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Interview/Akouete Béléki : «En voyant la détermination des responsables de la STT, nous pouvons craindre des lendemains difficiles»
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  Kusasa news


© aLome.com par Parfait
La STT remobilise ses troupes pour une grève d’envergure.
la coordination lance un appel de fonds pour financer ses activités


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Monsieur Akouete Béléki, Secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique, ancien responsable syndical au Togo, a accordé une interview à kusasanews. Occasion pour lui de faire une analyse de la saison des mouvements sociaux qui bat son plein dans le pays. M. Béléki « souhaite que le gouvernement invite à des discussions avec des propositions concrètes », tout en recommandant « le dialogue » aux organisations syndicales.

Kusasanews : Bonjour M. Akouete Béléki, vous êtes Secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique. Notre pays fait face à une série de grèves et revendications sociales depuis deux semaines. Comment l’expliquez-vous?

Akouete Béléki : Je voudrais vous remercier pour l’honneur que vous me faites. Je voudrais répondre à vos questions, non pas en tant que Secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique, mais en tant que syndicaliste ayant quelques petites expériences de terrain et de ce qui se passe au Togo. Je suis Togolais et je m’intéresse à tout ce qui se passe dans mon pays, de même de par mes fonctions syndicales. Pour revenir à votre question, les mouvements sociaux ont commencé depuis 2013 au lendemain de l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique. Il faut reconnaître que cela a été fait sous la pression des centrales syndicales. Ils ont continué aujourd’hui pour des raisons que tout le connaît. Ils vont s’amplifier peut-être encore avec la transformation de la STT en centrale syndicale. Ce qui est à la fois une bonne chose et une mauvaise chose pour le syndicalisme togolais qui compte aujourd’hui 7 centrales. Notre souci à la CSI-Afrique est de tout faire pour éviter la prolifération des centrales. Cependant il faut reconnaître que cela n’arrive que lorsque les travailleurs ne se retrouvent plus dans la gestion de leur centrale. Dommage mais la réalité est là.

Doit-on conclure que tous les secteurs d’activité veulent profiter de cette période électorale pour mettre la pression sur le gouvernement?

Je ne pense pas que les travailleurs veulent profiter de la période électorale pour mettre la pression sur le gouvernement. Non, les travailleurs n’ont pas besoin d’attendre la période électorale pour poser leurs revendications. Je crois plutôt que les négociations n’aboutissent pas à des résultats concrets. Je pense qu’il faut privilégier le dialogue qui débouche sur des accords concrets réalisables, voir comment s’entendre sur ce qui peut se faire dans le court moyen et long terme en tenant compte de la réalité économique du pays

Cette méthode de pression répond-t-elle aux règles qui régissent le monde syndical international?

Tout dépend de ce que leurs bases leur demandent. Ce n’est pas une affaire non plus du monde syndical international, mais de la réalité de chaque terrain syndical.

Doit-on craindre le pire dans les jours à venir (comme la grève générale comme en 1992) avec le préavis de grève déposé mardi par la Coordination des centrales syndicales du Togo?

Je pense qu’il faut faire attention à tout ce qui se passe actuellement. Lorsque l’on fait une analyse, on se rend compte que plusieurs secteurs sont en mouvement ces jours-ci. Pour avoir été pendant la grève générale, l’un des animateurs, je ne le souhaite pas. Cependant, je voudrais inviter les employeurs des secteurs concernés, le gouvernement, à ouvrir des négociations rapides.

Que doit faire le gouvernement pour sortir de cette situation de grève perlée qui va crescendo?

Je voudrais le répéter, je souhaite que le gouvernement invite à des discussions avec des propositions concrètes.

Les organisations syndicales courent-elles un risque en agitant trop cet outil de pression ultime qu’est la grève?

En matière syndicale, toute grève n’a que deux conséquences : ou elle vous renforce lorsque vous arrivez à obtenir satisfaction, ou elle vous affaiblit si vous n’arrivez pas à trouver gain de cause. Je le dis car en voyant la détermination, surtout des responsables de la STT, nous pouvons craindre des lendemains difficiles, puisqu’ils peuvent aujourd’hui mobiliser dans tous les secteurs. Dans ce cas, lorsqu’ils vont lancer un mouvement général, les centrales ne peuvent ramer à contre-courant au risque de se vider de leurs bases et de leurs militants.

Quels conseils à l’endroit des organisations syndicales?

Le dialogue, le dialogue, le dialogue.


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