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Grogne des enseignants catholiques : Une mise au point du Directeur diocésain qui fait froid dans le dos
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  icilome


© aLome.com par Parfait
L`église Saint Augustin d`Amoutive


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Togo - L'enseignement catholique est en proie à des tensions avec en toile de fond, la revendication des enseignants pour des conditions de travail et des salaires décents. Ces derniers mois, ce mouvement s'est intensifié avec des débrayages et la montée au créneau des enseignants qui se disent fatigués des traitements dont ils font l’objet et des promesses non tenues par leur hiérarchie. Dans une lettre envoyée aux parents d’élèves, le Directeur Diocésain fait une mise au point sur la situation qui prévaut actuellement. Venant d'une autorité religieuse, on est plutôt sidéré par certains passages de cette lettre, qui loin de calmer le jeu, rejette toute la faute sur les pauvres enseignants grévistes. Il en appelle à la compréhension des parents et à une intervention divine. Prions plutôt pour que Dieu entende les prières de ces enseignants. Lecture !


Archidiocèse de Lomé
Direction diocésaine de l’enseignement catholique Lomé, le 12 février 2015

N/Réf 030/2015/DDECL/SMG

A
Tous les parents d’élèves des Ecoles
Primaires Catholiques
Archidiocèse de Lomé


Chers parents,

C’est tout confus, et de cœur attristé, que je viens vous rejoindre, pour vous entretenir sur des sujets qui vous font certainement mal au cœur. Depuis quelques mois, nous assistons à deux mouvements de débrayage : celui initié par la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), et celui conduit par les Enseignants payés par la Direction Diocésaine de Lomé appelés ENIBE.

Pour le mouvement initié par la STT, il ne concerne, en principe, que les enseignants du Public. Je ne sais donc pas pourquoi les enseignants catholiques y participent puisque, déjà par le passé, ils avaient participé à de pareilles manifestations, mais quand il fallait accorder les indemnités, ils avaient été exclus parce que, leur avait-on dit, ils ne sont pas les enfants de la maison, mais des enfants adoptifs. Eux seuls peuvent vous donner les motivations qui justifient ou expliquent tout au moins leur participation à ce mouvement.

Quant au mouvement des ENIBE, il concerne une série de réclamations dont certaines sont compréhensibles, d’autres discutables et d’autres difficiles à comprendre. Je reconnais que leurs conditions salariales et sociales méritent d’être améliorées, et je m’y suis engagé depuis ma prise de fonction en octobre 2010. Et, de fait :
- Avant mon arrivée, ils étaient payés 25 000 F ou 30 000 F par mois selon qu’ils ont le BEPC ou le BAC II ; aujourd’hui, contrairement à ce qu’ils disent sur les médias, ils sont payés 35 000 F ou 40 000 F selon le diplôme, soit 10 000 F d’augmentation.
- Avant mon arrivée, ils étaient payés 9 mois sur 12 ; aujourd’hui, ils sont payés 12 mois sur 12.
- Avant mon arrivée, ils n’étaient pas déclarés à la Caisse (CNSS) ; aujourd’hui, ils sont en train d’être immatriculés à la CNSS pour bénéficier des prestations de la Sécurité sociale.

Je suis convaincu que cela est insuffisant et je l’ai toujours reconnu ; mais je leur ai expliqué, à plusieurs reprises et même devant Mgr l’Archevêque, que nous ne pouvons faire plus pour le moment puisque, devant la promesse d’intégration d’une partie parmi eux, promesse faite depuis 2012 par l’Etat et non encore tenue, j’avais pris des décisions qui font que la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique est actuellement endettée.

Chers parents, je me suis battu pour ces enseignants. J’en prends à témoins leurs propres syndicats, plusieurs Evêques du Togo ainsi que certains membres du Gouvernement. Aujourd’hui, je suis traité de tous les noms, montré du doigt et même menacé de mort comme un vulgaire malfaiteur. Je me sens trahi, remercié avec le dos de la main comme on le dit dans ma culture. Je ne sais plus quoi faire. Je n’ai plus aucune solution.

Je viens porter ces informations à votre connaissance, en vous invitant à prier pour moi et pour mon équipe qui prend activement part à mes combats pour un enseignement catholique de qualité ; je vous invite à prier particulièrement pour Mgr l’Archevêque de Lomé qui nous soutient, et que nos enseignants catholiques ont eu à huer et à agresser verbalement et psychologiquement, après avoir séquestré, en décembre dernier, leurs prêtres réunis autour de Mgr l’Archevêque pour une recollection d’entrée dans le temps de l’Avent.

Je demande au Seigneur de se faire proche de chacun de vous et de vos enfants, et de nous aider à sortir de cette crise qui n’honore ni sa gloire, ni son Nom.

Avec ma prière aux pieds de Marie, Trône de la Sagesse et Demeure du Saint Esprit.

Abbé Séverin Mawulolo GAKPE

Directeur Diocésain

Copie :

- Mgr l’Archevêque de Lomé
- RR. PP Curés des Paroisses de l’Archidiocèse de Lomé

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