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Enquête : Que pensent les Togolais des hommes politiques à la veille des élections présidentielles?
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  AfreePress


© Autre presse par DR
Les principaux responsables du CST, parti politique d’opposition


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Togo - Le comportement et l’attitude des hommes politiques togolais inquiètent de plus en plus au sein de l’opinion publique. Selon le récent sondage de l’institut panafricain de sondages Afrobarômètre, ils sont plus de 7 Togolais sur 10 à ne plus avoir confiance en la classe politique de leur pays, estimant que les hommes politiques « sont plus préoccupés par leur bien-être personnel » que de celui du peuple.


Cette perception a été confirmée à Afreepress par un citoyen, conducteur de taxi-moto du nom de Yao. Pour celui-ci, la majorité du peuple togolais « souffre et souffrira toujours de la division de la classe politique ». « Les hommes politiques tous sans exception, mettent en avant leurs intérêts égoïstes au lieu de celui du peuple », déplore-t-il avant de clarifier son idée. « Au Togo, nous n’avons que des hommes politiques qui ne cherchent qu’à se remplir les poches, c’est ce qui justifie le pléthore de candidatures au sein de l’opposition qui dit chercher l’alternance. Je ne vois même pas pour quoi ceux qui font le même boulot que moi les accompagnent. S’il n’en tenait qu’à moi, nous serions assis en train de les regarder faire », a déclaré ce citoyen qui ne cache pas son agacement vis-à-vis de la classe politique.

La seule solution à cette situation, préconise Mme Dovi Margueritte rencontrée au Grand marché de Lomé, « c’est l’indifférence ». « Ils ne nous voient pas venir. Jusqu’à ce qu’ils ne s’en rendent compte, la grande majorité de la population va rester à la maison le jour de l’élection présidentielle », a-t-elle laissé entendre et d’ajouter que l’essentiel pour la jeunesse togolaise aujourd’hui, c’est de se nourrir et subvenir à ses besoins les plus urgents.

Foovi Kossi, gérant d’une boutique d’alimentation générale apporte sa part d’analyse de la situation sociopolitique du pays. Sa position, comme on pouvait s’en douter n’est pas loin de la conception des premiers intervenants. Pour lui, il n’y a pas de politiques au « sens vrai » du terme au Togo.

Il n’y a jamais eu d’homme politique au Togo, nous lança-t-il d’entrée de jeu et de s’expliquer : « Ceux qui se font appeler hommes politiques, sont des pagailleurs qui ne veulent que remplir leurs poches contre la pauvreté et la souffrance de la population». « J’en ai marre des duperies de ces hommes politiques, que ce soit du côté du pouvoir ou de l’opposition. Je préfère à l’heure actuelle où je vous parle suivre un fou au lieu d’accompagner ces gens qui ne font qu’à leur tête et qui enfoncent plus le pays dans la pauvreté», affirme celui-ci.

C’est à cause de la politique que les affaires ne marchent pas au Togo, estiment ceux qui ont décidé de prendre le chemin du commerce et du business sans trop se préoccuper des questions politiciennes. C’est le cas d’Ayaba Adodo, une commerçante de 28 ans. Si le peuple togolais en est là aujourd’hui, pense-t-elle, c’est la « faute » aux hommes politiques qui ont « pris en otage » les populations qui « souffrent injustement depuis des années », selon elle.

« Si la nationalité togolaise était un habit, je m’en serais débarrassée depuis, tant ça fait honte. Nos affaires ne marchent pas, surtout à l’approche de cette élection présidentielle », a-t-elle lancé sous le coup de la colère.

Pour qui Ayaba Adodo votera lors des prochaines échéances. A cette question d’Afreepress, cette Togolaise a juste arboré un sourire et fait un pas en arrière comme pour dire que la question était « répugnante » préférant ne même pas penser à l’éventualité d’aller voter.

La faute de cette situation est à imputée à l’opposition. C’est du moins ce que pense cette autre revendeuse de charbon rencontrée au marché de Kégué du nom d’Abidé Gouvi. Celle-ci dénonce l’attitude de l’opposition qui selon elle, s’en prend au pouvoir en place dans la lutte pour la démocratie depuis 24 ans sans avoir eu gain de cause. Pour elle, cet échec est à imputer à la « division » de cette opposition. « L’opposition doit être fessée après les élections présidentielles de 2015 si jamais elle ne les remporte pas », plaisante-t-elle.

Marc et Charles, quant à eux, trouvent des excuses aux leaders de cette opposition. Ils estiment que le moment pour que cette opposition accède au pouvoir n’est pas encore là. « Le moment sera venu où l’opposition trouvera le moyen de venir au pouvoir », confie Marc, chaudronnier de son état.

C’est ce que semble penser aussi Charles, étudiant en master de droit à l’Université de Lomé. « Moi, je pense que tôt ou tard, il y aura l’alternance au Togo ». Cependant, relativise-t-il, « c’est au peuple togolais d’être beaucoup plus exigeant envers les acteurs politiques. Au lieu de suivre des hommes et de prendre la politique pour une affaire de cœur, il faut que les uns et les autres commencent à dire clairement aux politiques qu’ils ont faim, qu’ils veulent travailler et aller loin. Autrement dit, ils ne doivent suivre les partis politiques qu’en raison de leur programme de société qu’ils veulent développer une fois au pouvoir », préconise celui-ci.

Modeste K.

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