Pour constituer son offensive contre son ancien directeur général, Thierry Tanoh, le Conseil d’Administration d’Ecobank Transnational Incorporated, la maison mère du groupe Ecobank, était comme annoncé la semaine dernière, en réunion spéciale le 12 février dernier à Accra au sujet des récents jugements rendus par les tribunaux en Côte d’Ivoire et au Togo.
Grandes décisions de cette rencontre des décideurs du groupe bancaire panafricain, après examen des voies de recours sur le plan juridique à l’égard des jugements dans cette affaire qui l’oppose à son ex-directeur général, « la poursuite des procédures d’appels ». Et pourquoi une telle option ? Le Conseil d’Administration du Groupe Ecobank se dit « convaincu de l’efficacité et du bien fondé de ses appels et demeure confiant que les juridictions supérieures lui donneront raison ». Loin de s’arrêter à ces appels « le Conseil a par ailleurs résolu de poursuivre d’autres actions judiciaires à l’encontre de M. Tanoh », indiquait le communiqué ayant sanctionné les travaux, mis en ligne sur le site de la Banque.
Dans cette affaire, il est à noter que le 16 janvier déjà, le tribunal du Commerce d’Abidjan condamnait ETI à verser la somme de 7,5 milliards de F cfa (de manière solidaire avec le sud-africain PIC et son dirigeant Daniel Matjila) à son ex-Directeur général, Thierry Tanoh pour s’être reconnu coupable de licenciement abusif.
Si d’aucuns ont cru que c’est une décision rendue du fait que M. Tanoh soit citoyen ivoirien et que parce qu’il a bénéficié d’un certain appui de l’Etat de son pays puisque devenu depuis son départ de Lomé, Secrétaire général adjoint de la présidence de la République, presque trois semaines après, c’est le Tribunal du travail de Lomé qui enfonce le clou, dans le cadre d’une autre procédure lancée par M. Tanoh à Lomé. Selon les juges, ETI est condamné à payer la somme de 8,7 millions d’euros (soit environ 5,7 milliards de F cfa).
Pour l’histoire, il faut retenir que de dossier Ecobank/Tierry Tanoh a vu le jour il y a un peu plus de 11 mois, quand le Directeur général du groupe a été contraint à un départ forcé à la tête de la banque panafricaine Ecobank et d’abandonner ses bureaux climatisés au bord de la mer à Lomé. Ce fut une éviction qui ne lui a pas du tout plu.
En réaction, il va saisir à Abidjan (Côte d’Ivoire), le Tribunal de commerce et à Lomé le Tribunal du travail. Et les deux tribunaux ont jugé que la rupture du contrat de l’ex directeur général, Thierry Tanoh, a été sans préavis et violaient ainsi les procédures de l’Ohada en vigueur. Raison pour laquelle ces condamnations ont été prononcées contre la banque.
Pacôme S., Lomé (Telegramme228)