. Talbawi a été exclu de la CELI et remplacé par un autre. Le motif évoqué, c’est qu’il est une taupe. Je ne croyais pas à cette version des faits quand je t’ai moi-même entendu dire, la semaine dernière sur la radio victoire fm, qu’un opposant à qui on confie du travail, et qu’on voit régulièrement chez le préfet, est à renvoyer immédiatement de vos rangs.

Non, Brigitte. Je t’ai écouté tout à l’heure sur kanal fm, exprimer ton dégoût contre un journaliste qui selon toi tenait un raisonnement régionaliste. Là, chère amie, tu poses un acte régionaliste, car le préfet KOUDJOLGA est du même clan que Jacques. Ils sont de la même grande maison. Devrions-nous, à cause de notre engagement politique, tourner le dos aux valeurs familiales qui caractérisent notre société.

Je suis de la même grande famille que Bawara, à qui je rends visite ouvertement pour des raisons familiales, et parfois pour des questions politiques. Quand j’étais à la Coalition Arc-en-ciel, je vous faisais régulièrement mention de ces rencontres. Cela fait-il de moi une taupe ? Et tous ces leaders de l’opposition qui passent des soirées avec des cadres de l’UNIR, soit par amitié, ou pour des raisons familiales, sont-ils tous des taupes ?

Le pire, c’est que tu n’as pas idée de ce que c’est qu’être du nord et être opposant. Pour toi, et pour beaucoup d’autres à la même trajectoire, l’opposition est un engagement politique, mais pour le nordiste, être opposant, aux yeux de beaucoup de nos proches, est une trahison, et les brimades, l’exclusion, la mise en quarantaine atteignent souvent des sommets que nous n’osons exposer, de peur de passer pour des poltrons à vos yeux. Et toutes ces brimades, cette exclusion, cette mise en quarantaine, Jacques les subit depuis plus de 20 ans parce qu’il croit que l’opposition est la solution pour ce pays.

Il faut le réintégrer. Pour faire taire tous ces préjugés, qui un moment ont secoué la Coalition Arc-en-ciel, et qui ont trouvé dans tes propos sur victoire fm, un écho malsain. Il n’est pas interdit à un opposant de rendre visite à son parent préfet, de boire avec lui, d’échanger avec lui. Pour notre vivre ensemble, cette attitude est fortement conseillée. Le Togo que nous voulons bâtir demain est celui des familles, de la fraternité, de la convivialité et de la République protectrice et maternelle. Nos préfets dans les préfectures ne sont pas des ennemis, même pas des adversaires politiques, ce sont des administrateurs avec lesquels nous devons collaborer. Lors de ma tournée, j’ai rencontré les populations de Gando qui se sont plaintes de la descente des forces de l’ordre les jours de marché pour contraindre les commerçants à rejoindre le nouveau marché. J’ai interpellé le préfet Awadé sur la question, nous avons discuté, et depuis, plus aucun gendarme n’intervient dans le village. L’engagement politique doit toujours pencher du côté des populations. Et sur le terrain, les préfets sont les meilleurs interlocuteurs.

Il faut le réintégrer, chère sœur. L’inviter à s’expliquer, le conseiller sans doute, mais le garder. J’aurai bien entendu eu beaucoup de plaisir à vouloir récupérer un individu aussi dynamique (autrement, vous n’en auriez pas fait votre représentant à la CELI) mais voici près de 20 ans qu’il trime au nom de la CDPA. On ne raille pas toute une vie d’engagement politique pour cause de fréquentations familiales, si douteuses qu’elles puissent être.

Je te remercie.

Gerry

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